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en latin, par Lucilius Philothæus, Venetiis, 1544, 1549, 1554, 159 et 1573, in-fol. 7o  In Aristotelis Mateorologica, græce, Venetiis, Ald., 1527, in-fol., latine ab Alexandro Picolomineo. 1540, 1548, 1573 ; in-fol. Quelques auteurs prétendent que ce commentaire n’est pas d’Alexandre d’Aphrodisée ; mais Brucker croit qu’il est de lui. 8o  De Mistione, en grec, avec le précédent. 9o  De Anima libri duo, en grec, à la suite de Themistius, avec le no 1, latine ab Hieron. Donato, Venetiis, 1502, 1514, in-fol. ; ces deux livres forment deux traités séparés. 10o Physica Scholia, Trincavellus et solutiones, libri duo, græce, Venetiis, Trincavellus, 1536, in-fol., latine ab Hieronymo Bagolino, Venetiis, 1541, 1549, 1555, 1559, in-fol. 11o Problematum medicorum et phyricorum libri duo. La meilleure édition en grec est celle que Sylburge en a donnée dans celle des œuvres d’Aristote, dont on parlera à l’article de ce philosophe. On croit que ces problèmes sont d’Alexandre de Tralles, et non de celui dont nous parlons. 12o Libellus de Febribus, latine, Georgia Valla interprete, dans un recueil de divers ouvrages latins, traduits, par ce savant ; Venise, 1488, in-fol. On croit que ce traité est aussi d’Alexandre de Tralles ; il n’a pas été imprimé en grec. Alexandre avait encore fait d’autres ouvrages, dont plusieurs existent en arabe, et peut-être même en grec ; car on trouve, dans le catalogue de la bibliothèque royale, un livre de Nutritione et Augmento, qui n’est point dans la liste de ses écrits. Tous ces commentaires sont très-rares, surtout en grec, et peu de personnes ont le courage de les lire. Ils sont cependant fort utiles pour l’histoire de l’ancienne philosophie. C-r.


ALEXANDRE de Tralles, savant médecin et philosophe, naquit à Tralles, dans l’Asie Mineure. Son père, médecin lui-même, eut cinq fils qui se distinguèrent tous par leurs connaissances, et dont les deux plus célèbres furent celui dont il s’agit et Anthémius, architecte. Alexandre, après avoir voyagé, pour son instruction, dans les Gaules, en Espagne et en Italie, se fixa à Rome, ou il acquit une réputation justement méritée, vers le milieu du 6e siècle, sous le règne de Justinien. On peut le considérer, avec Arétée, comme un des meilleurs médecins grecs depuis Hippocrate ; il décrit exactement les maladies, et mérite d’être cité, tant pour la justesse de ses idées que pour l’élégance de son style : il sut également s’éloigner d’un dogmatisme exclusif et d’un empirisme aveugle. Cependant il fut polypharmaque exagéré, partagea toutes les erreurs de son temps, et crut aux amulettes et aux enchantements. Il pratiqua le premier la saignée de la jugulaire ; ce fut lui qui donna aussi le premier le fer en substance. Il y a plusieurs éditions de ses œuvres ; l’une en grec, à Paris, in-fol., 1548, chez Robert Étienne, avec les corrections de Jacques Goupil : ce fut P. Duchatel, évêque de Mâcon, et grand aumônier de France, qui communiqua ses manuscrits à Goupil. Une vieille et barbare traduction latine, que Fabricius dit avoir été faite sur quelque version arabe, intitulée : Alexandri iatros Practice, cum expositione glossæ interlinearis Jacobi de Purtibus, et Simonis Januensis, Lugdumi, 1504, in-4o, Papiæ, 1512, in-8o, Taurini, 1520, in-8o, Venetiis, 1522, in-fol, Albanus Taurinus retoucha cette vieille traduction, mais sans consulter le grec, et on donna une nouvelle éditions des œuvres d’Alexandre, à Bâle, in-fol., en 1533, sous ce titre : de singularum corporis partium, ab homonis cornoride ad imum calcæneum, Vittis, Ægritudinibus et Injuriis, libri quinque. En 1541, il imprima même à Bâle un commentaire sur tous les livres de ce médecin. Jean Gonthier d’Audernac a fait mieux qu’Albanus, il a travaillé sur le grec, et sa version latine a été différentes fois imprimé. On trouve, dans les œuvres de Mercuriali, un petit traité sur les vers, attribué à Alexandre. Édouard Milward a donné, en anglais, un abrégé des ouvrages d’Alexandre, Londres, 1734, in-8o ; enfin, Sébastien Colin a traduit en français une partie de ces œuvres. On attribue à Alexandre de Tralles quelques ouvrages dont d’autres personnes croient qu’Alexandre d’Aphrodisée est auteur. (Voy. Alexandre d’Aphrodisée). C. et A.


ALEXANDRE, dit de Bernay ou de Paris, né à Bernay en Normandie, vers le milieu du 12e siècle, brilla à la cour de Philippe-Auguste et partagea les faveurs de ce prince avec Hélinant et Chrétien de Troyes. Ce trouvère commença à se faire connaître par les romans d’Elène mère de St. Martin, et Brison, entrepris par le commandement de Loyse, dame de Créqui-Canaples ; et par celui d’Atys et Prophilias, qui se trouve parmi les Mss. de la bibliothèque royale sous le no 7191, in-fol. Mais son principal ouvrage est la continuation de l’Alexandriade, commencée par Lambert Licors, poëte du 12e siècle. Les vers suivants ne laissent aucun doute sur ce fait :

Alixandre nous dist que de Bernay fu nez,
Et de Paris refu ses sournoms appelez,
Qui ot les siens vers o les Lambert mellet.

Ce roman est écrit en vers de douze syllabes, appelés depuis alexandrins. L’invention de cette mesure fut longtemps attribue à Alexandre de Paris, mais on est certain qu’elle était en usage avant lui, et l’on peut fixer l’époque où elle fut employée pour la première fois vers 1140. Quant au nom d’alexandrins, il est difficile de décider s’il fut emprunté au héros ou au poëte. La continuation de l’Alexandriade se compose de plusieurs branches formant une sorte de cycle épique. Les Mss. que j’ai consultés m’ont fait connaître neuf poëtes qui y ont travaillé. Ainsi nous avons : 1o  le roman d’Alexandre, par Lambert Licors et Alexandre de Paris, Mss. no 7190, 7190-1, 7190-2, 7190 A. B., 7190-3, 7498-3, 6987, fol. 164, et, du fonds de l’abbaye St-Germain, no 7633 ; de St-Victor, no 894, et de celui de Cangé, no 7498. 2o  Le Testament d’Alexandre, par Pierre de St-Cloud (Perrot de Sainct-Cloot), fonds de Cangé :

Largesce est enfermée sos une coverture,
Avarice a les clez qui moult affiche et jure,
Jamez n’en iert jetée tele iert l’enfermeture.
Perot de Sainct Cloot trova en l’escripture
Que mavès est li arbres dont le fruit ne meure.

3o  Li Reunions de tote Chevalerie, ou la Geste d’Alisandre,