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connaissances variées, un esprit juste, un cœur droit, et des manières aimables. C-o.


ALVAREZ DE CASTRO (Mariano), célèbre défenseur de Gironne, était né à Osma, dans la Vieille-Castille, vers 1770, d’une famille noble. Il entra fort jeune comme cadet dans les gardes du roi d’Espagne, et parvint au grade de capitaine dans le même corps. Nommé, des l’année 1795, colonel-brigadier dans l’armée, il fut chargé en 1809, à l’époque de l’invasion des Français, de commander le fort Montjouy qui domine Barcelone, et voulut d’abord le défendre contre les attaques du général Duhesme ; mais, obligé de le rendre par les ordres mêmes de son chef, le gouverneur Espetela, il se réunit à un corps espagnol arrivé de Mahon, et passa bientôt au commandement de la place de Gironne. Ce fut là qu’il immortalisa son nom par l’une des plus belles défenses dont l’histoire fasse mention. Il n’avait que 2,500 hommes de garnison et une population peu nombreuse. Mais tous les habitants étaient décidés à résister jusqu’à la dernière extrémité, et le gouverneur publia un ordre d’après lequel quiconque parlerait de capitulation serait puni de mort. Cinq cents des femmes les plus robustes, choisies dans toutes les classes, se vouèrent aux travaux les plus pénibles et les plus périlleux Le brave Alvarez soutint par de tels moyens, pendant soixante-dix jours, tous les efforts de l’ennemi, et il fit de nombreuses sorties. Ce ne fut qu’après quarante-huit jours de tranchée ouverte, après avoir supporté un bombardement de plus d’un mois, et lorsque quatre brèches furent ouvertes ; ce ne fût enfin que lorsqu’il n’y eut plus dans la place que des ruines et des cadavres, et lorsque lui-même fut atteint de la terrible contagion qui avait fait périr la moitié de ses soldats, que Gironne se rendit ; et même alors le brave Alvarez refusa de signer la capitulation que le commandant en second avait cru devoir consentir. Retenu prisonnier, il mourut peu de jours après à Figuières. Un monument a été élevé à sa mémoire dans la prison où il expira. On y lit sur un marbre noir le récit de la mémorable défense de Gironne. M-d j.


ALVENSLEBEN (Philippe-Charles, comte d’), ministre d’État du roi de Prusse, chevalier de l’Aigle rouge et de l’Aigle noir, seigneur de Hundisbourg, etc., né le 12 décembre 1745, à Hanovre, où son son père était conseiller intime pour le département de la guerre. Pendant la guerre de sept ans, il fut élevé à Magdebourg, avec le prince, depuis roi, Frédéric-Guillaume II. Après avoir fait, à l’université de Halle, des études de droit, il fut nommé référendaire à la cour des comptes de Berlin, et, en 1775, il se rendit, comme envoyé extraordinaire, à la cour de l’électeur de Saxe, avec le titre de chambellan du roi. Ce fut par là que commença sa carrière diplomatique. L’étendue de ses connaissances, ses rares qualités et sa sagesse le maintinrent constamment dans la faveur de Frédéric II. Pendant la guerre pour la succession de la Bavière, il servit d’intermédiaire entre le roi de Prusse et l’ancienne cour électorale, entre l’armée de Frédéric et celle du prince Henri. Après avoir rempli douze ans cette mission il fut envoyé en 1787, à la cour de France, par le roi Frédéric-Guillaume II. En 1788, il occupa le même poste en Hollande, et, en 1789, en Angleterre. Il s’acquit partout une considération méritée, et servit utilement son pays. Rappelé de Londres en 1790, il fut mis à la tête du département des affaires étrangères. Son zèle et son activité le portèrent toujours plus avant dans les bonnes grâces du monarque. Pendant son ministère, il fonda plusieurs établissements de bienfaisance. Comme écrivain, il est connu par un Essai d’un tableau chronologique des événements de la guerre, depuis la paix de Munster jusqu’à celle de Hubertsbourg. Berlin, 1792, in-8o. Il est mort à Berlin en 1802. G-t.


ALVENSLEBEN (Charles-Gerhard), lieutenant général au service de Prusse, né à Schochwitz, le 7 septembre 1778, d’une famille noble, commença sa carrière militaire dans le régiment d’infanterie Duc de Brunswick, et fit les campagnes de 1792 à 1791 en qualité d’enseigne. Nommé sous-lieutenant en 1797 et lieutenant en 1803, il devint aide de camp du général major Hirschfeld, qui commandait alors le second bataillon de la garde. Il combattit à Iéna, et partagea à Preuzlow le sort du corps d’armée de Hohenlohe, dont il faisait partie. Après la paix de Tilsitt, le roi de Prusse le nomma capitaine d’état-major dans le régiment de la garde à pied, puis chef de compagnie, et l’attacha à sa personne en qualité d’aide de camp avec le grade de major. Peu de temps après, on lui confia le commandement d’un bataillon normal qui venait d’être crée. En mars 1813, il commandait un régiment de la garde, avec lequel il combattit à Lutzen, où il eut deux chevaux tués sous lui à l’attaque des villages de Gross-Goerschen et de Kaja. Le roi, pour le récompenser de la bravoure qu’il avait déployée dans cette circonstance, le décora de la Croix de fer de deuxième classe, et l’empereur Alexandre lui envoya l’ordre de Wladimir de troisième classe. À la bataille de Bautzen, il contribua beaucoup à la prise du village de Preititz. Nommé lieutenant-colonel pendant la suspension d’armes, il prit le commandement provisoire de la brigade de réserve de la garde, et se distinguât aux batailles de Dresde, de Leipsick, et sous les murs de Paris, où, nommé colonel, il fut décoré de la Croix de fer de première classe, de l’ordre pour le mérite, et de ceux de St-George de Russie de quatrième classe, de Marie-Thérèse d’Autriche et du Mérite militaire de Bade En 1816, il fut confirmé dans le commandement de sa brigade, et devint général major en 1817, puis commandant des deux divisions de la garde en 1820, et lieutenant général en 1829. Après trente-huit ans de service, épuisé par les fatigues de la guerre, il se vit contraint de demander sa retraite, que le roi accorda à regret, en lui envoyant la décoration de l’Aigle rouge de première classe. il mourut dans sa terre de Schochwitz, le 12 février 1831. Z.


ALVIANO (Barthélemy), général des Vénitiens,