Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/602

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
586
AMI

Vienne. En 1798, lors de l’occupation du Piémont. par les Français, il se trouvait ministre en Prusse. Fort opposé aux nouveaux changements politiques, et très-attaché à son souverain, Amico refusa de rentrer dans sa patrie jusqu’à ce qu’on l’eût menacé de confisquer ses biens et de le considérer comme émigré. Il revint alors en Piémont, s’attacha même à la nouvelle cour de la princesse Borghèse (voy. ce nom), et fut nommé son chambellan. En 1810, il assista aux fêtes du mariage de Napoléon à Paris ; mais après la chute de celui-ci, en 1814, il revint à l’ancienne cour, fut nommé ministre plénipotentiaire près du grand-duc de Toscane, des cours de Lucques et de Parme. Doyen des diplomates, il termina sa carrière à Florence, le 17 mai 1832, et avec lui s’éteignit une des plus anciennes familles de ce pays. G-G-y.


AMIGONI, ou AMICONI (Jacques), peintre, né à Venise en 1675, voyagea en Flandre, et, pour perfectionner son coloris, copia les grands maîtres de cette école. Zanetti parle de lui avec éloge. On demanderait chez cet auteur un peu plus de relief, moins de soin pour faire briller à la fois toutes les parties de sa composition : les peintures d’Amigoni enchantent, au premier abord, les faibles connaisseurs. Jacques fut bien accueilli en Angleterre, en Allemagne, et en Espagne, où il mourut en 1752, avec le titre de peintre de la cour. Il fit en Angleterre des portraits et des compositions historiques. Les amateurs de musique étaient dans l’usage de se faire peindre par lui. L’architecte Kent, qui avait voulu être peintre, sans pouvoir y parvenir, avait disposé les escaliers des maisons qu’il construisait de manière a ce qu’il fût difficile de les enrichir de peintures : cependant Amiconi eut occasion d’en peindre plusieurs ; entre autres, celui de Powl-House, dans la rue d’Ormond, à Londres, où il représenta, en trois compartiments, l’Histoire de Judith. Il exécuta aussi les Amours de Jupiter et d’Io, dans la salle du château de More-Park, en Hertfordshire. Il y avait chez le musicien Farinelli, à Bologne, une grande quantité de tableaux de Jacques Amiconi, où il avait représente ce célèbre soprano recevant des de plusieurs souverains. A-d.


AMILCAR, général carthaginois, fils de Magon, fut chargé, l’an 484 avant J.-C., du commandement d’une expédition formidable contre la Sicile, et, ayant débarqué à Panorme (Palerme), ouvrit la campagne par le siége d’Himère ; mais, surpris par Gélon, tyran de Syracuse, au moment où il offrait au bord de la mer un sacrifice à Neptune, il perit au commencement de l’action. Les Syracusains taillèrent son armée en pièces, et livrèrent aux flammes la plupart des vaisseaux carthaginois. Cette défaite, presque sans exemple, eut lieu le jour même du combat des Thermopyles. Carthage consternée s’estima heureuse d’acheter la paix par un traité dont Gélon dicta les conditions, et par la perte de tout ce qu’elle avait en Sicile. Les vainqueurs et les vaincus publièrent qu’Amilcar avait disparu après le carnage de ses troupes, sans qu’on eut jamais pu le retrouver. B-p.

AMILCAR, fils de Giscon, envoyé en Sicile avec une nombreuse armée au secours de Syracuse, contre Agathocle, l’an 316 avant J.-C., fut assailli par une violente tempête, qui submergea soixante vaisseaux et deux cents transports. Malgré ce désastre, Amilcar aborda en Sicile, réunit près de 50,000 hommes, livra bataille, près d’Himère, à Agathocle, le défit, réduisit un grand nombre de villes, et mit le siége devant Syracuse. Agathocle, qui s’y était renfermé, s’embarqua pour aller attaquer les Carthaginois en Afrique, et Amilcar, continuant de presser Syracuse, donna un assaut général, et fut repoussé avec perte. Forcé d’envoyer une partie de son armée au secours de Carthage, et vivement attaqué ensuite par les Syracusains, qui firent une sortie générale, il fut fait prisonnier, et les Syracusains lui coiupèrent la tête, qu’ils envoyèrent à Agathocle an Afrique, l’an 50 avant J.-C. B-p.


AMILCAR, antagoniste de Régulus. Voy. Régulus.


AMILCAR, surnommé Barca, père d’Annibal, appartenait à une famille chère au peuple, et qui faisait remonter son origine aux anciens rois de Tye. Très-jeune encore, il fut chargé du commandement de l’armée en Sicile, ou les Carthaginois avaient presque tout perdu : c’était dans la 18e année de la première guerre punique. Amilcar parut d’abord. avec une flotte vers les côtes d’Italie, ravagea les terres des Locriens et des Bruttiens, revint en Sicile avec de riches dépouilles, y débarqua ses troupes, fit des incursions chez les alliés de Rome, déconcerta toutes les mesures des consuls, et termina glorieusement une campagne qui fut regardée à Carthage comme un chef-d’œuvre d’habileté. Pendant cinq ans il désola l’Italie, et disputa la Sicile aux Romains ; mais Hannon, amiral de Carthage, ayant été vaincu par le consul Lutatius, dans un combat naval près des iles Égates, l’an 242 avant J.-C., les Carthaginois résolurent de mettre fin à une guerre dont ils ne pouvaient plus supporter le fardeau. Chargé des négociations de la paix, Amilcar signa, en frémissant, un traité qui mettait sa patrie dans la dépendance de Rome. La conduite révoltante des Romains pendant les négociations ne fit qu’augmenter l’aversion, qu’Amilcar avait conçue pour ces rivaux ambitieux. De retour an Afrique, il fut le défenseur, ou plutôt le libérateur de sa patrie dans la guerre des mercenaires, qui, au nombre de plus de 20,000, réunis a des hordes de Numides, assiégeaient Carthage même. Non-seulement Amilcar les repoussa des murs de la capitale, mais il reprit les villes d’Utique et d’Hippone, et, après avoir détruit ces rebelles, il châtia les Numides, étendit la domination de Carthage, et rétablit le calme dans toute l’Afrique. Bientôt après, le cœur toujours ulcéré contre les Romains, il forma le projet se rendre maître de toute l’Espagne, espérant y lever assez de soldats pour résister aux troupes que l’Italie fournissait à la rivale de Carthage. Les services qu’il venait de rendre à sa patrie lui firent obtenir aisément le commandement de l’armée d’Espagne ; il se rendit à Abyla avec des forces imposantes,