Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 10.djvu/518

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pelle deuœ des plus insignes charlatans qu’on puisse lire. C’en est assez pour que l’ouvrage de Deslandes doive être lu avec une grande défiance. Quelques biographes ont confondu ce livre avec l’Abrégé de l’histoire de Constance Falcon, par Lefort de la Morinière. 7° Recueil de différents traités de Physique et d’Histoire naturelle, 1748, 1750-53, 3 vol. in-12 ; compilation souvent intéressante, ou Deslandes a mis beaucoup du sien, et qui semblerait prouver qu’il eût mieux réussi dans les sciences physiques que dans les sciences morales. 8° Nouveau Voyage d’Angteterre, dans le recueil publié par Dubois de St-Gelais, 1717, in-12, et qui a pour titre : État présent d’Espagne, etc. 9° Réfleœions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant, Amsterdam, 1714, in-12 ; nouvelle édition augmentée d’épitaphes et autres poésies, Amsterdam (Trévoux), in-12 ; et 1732, in-16. C’est surtout dans ce livre que Deslandes affecte de se montrer bel esprit et esprit fort ; mais presque tous ceux qu’il cite comme grands hommes ne le sont pas ; leurs plaisanteries paraissent insipides, et les réflexions de l’auteur sur la mort ne sont que de mauvaises saillies. 10° L’.›1rt de ne point si ennuyer, 1715, in-12, produit précisément l’e1l’et que l’auteur veut détruire. 11° La Fortune, histoire critique, sans nom de lieu, 1751, in-12 ; 12° Histoire de la princesse de Montferrat, Londres (Paris), 1749, in-12, c’est un roman ; 13° Lettre sur le Luœe, 1745, in-8° ; 14° Lettre à M", trésorier de France, 1748, in-12 ; 15° Pygmalion, ou la Statue animée, Londres (Paris), 1741, in-12, condamné au feu par arrêt du parlement de Dijon, le 14 mars 1742. 16° Mon Cabinet, 1745, in-12. C’est une petite pièce de vers, suivie d’une Lettre en prose, réimprimée il la fin de l’Histoire critique de la Philosophie, édition de 1756 ; 17° L’Optique des Mœurs, 1742, in-12 ; 18° Traité sur les différents degrés de la certitude morale, par rapport auœ connaissances humaines, Paris, 1750, in-12 ; 19° Landœsii poemala, Londres, 1713, in-12. C’est ici le premier ouvrage publié par Deslandes ; il en donna une 3° édition en 1752, sous ce titre : Poetœ rusticantis litterarium otium. Ses vers latins ne sont pas sans mérite, mais ce mérite n’est pas la décence ; ses vers français sont tous médiocres ou mauvais (1). 20° On attribue encore à Deslandes la traduction de l’anglais d’|m ouvrage intitulé : De la certitude des connaissances humaines, ou Eœamen philosophique des diverses prérogatives de la raison et de la foi, avec un parallèle entre l’une et l’autre, Londres, 1741, petit in-8°. C’est un des mauvais lixres publiés dans le 18e siècle contre la religion. Il est trop pesamment écrit pour être dangereux. Lancelot Dnsusnes, avocat au parlement de Paris, a publié une Traduction libre en vers des élégies de Sidonius Hossehius sur la passion de J.-G., avec (1) Les ouvrages de Deslandes ne sont point exempts de tantes contre la langue ; aussi Voltaire, lisant un ivre de cet auteur, s’ecria-t-ll dans un moment de vivacité : « Parle donc français, tu bourreau ! »

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le teœte en regard, Paris, 1756, in-8° - Un autre Dssumnes (de Houdan), lieutenant-colonel dans le régiment de Bretagne, sous le règne de Louis XVI, et chef de brigade au commencement de la révolution, a laissé un poème intitulé : la Nature sauvage et pittoresque, Paris, 1808 ; on y trouve des beautés assez remarquables àcôté de beaucoup d’incorrections ; l’auteur est mort en 1807. V—ve.


DESLANDES (Please ne Lwit/tr), célèbre directeur de la manufacture nationale des glaces de St-Gobain, né àAvranches, en 1722, entra jeune dans la congrégation de l’Oratoire, et prof essaà Soissons, dans le collége de cette congrégation, la rhétorique et les mathématiques. Sorti de ce corps, il fut admis a l’école des ponts et chaussées, d’où il fut tiré en 1751, pour occuper une place de sous directeur à la manufacture nationale des glaces de St-Gobain. Il en devint directeur en 1758, et améliora infiniment les procédés de cette fabrication. Il supprima entièrement le soufflage usité jusqu’à lui, et qui ne permettait point de faire de glaces d’une très-grande dimension. Il perfectionna le coulage et étendit jusqu’à 100 pouces le volume des glaces. On s’était servi jusqu’alors de la soude brute * Deslandes trouva le moyen d’y substituer avcé avantage le sel de soude, et il en établit une- fabrique à St-Gobain. Il reconstruisit presqu’en entier tous les bâtiments de la manufacture, et y en ajml.. ta de nouveaux pour loger les ouvriers dans l’intérieur. Il introduisit aussi à St-Gobain le douci et le poli, qui auparavant n’avaient lieu qu’à Paris, et c’est à ses soins et à son habileté qu’on dut l’état de splendeur auquel cet établissement avait été porté avant la révolution. La discipline qu’il faisait régner parmi les ouvriers, excitait surtout l’admiration de ceux qui venaient visiter la manufacture, et frappa vivement le célèbre Turgot. Aucune faute n’était passée ; mais la punition était tellement ménagée, qu’elle tombait sur le coupable, sans que sa femme et ses enfants s’en ressentissent. L’habile directeur avait su inspirer à cette classe d’hommes une sorte de point d’honnenrqui leur faisait attacher de la gloire aux opérations les plus pénibles, et se regarder comme bien punis, quand on les faisait passer à des occupations qui l’étaient moins. Les services de Deslandes lui avaient valu le cordon de St-Michel. En 1789, il demanda sa retraite à Padministration, et l’obtint. Il se retira dans la ville de Chauny, où il mourut le 10 décembre 1803, à. Page de 81 ans, aimé, estimé et regretté. L-v.


DESLAURIERS () prit le nom de Bruscambille, sous lequel il est plus connu, en embrassant la profession de comédien, en 1598. On ne connaît ni ses prénoms, ni le lieu de sa naissance. Il parait qu’après avoir joué quelque temps la comédie à Toulouse, il vint à Paris vers l’année 1606, et fit partie de la troupe de l’hôtel de Bom-gogne Il vivait encore en 1634. C’était ce qu’on appelle, en termes familiers, un farceur ; il avait de Pesprit, beaucoup d’imagination, et était d’une force extraordinaire. On a de lui : 1° Prologues tant sé. 65