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vrage cité, sont dénués de fondement, et elles ont été victorieusement réfutées par M. Thorkild Baden, dans la Gazette littéraire de Copenhague, année 1809, p. 569. M-a.


ABIMÉLECH. Ce nom, qui signifie père-roi, paraît avoir été commun à tous les rois de Gérare, princes philistins. Le premier Abimélech dont parle l’Écriture était contemporain d’Abraham ; il enleva Sara, femme de ce patriarche. Sara, quoique âgée de plus de quatre-vingts ans, était encore d’une rare beauté ; et Abraham la faisait passer pour sa sœur, comme elle l’était en effet, étant née du même père, mais d’une autre mère ; il n’avait pas dit qu’elle était aussi sa femme, craignant d’être tué à cause d’elle. Abimélech allégua pour excuse son ignorance, lorsque Dieu lui eut apparu en songe, et l’eut menacé de le faire mourir pour avoir enlevé Sara. Abimélech la rendit donc au patriarche, son époux. Il donna à Sara mille pièces d’argent pour en acheter un voile, afin de se couvrir le visage et de cacher sa beauté. Il offrit à Abraham de demeurer dans ses États, et fit avec lui une alliance dont la durée et les effets devaient s’étendre à leur postérité. L’endroit où elle fut jurée s’appela dans la suite Ber-Sabée ou le Puits du serment. Le saint patriarche obtint de Dieu, la guérison des infirmités qui empêchaient Abimélech et ses femmes d’avoir des enfants. C-T.


ABIMÉLECH. L’Écriture parle d’un autre Abimélech, que quelques interprètes croient être le même que le précédent, mais qui, selon l’opinion la plus probable, était son fils. Il manqua de lui arriver à l’égard de Rebecca, épouse d’Isaac, ce qui était arrivé à son père à l’égard de Sara, épouse d’Abraham. Isaac avait aussi fait passer Rebecca pour sa sœur, craignant que les Philistins ne le fissent mourir pour enlever Rébecca, s’ils eussent su qu’elle était sa femme ; mais Abimélech avait reconnu que Rebecca était l’épouse d’Isaac, à la manière dont ce patriarche en usait avec elle ; il fit une loi qui défendait, sous peine de mort, de toucher à l’épouse d’Isaac, Dans la suite, jaloux de sa prospérité, il l’éloigna de la contrée. Cependant, voyant que le Seigneur était avec le fils d’Abraham, il l’alla trouver à Ber-Sabée, et renouvela avec lui l’alliance que leurs pères avaient faite entre eux vers l’an 1804 avant J.-C. Isaac célébra par un festin cette heureuse réunion. C-T.


ABIMÉLECH, fils de Gédéon et d’une des concubines de ce capitaine des Hébreux, nommée Druma, montra de bonne heures un génie hardi, entreprenant et ambitieux. Il connaissait l’indifférence du peuple pour les enfants de Gédéon, et le peu de concert qui régnait entre eux. Soutenu par le crédit des parents de sa mère, il représenta aux habitants de Sichem les inconvénients qu’il y aurait à mettre le gouvernement entre les mains des soixante-dix enfants de Gédéon, dont les divisions ne pouvaient être que néfaste au peuple ; et leur ayant persuadé qu’il leur convenait bien mieux de n’avoir qu’un seul-chef, il se fit reconnaître pour juge d’Israël. Ayant levé ensuite, avec l’argent qui lui fournirent les Sichimites, un troupe de vagabond, il marcha vers le séjour de la famille de Gédéon, massacra sur une même pierre tous les fils que son père avait laissés dans sa maison d’Éphra. Le seul Joathan échappa a cet horrible massacre. Les Sichimites qui avaient vu naître parmi eux la mère d’Abimélech, s’assemblèrent prés du chêne de Sichem, pour le faire roi. Joathan, placé sur la montagne de Garixim, leur reprocha leur ingratitude et leur mépris pour la mémoire de Gédéon, puisqu’ils avaient pris pour roi le plus indigne de ses fils, et le meurtrier de ses frères. Le Seigneur permit alors que les habitants de Sichem détestassent la cruauté d’Abimélech ; ils se choisir un chef nommé Gall. Abimélech le vainquit, passa au fil de l’épée les habitants de Sichem, rasa leur ville, et brûla leur temple, où plus de mille personnes étaient rassemblées. Après cette expédition, il marche sur la ville de Thèbes, qui était à trois lieues de Sichem. Les habitants de Thèbes s’étaient, pour la plupart, retirés et fortifiés dans une tour située au milieu de leur ville. Abimélech s’en approcha pour mettre le feu a la porte. Alors une femme lui jeta du haut de la tour un éclat de meule de moulin, et lui fracassa la tête. Abimélech, près d’expirer, fit venir son écuyer et lui dit : « Tirez votre épée et tuez-moi, de peur qu’on ne dise que j’ai été tué par une femme. » L’écuyer obéit, et Abimélech mourut l’an 1235 avant J.-C. Thola lui succéda dans la judicature d’Israël. (Voy. Abiathar.). C-T.


ABINGTON (Thomas), né à Thorpe, dans le Surrey, le 23 août 1560, était fils du trésorier de l’épargne de la reine Élisabeth, et filleul de cette princesse. Il commença ses études dans le collège de Lincoln, à Oxford, et alla les continuer dans les universités de Reims et de Paris. Ses talents et la-faveur de son père semblaient devoir lui ouvrir le chemin des plus hautes dignité mais son frère Édouard, ayant trempé dans le projet de Babington pour délivre la reine Marie d’Écosse, il se trouva compromis dans cette affaire et fut enfermé à la tour de Londres. Pendant les six années que dura sa détention, il se livra à l’étude et augmenta ainsi beaucoup la somme de ses connaissances. Sorti de sa prison il se retira à Henlip, dans le comté de Lancastre, ou il recueillit l’héritage de son père, et épousa la fille unique du chevalier Stanlay. Ayant ensuite retiré chez lui les deux jésuites Garnet et Oldcorn, accusés d’avoir trempé dans la conspiration des poudres, on lui fit son procès, et il fut condamné à mort ; mais le roi Jacques Ier lui fit grâce en considération des services de son père, et par la protection de lord Mountegli, son beau-frère, a qui l’on croit que la conspiration avait été découverte par la femme d’Abington. La peine de mort prononcée contre lui fut commuée en celle d’exil dans sa terre d’Henlip. Là, il s’occupa de recherches sur les antiquités de la province de Worcester, et il mourut le 8 octobre 1647. On a de lui une traduction anglaise de l’historien Gildas, ornée d’une longue préface, Londres, 1638, in-8o, et d’une Histoire d’Édouard IV qui fut publiée après sa mort, par son fils (Guillaume) On conserve en manuscrit ses Recherches sur les antiquités de la province de Worcester, grand in-fol., (écrit de sa propre main, et l’Histoire de l’Église ca-