Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/507

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
491
ALL

ouvrages qu’il laissait manuscrits. Il s’acquitta de ce devoir avec une fidélité dont on aurait peine à citer un autre exemple. On peut voir à l’art. Marchand toutes les difficultés qu’Allamand eut à vaincre pour rassembler et mettre en ordre les matériaux du Dictionnaire historique. Il consacra de même plusieurs années à préparer une nouvelle édition de l’Histoire de l’imprimerie ; mais la publication de l’ouvrage de Mercier de St-Léger (voy. ce nom) ayant rendu son travail inutile, il le supprima. La modestie d’Allamand n’avait pas empêché sa réputation de s’étendre au loin. Les marins hollandais, revenant de voyages de long cours, se faisaient un plaisir de lui rapporter des plantes, des animaux, des fossiles, dont il enrichissait le jardin botanique et le cabinet de l’université, placés sous sa surveillance. Ces deux établissements lui durent une partie de leur lustre, et par son testament il leur laissa ses collections particulières. Ce savant mourut à Leyde, le 2 mars 1787. Il était membre de la société royale de Londres et de l’académie des sciences de Harlem. Allamand a fait plusieurs découvertes en électricité ; et le premier il a donné l’explication du phénomène de bouteille de Leyde. C’est à lui qu’on est redevable des meilleures éditions de l’Introduction à la philosophie et des Œuvres philosophiques et mathématiques de S’Gravesande. (Voy. ce nom.) Par la publication du Dictionnaire de Prosper Marchand ila rendu un service important a l’histoire littéraireIl a eu part à la traduction française du Livre de Job et des Proverbes de Salomon, faite sur la version latine de Schultens. (Voy. ce nom.) Il a traduit en outre : 1o les Sermons de Jacques Forster sur divers sujets, Leyde, 1739, in-8o, tome 1er, le seul qui ait paru ; 2o les Éléments de Chimie de Boerhaave (voy. ce nom) ; 3o l’Essai sur l’histoire des coralines d’Ellis (voy. ce nom) ; 4o l’Essai sur les comètes d’Andr. Oliver, 1777, in-8o ; 5o la Nouvelle description du Cap de Bonne-Espérance, par Henri Hopp, 1778, in-8o. Les notes du traducteur forment la partie la plus curieuse de cet ouvrage. Allamand a traduit en latin le Règne animal de Brisson, et il y a joint des notes, Leyde, 1762, in-8o. Enfin il a donné, dans l’édition de Buffon publiée à Amsterdam de 1766 à 1779, in-4o, 38 vol., l’histoire du gnow, du grand gerbu et de l’hippopotame, trois quadrupèdes qui n’avaient point été décrits par notre grand naturaliste. On cite encore d’Allamand un Mémoire sur l’électricité, dans la Biblioth. britanniq., t. 24 ; une Dissertation sur les bouteilles de Bologne, dans les Transactions philosophiq., no 477, et quelques pièces dans les premiers volumes du recueil de l’académie de Harlem. Allemand a voulu garder l’anonyme dans presque toutes ses publications. Paquet lui a consacré un article dans le tome 3 de ses Mémoires littéraires, éd. in-fol. M-ON et W-s.


ALLAMAND, ministre protestant à Bex, dans le pays de Vaud, dont Gibbon fait l’éloge dans ses Mémoires, a publie, sous le voile de l’anonyme, une Lettre sur les assemblées des religionnaires en Languedoc, écrite à un gentilhomme protestant de cette province, par M.-D.-L.-F.-D.-M., imprimée en France sous la rubrique de Rotterdam, 1745, in-8o et in-8o. Armand Boisbeleau de Lachapelle (voy. ce nom), célèbre pasteur protestant de l’Église wallone à la Haye, réfuta les assertions d’Allamand dans un ouvrage intitulé : de la Nécessité du culte public, dont la seconde édition, Francfort, 1747, 2 vol. in-12. contient une réimpression de la lettre d’Allamand. — Un autre Allamand, professeur à Lausanne, a publié : 1o Pensées antiphilosophiques (anonyme), la Haye, 1751, in-12 ; 2o Anti-Bernier, ou Nouveau Dictionnaire de théologie, par l’auteur des P. A. (Pensées antiphilosophiques), Genève et Berlin, 1770, 2 vol. in-8o. Z.


ALLAN (David), peintre écossais, natif d’Édimbourg, reçut les éléments de son art à Glascow, dans l’école instituée par les frères Foulis. Il alla ensuite perfectionner son talent en Italie, où il obtint la médaille destinée par l’académie de Saint-Luc à récompenser la meilleure composition historique. Revenu en Angleterre muni de vastes connaissances sur les diverses branches de l’art, il fut appelé en 1780 à diriger une académie fondée à Édimbourg par le bureau des manufactures et perfectionnements. On a beaucoup admiré ses talents dans la composition pittoresque, la vérité avec laquelle il rendait la nature, et la gaieté qui distingue ses tableaux, dessins et esquisses. Plusieurs de ses ouvrages ont été reproduits par la gravure, notamment l’Origine de la peinture, ou la jeune Corinthienne dessinant l’ombre de son amant ; quatre pièces gravées à l’aqua-tinta par Paul Sandby, d’après des dessins faits à Rome par ce peintre. représentant les divertissements du carnaval. David Allan mourut le 6 août 1196. L.


ALLAN (George), antiquaire anglais, était procureur à Darlington, dans la province de Durham. Dominé par son goût pour l’étude des antiquités de son pays, il y consacra une grande partie de son temps et de sa fortune, et publia, entre autres écrits, une Esquisse de la vie et du caractère de l’évêque Trevor, 1776 ; la Vie de saint Cuthbert, 1177 ; des Collections relatives à l’h6pilal Sherborn. Il favorisa de tous ses moyens la rédaction et la publication de l’Histoire du comté palatin de Durham par Hutchinson. George Allan mourut en 1800. L.


ALLARD (Guy), né en Dauphiné, avocat, conseiller du roi, président en l’élection de Grenoble. Pour soutenir un procès que lui suscitèrent des ennemis. il fut obligé de vendre cette dernière charge. Allard consacra sa plume à la gloire de la province qui l’avait vu naître. Il mourut, en 1716, doyen des avocats, et emportant les regrets de ses compatriotes. Il travaillait alors à un traité de la justice, de la police et des finances de France, et à une histoire complète du conseil delphinal au parlement de Grenoble. Il laissa de nombreux manuscrits. Voici la liste de ses ouvrages imprimés : 1o la Vie et les aventures de Zizime, fils de Mahomet, empereur des Turcs, par G-D. M. (Cl. la Bothère), nouvelle historique, 1673, 1712, 1724, in-12. 2o Éloges de Des Adrets, Dupuy-Montbrun, Colignon, 1675, in-12. 3o Les Aieules de madame de Bourgogne, 1677, in-12. 4o Biblïothèque du Dauphiné, 1680, petit