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lettres. 15° Notice d’un poëme dont l’auteur, nommé Colignies, qui appartenait à la faction bourguignonne, décrit en français, tel qu’on l’écrivait et qu’on le parlait à Namur dans le 15e siècle, les troubles qui ont désolé la France sous le règne de Charles VI. Cet ouvrage est curieux par la singularité de la composition. 16° Analyse de l’inscription en hiéroglyphes du monument trouvé à Rosette, contenant un décret des prêtres de l’Égypte en l’honneur de Ptolémée Épiphane ; par le comte de Pahlen. On y trouve une traduction latine de cette inscription, faite par Ameilhon, et dans laquelle sont en lettres italiques les mots que l’on croit avoir été exprimés en hiéroglyphes, Dresde, 180, in-4o. (Voy. Akerblad) 17° Plusieurs morceaux détachés relatifs à l’agriculture et à l’économie rurale des temps anciens, communiqués à la société d’agriculture du département de la Seine, et qu’Ameilhon se proposait de faire entrer dans un corps d’ouvrage complet sur cette matière. 18° Plusieurs notices, articles ou mémoires insérés dans le Magasin encyclopédique. (Voy. les tables de ce journal. ) Nous ne citerons que la Notice des inscriptions rapportées d’Égypte par les officiers de l’armée commandée var le général Bonaparte (1802) ; sur les Recherches historiques et philosophiques de M. Louis Petit-Radel, concernant le peuple Pélasge, etc. (1802) ; sur les Fouilles faites dans la plaine d’Isernore, département de l’Ain (1799) ; Note sur quelques médailles impériales (1802), etc., etc. Historien et archéologue, Ameilhon écrivit aussi sur les arts mécaniques, sur l’agriculture et la bibliographie. Voyez son éloge par Dacier, dans le tome 5 des Nouveaux mémoires de l’académie des inscriptions ; la notice biographique publiée par M. le baron Silvestre, dans les Mémoires de la société d’agriculture, 1813, tome 16, et le discours de A. J. Rouelle, ancien conservateur du dépôt littéraire, prononcé le 25 novembre 1811, aux funérailles d’Ameilhon, in-8o de six pages V-ve.


AMELGARD, prêtre à Liége, vivait à la fin du 15e siècle, et a écrit : de Rebus gestis Caroli VII historiarum libri 5 ; et de Rebus gestis Ludovici XI, Francorum regis, historiarum libri 50. Ces deux ouvrages sont encore inédits : le manuscrit se trouve dans la bibliothèque royale de Paris. Charles VII charges Amelgard de la révision du procès de Jeanne d’Arc, lorsque les Anglais se furent retirés du royaume, et celui-ci compose un Livre de l’examen de cette œuvre d’iniquité. G-t.


AMÉLIE (Anne), princesse de Prusse, sœur de Frédéric II, née le 9 novembre 1723, fut non moins distingué par ses vertus que par ses talents, son goût pour les arts, et surtout par son habileté en musique : elle fit de tels progrès dans l’étude de la fugue et du contre-point, sous la direction du compositeur de la cour, Kirnberger, qu’elle composa bientôt elle-même des morceaux remarquables. Elle mit en musique, pour lutter contre le célèbre Graun, la Mort du Messie, de Ramler, et cette composition est pleine de verve et d’harmonie : elle excellait sur le clavier. Unissant à des goûts si nobles une piété et une bienfaisance rares, elle retranchait continuellement sur ses dépenses de toilette, afin de pouvoir donner davantage aux pauvres. Elle mourut à Berlin, le 30 mars 1787. G-t.


AMELIE, duchesse de Saxe-Weimar. Voyez Amalie.


AMELIER DE TOULOUSE (Guillem), troubadour du 12e siècle, a laissé des sirventes (espèce de satires) adressées au comte d’Astanac, contre les mœurs du siècle, sur la décadence de la noblesse et de la jonglerie, sur la tyrannie et l’avarice des grands, contre le clergé et les moines : ces pièces, plus hardies que spirituelles, peuvent servir à faire connaître les mœurs du temps. P-x.


AMELIN ou HAMELIN (Jean d’), traducteur de Tite-Live, était de Sarlat en Périgord. Il embrassa jeune la profession des armes, fut attaché comme gentilhomme à la personne d’Armand de Biron (voy. ce nom), depuis maréchal, et, à son exemple, il chercha dans la culture des lettres un délassement aux fatigues de la guerre. Dans le temps que le roi Henri II était au camp de Crevecœur, on lui remit un poëme en vers français qu’Amelin avait composé à sa louange ; et ce prince en fit témoigner sa satisfaction à l’auteur dans des termes qui l’encouragèrent à tenter de nouveaux essais. Ce fut, comme il nous l’apprend, sous la tente qu’il acheva la traduction des Conciones ou Harangues tirées de Tite-Live, dont il s’empressa d’offrir la dédicace au roi. Elle. fut imprimée par Vascosan, Paris, 1554, in-8o ; mais il y a des exemplaires sous la date de 1567 et de 1568. Amelin traduisit ensuite la troisième une Décade de Tite-Live, et la fit imprimer à Paris, 1559, in-fol. Cette version fut reproduite en 1585 par Blaise de Vigenère, resuyvie presque tout à neuf[1]. Dans le second livre de ses poëmes, Ronsard parle ainsi de la traduction de Tite-Live par Amelin :

Maintenant les françois auront son bel ouvrage,
Traduit fidèlement en leur propre langage
Par le docte Amelin, lequel avoit devant
En cent façons montré combien il est savant,
Soit en philosophie, ou en l’art oratoire,
Soit à savoir traiter les faits de notre histoire,
ou soit pour contenter l’oreille de nos rois
Et par les vers latins et par les vers françois.

On apprend par ces vers qu’Amelin avait composé plusieurs ouvrages, entre autres une histoire de France. Elle est citée par Lacroix du Maine et par le P. Lelong ; mais le manuscrit en est perdu, ainsi que toutes les productions de notre auteur en latin et en français. Il faut en excepter, avec la traduction de Tite-Live, un Hymne à la louange de M. le duc de Guise, Paris, 1558, in-8o. W-s.


AMELINE (Claude), né à Paris, en 1635, d’un procureur au Châtelet, suivit quelque temps le

  1. Blaise de Vigenère vent faire entendre par là qu’il a revu la traduction d’Amelin on d’Hamelin avec le plus grand soin, et qu’il en a fait, pour ainsi dire, une nouvelle version. Mais tout ce grand travail, ou, comme il dit, cette resuyte, se borne au changement de quelques tours et à la substitution de quelques mots à d’autres qui avaient cessé d’être en usage.