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philosophiques sur la détermination du système solide et du système nerveux des animaux articulés. (Ann. des Sciences natur, t. 2. p. 295, et t. 3, p. 199 et 433, juillet, octobre et décembre, 1821.) — Philosophie des sciences. Essai sur la philosophie des sciences, ou Exposition analytique d’une classification naturelle de toutes les connaissances humaines, 2 vol. in-8o. (Le 2e volume n’a pas encore paru.) A-O (E.),


AMPHILOQUE (Saint), évêque d’Icone, issu d’une famille noble de Cappadoce, exerça dans sa jeunesse la profession de rhéteur, puis celle d’avocat, et s’acquit beaucoup de réputation dans l’une et l’autre. Il se retira ensuite dans la solitude, par le conseil de St. Grégoire de Naziange, pour s’y consacrer entièrement à Dieu. Amphiloque se trouvant à Icone au moment où cette ville était privée de son pasteur, le clergé et le peuple se réunirent, d’une voix unanime, pour le porter sur ce siége. On croit que St. Grégoire de Nazianze ne fut pas étranger à cet événement, qui est de l’an 374. Le zèle et les talents du nouveau prélat brillèrent dans le gouvernement de son diocèse, dans l’éclat avec lequel il parut à plusieurs conciles. Il en tint un à Icone contre les macédoniens, en 376. Il se trouva, en 381, au concile général de Constantinople, et présida à celui de Side, eu Pamphilie, où furent condamnés les messaliens, dont l’hérésie naissante commençait à infecter son troupeau. L’empereur Théodose ayant refusé de rendre lui une loi pour défendre aux ariens de tenir leurs assemblées, il affecta, dans une circonstance, de ne point rendre au jeune Arcadius, nouvellement créé Auguste, les honneurs d’usage. Théodose lui en témoigna sa surprise et son mécontentement : « Eh quoi ! seigneur, lui dit Amphiloque, vous ne voulez pas qu’on manque de respect à votre fils, et vous souffrez ceux qui blasphèment contre le fils de Dieu ! » Cette prompte repartie produisit son effet ; car l’empereur rendit aussitôt une loi pour défendre les assemblées publiques de tous les hérétiques. On ignore l’époque précise de la mort de cet évêque. On sait seulement qu’il vivait encore en 394, et qu’il mourut dans un âge très-avancé. L’Église célèbre sa fête le 23 novembre. Il avait compose beaucoup d’ouvrage contre les hérésies de son temps ; et spécialement contre les messaliens. Il ne nous en reste que des fragments assez longs dans les conciles d’Éphèse et de Chalcédoine, et dans quelques auteurs ecclésiastiques. Cottelier a publié sa lettre aux évêques macédoniens. Le P. Combefis a fait imprimer, en 1644, in-fol., grec et latin, les ouvrages qui portent son nom, mais dont la plupart lui sont faussement attribués : ils ont passé de là dans la Bibliotheca Pattrum. T-d.


AMPHINOMUS. Voyez Anapius.


AMPHOUX-CHASSEVENT (Madeleine-Achard), si connue en Europe par la liqueur des îles dite de la veuve Amphoux, naquit à Marseille en 1707, échappe en 1720 aux ravages que la peste exerçait dans sa patrie, épousa Amphoux, passa avec lui à la Martinique, et alla s’établir dans l’île de Ste-Lucie, qui ne comptait alors que quelques habitants. Amphoux mourut dans cette île, et sa veuve revint à la Martinique., Elle y épousa en seconde noces Grenet, aussi Provençal, qui tomba malade le jour même de son mariage, accabla sa femme de mauvais traitements, et mourut en 1741. Madeleine Achard reprit alors le nom de veuve Amphoux, qu’elle affectionna toujours. En 1759, elle tenait un billard au Fort-Royal de la Martinique, lorsqu’elle se lia avec madame de la Roque, née d’Orange, à qui est due la découverte des procédés qui ont fait la célébrité des liqueurs de la Martinique. Cette dame n’en fit point un secret à sa nouvelle amie ; et lorsqu’elle quitta le Fort-Royal, en 1762, pour aller s’établir à St-Pierre, madame Amphoux continua à faire des liqueurs qui furent bientôt reconnues supérieures à celles de madame de la Roque. Cette supériorité a été si constante depuis cinquante ans, qu’on l’attribue généralement, dans la colonie, à l’eau de la rivière Madame ou le Vassor, qui coule au Fort-Royal. En 1768, madame Amphoux prit pour troisième mari M. Chassevent, arpenteur général et grand voyer de la Martinique. Ayant acquis, dans le commerce de ses liqueurs, une fortune considérable, elle forma le projet d’en jouir dans la métropole, vendit à M. de Grandmaison, garde magasin de l’artillerie, le fonds considérable de son établissement, et ce droit d’étiquette pour les liqueurs : Grandmaison, successeur de madame veuve Amphoux. Elle partit, débarqua à Marseille. vint à Paris, et ne pouvant s’habituer au climat de la France, repassa bientôt à la Martinique. Elle voulut y reprendre la fabrication de ses liqueurs ; M. de Grandmaison s’y opposa ; on plaida, et madame Chassevent perdit son procès. Alors elle imagina de publier ses liqueurs sous le nom de madame Chassevent, ci-devant veuve Amphoux, et cette étiquette designa constamment leur préexcellence jusqu’à l’année 1812, époque où madame de Chassevent est morte âgée de 105, et non de 112, comme les journaux l’ont annoncé. Les vertus hospitalières qu’elle exerça, surtout envers les Provençaux, ses compatriotes, qui affluaient à la Martinique, avaient contribué à faire donner a cette colonie le nom de petite Provence. M. S-M.


AMPSINGIUS, ou AMPSING (Jean-Assuébus), né dans la province d’Over-Yssel, fut d’abord ministre de la ville de Harlem, se fit ensuite recevoir médecin, exerça son art successivement en Suède, dans la basse Saxe, fut nommé professeur à la faculté de Rostock, et mourut médecin du duc de Mecklembourg, à Rostock, en 1642, à l’âge de 85 ans. On a de lui : 1o  Dissertatio iatro-mathémica, dans laquelle il relève l’excellence de la médecine et de l’astronomie sur toutes les autres sciences,’ et veut les unir d’une manière indissoluble, Rostochii, 1602, 1618, in-4o ; 1629, in-8o ; 2o  de theriaca Oratio, ibid., 1618, in-4o ; 1619, in-8o ; 3o  de morborum Differentiis liber, ibid., 1619, in-4o ; 1623, in-8o, avec le traité précédent ; 4o  Ilectas Affectionum capillos et pilos humani corporis infestantium Wittebergiæ, et Rostochii, 1625, in-8o. C. et A-n.