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BIOGRAPHIE UNIVERSELLE.


D

DIACCETO. Voyez Cattani.


DIACOS, capitaine grec, jouissait d’une grande réputation parmi les Armatolis, lorsqu’en 1820, les premiers symptômes de l’insurrection contre les Turcs éclatèrent en Grèce. Diacos souleva d’abord les pâtres des montagnes, pénétra dans la Livadie, et y fit prisonnier, près de Négrepont, le frère du caïmacan de cette province, qui escortait le trésor public. Celui-ci fit écrire à Diacos, par des primats grecs, qu’il ferait pendre tous ses prisonniers, s’il ne rebroussait chemin et ne relâchait pas son frère. Diacos ne tint aucun compte de ces menaces, et ne consentit à délivrer son prisonnier qu’à condition que les Turcs évacueraient la Livadie et rendraient la liberté aux Grecs prisonniers de guerre. Cette proposition fut acceptée ; mais le caïmacan, au mépris d’une convention solennelle, fit égorger plusieurs Grecs. Cette violation du droit des gens étant connue de Diacos, il se met à la poursuite du chef turc, l’attaque et le taille en pièces avec tous les siens. Alors tous les habitants de la Béotie se soulèvent au nom de la religion et de la liberté.

Diacos, pour mieux les entraîner dans ses projets, fait accréditer le bruit, déjà répandu, qu’il a été poussé à attaquer les Turcs par l’inspiration d’une vierge miraculeuse cachée dans l’antre de Trophonius. L’exaltation des Grecs est au comble ; entremêlant des hymnes pieux aux chants guerriers qui rappellent les exploits des anciens Grecs, ils jurent d’imiter leurs ancêtres. Mais cet élan de patriotisme dura peu. Bientôt accablés par le nombre, ces malheureux moururent presque tous sur le champ de bataille, et Diacos, plus malheureux encore, ayant été grièvement blessé, fut emmené par les Turcs, et péril par le supplice du pal.

Az—o.


DIACRE. Voyez PAUL.


DIADES, ingénieur grec, apprit de Polydus de Thessalie l’art de construire des machines de guerre. Il fut choisi avec Chéréas, autre élève du même maître, pour accompagner Alexandre dans ses expéditions. Diadès avait composé des ouvrages, qui ne nous sont pas parvenus, sur les machines qu’il avait inventées. Il citait comme telles, les tours mobiles qu’il faisait porter toutes démontées à la suite des armées, une espèce de pont volant avec lequel on arrivait de plain-pied sur les murailles, enfin un corbeau pour les démanteler. Il avait écrit également sur la manière de construire le bélier à roues dont on faisait un grand usage. C’est Vitruve qui nous a conservé ces détails

sur Diadès et Chéréas.

L-S-e.


DIADOCHUS, évêque de Photique, en Illyrie, vers 450, est regardé comme l’auteur d’un traité de la perfection spirituelle, écrit en grec et dont il nous reste 100 chapitres. Le P. F. Turrien jésuite, en fit une version latine ainsi que d’un ouvrage de St. Nil. Ces traductions furent imprimées sous ce titre : S. Diadochi epíscopi Photices capita centum de Perfectione spirituali, et S. Nili capita centum et quinquaginta de Oratione, Fr. Turríano interprete, Florence, 1570, in-8°. C’est cette traduction que l’on trouve dans le tome 5 de l’édition de Lyon de la Bibliotheca Patrum. — Un autre Diadochus (Marc), moine et évêque en Afrique, vivait dans le 3e siècle, et parvint jusqu’à près de cent ans ; c’était aussi un écrivain ascétique. Photius en fait mention dans son Myriobillon, et Fabricius donne la liste de ses écrits dans la Bibliotheca græca, lib. 5, cap. 24. Son traité De Paradiso et Lege spiritualí, en 200 chapitres ou maximes, et celui de His qui putant ex operíbus se justificari, ont été imprimés en grec avec une version latine de F. Opsopœus, Haguenau, 1531, in-8°, et par les soins de J. Fuchte, Helmstadt, 1616, in-8°. Son sermon contre les Ariens fut imprimé en grec avec une version latine de Jean-Rodolphe Wetstein, à la suite de l’écrit d’origine, intitulé : de Oratione libellus. Quelques-uns de ses opuscules font partie des Opuscula præclara trium íllustrium Patrum, Ingolstadt, 1585, in-16 ; les deux autres Pères sont St. Ephrem et St. Nil. Balthasar Corder a donné des fragments de Diadochus dans sa Catena in Lucam.

A. B—t

.


DIADUMENIEN (Marcus Opelius Macrinus Antoninus Diadumenianus), fils de l’empereur Macrin et de Nonnia Celsa, naquit, suivant Lampride, le 19 septembre de l’an 202 de notre ère. Il avait à peine neuf ans lorsque son père parvint à l’empire, après avoir fait assassiner Caracalla. Le nouvel empereur créa son fils césar, et lui donna le surnom d’Antonin, parce qu’il pensait que ce nom, cher aux soldats les attacherait au jeune prince. Leur regret sur la mort de Caracalla ne venait que de ce qu’ils n’avaient plus d’Antonin pour les commander. Diadumenien fut encore revêtu des titres pompeux