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ses contemporains, et regardé comme l’un des premiers mathématiciens de son temps, n’ait pas laissé un plus grand nombre d’ouvrages sur la science à laquelle il s’était livre. — Un autre Thomas Allen, mort en 1638, est auteur d’un ouvrage intitulé : Observationes in libellum Chrysostomi in Isaiam. X-n.


ALLEN (Paul), archevêque de Dublin, en 1528, et, peu après, chancelier d’Irlande, dut sa fortune au cardinal Wolsey, qu’il avait servi avec beaucoup d’activité dans la suppression de plusieurs monastères, dont ce cardinal employa les revenus à la dotation de deux collèges de son nom. Lors de la révolte du comte de Kildare, Thomas Fitz-Gérard, fils de ce comte, n’ayant pu obliger Allen, devenu son prisonnier, à fléchir le genou devant lui, lui fit sauter la cervelle d’un coup de massue, le 28 juillet 1534, ce prélat étant alors âge de 58 ans. Le lieu où arriva ce meurtre fut entoure de haies, et soustrait à toute espèce d’usage. Le peuple regarda la fin tragique d’Allen comme une punition du ciel, pour avoir détruit quarante monastères, et les malheurs qui fondirent depuis sur la famille des Fitz-Gérard, comme une autre punition, pour la cruauté de Thomas en cette occasion. Allen était un savant canoniste ; on a de lui : 1° Epistola de Pallii significatione activa et passiva ; 2° de Consuetudinibus ac statutis intuitionis Causis observandis. T-d.


ALLEN (Thomas), historien anglais. Il a publié plusieurs ouvrages dont voici les titres : 1° the History of antiquities of the Parish of Lambeth and the archiepiscopal palace in the county of Surrey, including biographical sketches of the most eminent persones who have been born, or have resided there from the earliest periode to 1826 ; 2° the History and antiquities of London, Westminster, Southwart, and parts adjacent ; 3° a new and complete History of the county of York, illustrated, with engravinqs ; 4° a new and complete History of the county of Surrey, illustrated by a serie of views ; 5° the same work with the addition of some parts of the county of Sussex, illustrated by views ; 6° the Panorama of London and visitors pocket companion in a tour through the metropolis — 75 plates ; 7° a History of the county of Lincoln ; 8° a guide to the zoological Gardens. Thomas Allen est mort en 1837, dans un âge peu avancé. Y.


ALLEON-DULAC (Jean-Louis), avocat, né à Lyon, quitta le barreau, et prit le place de directeur de la poste aux lettres à St-Étienne en Forez, pour pouvoir s’adonner à l’étude de l’histoire naturelle. Il est mort en 1768. On a de lui : 1° Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des provinces du Lyonnais, Forez et Beaujolais, Lyon, 1765, 2 vol. petit in-8o ; 2° Mélanges d’Histoire naturelle, 1762, 2 vol. petit in-8o, réimprimés en 1765, 6 vol. petit in-8o. A. B-t.


ALLERSTAIN, ou HALLERSTAIN (le Père), jésuite allemand et missionnaire à la Chine. Ses connaissances mathématiques et ses talents pour l’astronomie le firent appeler à la cour de Pékin, où il ne tarda pas à obtenir l’amitié de l’empereur Khian-loung. Il fut crée mandarin, et nommé président du tribunal des mathématiques, poste qu’il occupa longtemps à la satisfaction du souverain. Nous lui devons un dénombrement des habitants de chaque province de la Chine, pour la 25e et la 26e année du règne de Khian-loung (1760 et 1761). Il obtint ces états de population du Heou-pou (tribunal des fermes), et les traduisit lui-même du chinois. l’original et la traduction furent reçus en Europe, en 1779. La politique des conquérants tatars a depuis supprimé ces dénombrements, ou, du moins, empêché leur publicité, dans la crainte qu’ils ne révélassent aux Chinois le secret de leurs forces. Cette pièce est d’autant plus précieuse, qu’elle confirme tous les calculs du célèbre missionnaire Amiot, et donne la preuve de l’augmentation progressive de la population chinoise. L’an 25 du règne de Khian-loung, la population était de 196,837,977 âmes, et, dans l’année 26, elle s’éleva à 198,214,624. Le dénombrement procuré par le P. Allerstain se trouve inséré dans la Description générale de la Chine, p. 285 de l’édit. in-4o ; et t. 1, p. 420 de l’édit. in-8o. On n’a pas la date précise de la mort de ce missionnaire ; mais il avait cesse de vivre en 177. G-r.


ALLESTRY (Richard), théologien anglais, né en 1619 à Uppington, dans le comte de Shrop, étudiait avec distinction à Oxford. lorsque les troubles de la guerre civile engagèrent la plupart des élèves de l’université à prendre les armes pour Charles Ier. Allestry se montra aussi ardent pour acquérir des connaissances que pour défendre la cause royale, et on le vit souvent tenant son fusil d’une main et un livre de l’autre. Il avait repris ses études, lorsqu’un détachement de l’armée républicaine entra dans Oxford pour piller les collèges. Quelques soldats se portèrent dans l’appartement du doyen, ou ils rassemblèrent tout ce qui s’y trouvait de plus précieux, et le renfermèrent dans une chambre dont ils emportèrent la clef. Allestry, qui les avait observés, trouva moyen d’entrer dans la chambre où était renfermé le butin, s’en empara, et alla le cacher ailleurs. Les pillards étant revenus, et se trouvant frustrés de leur proie, se seraient venges cruellement d’Allestry, si un ordre imprévu n’avait rappelé le détachement à l’armée. Allestry reprit de nouveau les armes, et se trouva à la bataille de Keinton-Field, dans le comté de Warwick. En retournant à Oxford, il fut fait prisonnier par un parti de républicains, et conduit à Broughtond-House ; mais il fut bientôt délivre par un corps de royalistes qui chassa de ce poste les républicains. Oxford étant de nouveau tranquille. il reprit la robe et les exercices du collège ; mais il y fut atteint d’une maladie pestilentielle qui faisait de grands ravages dans cette ville, et qui mit sa vie dans le danger le plus imminent. À peine était-il rétabli, qu’il fut obligé de s’armer une troisième fois pour la défense de son roi : il s’enrôla dans un régiment de volontaires, composé d’étudiants d’oxford qui servaient sans paye, et qui, sans autres motifs que leurs principes politiques, se soumettaient gaiement aux dangers et aux fatigues du service militaire. Il ne quitta les armes qu’après le triomphe du parti