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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/709

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roi de Sophocle, faite par le même auteur, Florence, 1589, in-8o. 6o quelques lettres en latin et en italien, imprimées dans plusieurs recueils. 7o les Mémoires de sa vie ; écrits par lui-même, publiés par Salvino Salvini dans les Fasti consolari de l’académie de Florence, et d’où l’on a tiré, pour la première partie de cet article, des faits intéressants, qui ne se trouvent point dans les dictionnaires historiques prétendus universels, publiés, jusqu’à présent, en France, et même en Italie. G-é.


ANGELIO, ou DEGLI ANGELI (Antoine), frère aîné du précédent, et né à Barga comme lui, fut ausi de l’académie de Florence, où il fit publiquement quelques leçons en 1541. Il fut précepteur de François et de Ferdinand de Médicis, qui furent grands-ducs de Toscane, et ensuite, en 1570, évêque de Massa, évêché suffragant de la métropole de Sienne. Il mourut en 1579. Trois épîtres latines de lui, en vers héroïques, sont imprimées parmi les poésies de son frère, dans l’édition de 1585 (voy. l’article précédent, no 3), et ont été réimprimées par Gruter dans le 1er vol. des Deliciæ Poetarum Italorum. G-é.


ANGELIS (Dominique de), auteur italien du 18e siècle, naquit en 1675, d’une famille noble et distinguée, à Lecce, ville capitale de la terre d’Otrante, dans le royaume de Naples. Après avoir fait de bonnes études dans sa patrie, il fut appelé à Naples par un de ses oncles, et y étudia les lois, la géométrie, la langue grecque et la philosophie de Descartes. Il fit un voyage en Espagne, en qualité de chapelain d’un régiment napolitain ; en passant à Paris pour s’y rendre, il fut présente à Louis XIV, qui lui accorda le titre d’historien du roi. Il fut fait prisonnier dans les Pyrénées par les miquelets, mais presque aussitôt remis en liberté. De retour à Rome, le pape le nomma chapelain de l’armée pontificale, qui faisait une expédition aux frontières. Cette expédition finie, il revint à Naples et ensuite à Lecce, vers l’année 1710 : il y obtint un bon canonicat, et fut pourvu, dans la suite, de plusieurs vicariats généraux, dont il remplit les fonctions avec autant de zèle que de lumières. Il mourut à Lecce même, le 7 août 1718. Il était de plusieurs académies, et a laissé, entre autres ouvrages estimés : 1o della Patria d’Ennio, à Rome, 1701, in-8o, et ensuite à Naples, 1712 ; dissertation tendant à prouver que la patrie du célèbre poëte Ennius est Rudia, a deux milles de Lecce, et non pas Rudia, prés de Tarente, comme l’auteur d’une dissertation rendue publique l’avait soutenu ; 2o Discorsi istorico, in cui si tratta dell’ origine et della fondazione delle città di Lecce, etc., Lecce, 1703, in-4o ; 3o le Vite de’ letterato Salentini, parts 1, à Naples, sous le faux titre de Florence, 1710, in-4o ; parte 2, à Naples, 1713. D’autres écrits du même auteur ont rapport à des querelles élevées entre la ville de Lecce et son évêque, et à l’interdit qui en fut la suite. Leurs titres ne seraient d’aucun intérêt pour le lecteur. G-é.


ANGELIS (Jérôme d’), né en 1567, à Castro-Giovanni, ville de Sicile, entra à dix-huit ans dans la compagnie des jésuites, et obtint en 1595 d’être envoyé comme missionnaire dans l’Inde et au Japon. À cet effet, il s’embarqua à Lisbonne avec Charles Spinola, le 10 avril 1596 ; et, après deux ans de navigation, jeté sur les côtes de Brésil, pris par des corsaires, et emmené en Angleterre, où il fut en prison pendant une nuit, il revint en Portugal, s’y fit ordonner prêtre, et se rembarqua pour le Japon, où il arriva enfin en 1602. Il apprit la langue du pays, et s’adonna avec fruit, à la conversion des habitants, jusqu’en 1614, qu’il fut banni du royaume, avec tous ses compagnons. Il obtint alors de ses supérieurs la permission de rester dans ce pays, et d’y quitter l’habit de son ordre ; dévoré du zèle de la maison de Dieu, il parcourut plusieurs fois le Japon, bravant et surmontant tous les obstacles. Le premier, il porta la foi à Matsumai, dans la terre d’Yesso ; le premier, il alla visiter les serviteurs du Christ qu’on avait relégués à Méaco, à Osacka, etc. ; il y trouva à peine 1,000 chrétiens, et, en peu de temps, en porta le nombre à 11,000. Mais une horrible persécution s’étant élevée en 1623 contre les chrétiens, Angelis, qui avait disparu à propos de la maison qui lui servait de retraite, résolut de se sacrifier pour sauver la vie à son hôte, qu’on avait arrêté. Il quitta les habits japonais, reprit ceux de son ordre, et se présenta devant le gouverneur de Jédo, qui le fit conduire en prison, et brûler vif le 21 décembre 1623, avec deux autres jésuites et quarante-sept Japonais chrétiens. Angelis était âgé de 56 ans ; il en avait passé vingt-deux au Japon. « Il avait, dit la Bibliothèque des Jésuites, écrit une Courte Relation du royaume d’Yesso. » Nous avons en français une Histoire de ce qui s’est passé aux royaumes de la Chine et du Japon, tirée des lettres écrites des années 1619-1621, traduite de l’italien par Pierre Morin, in-8o. La seconde lettre du P. Jérôme d’Angelis, sur la terre d’Yesso, se trouve à la fin de cet ouvrage. — Alexandre Angelis, né à Spolette, entra dans l’ordre des jésuites en 1581, professa successivement la philosophie et la théologie, fut appelé par le cardinal Serra à Florence, où il mourut en 1620, âgé de 58 ans. Il a laissé un ouvrage, en 5 livres, contre les astrologues, imprimé, pour la seconde fois, à Rome, 1615, in-4o. Il avait promis, mais ne put achever des commentaires sur la Philosophie et la Théologie universelle. — François-Antoine Angelis, né à Sorrento en 1567, entra chez les jésuites en 1583, fut envoyé, en 1602, dans l’Inde, et, deux ans après, en Éthiopie, où il prêcha l’Évangile pendant dix-huit ans. Il mourut en 1623 ; il avait traduit, dans une des langues de l’Éthiopie, plusieurs ouvrages, entre autres les commentaires de Jean Maldonat sur l’Évangile de St. Matthieu, et sur l’Évangile de St. Luc ─ Mutius Angelis, né à Spolette, mort en 1397, à 39 ans, après avoir professé pendant seize ans la philosophie et la théologie, a laissé des commentaires sur presque tous les livres d’Aristote, sur la Somme de St. Thomas, des notes sur les Épitres de St. Paul, etc. A. B-t.


ANGELO (Jacques d’), né à Scarperia dans la vallée de Mugello, au 14e siècle, était savant dans