Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 12.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


xxtr anmtrrs. e Qu’au surplus le discours préliminaire placé en tête du premier volume de la Biographie universelle, révèle et permet de mesurer tout ce qu’une ’œuvre collective de cette nature, conçue dans de telles proportions, exigeait d’intelligence, de discernement et d’expérience littéraire et bibliographique, d’esprit de suite, d’organisation et de discipline ainsi que de fermeté et de persévérance dans le caractère ; que, d’une part, la seule mise à fin de l’entreprise, indépendamment du plus ou moins de perfection de l’œuvre, a justifié que toutes les qualités de l’esprit avaient été, dans une plus ou moins large mesure, déployées dans ce grand travail de création ; et que, d’autre part, les faits déjà rappelés ont manifesté que la pensée et la volonté nécessairement uniques qui y avaient présidé ne pouvaient être autres que la pensée et la volonté de Michaud jeune ; u Considérant qu’alors que le privilège pour l’œuvre collective dure encore, les articles dont les signataires sont décédés n’en continuent pas moins à faire partie inséparable du tout pour lequel ils ont été composés, et au préjudice duquel les auteurs n’auraient pu, de leur vivant, faire une disposition de leurs éc rits de nature à lui nuire dans une mesure quelconque, que le domaine public n’a pu dès lors recueillir par leur décès un droit de concurrence préjudiciable qui n’avait jamais reposé sur leurs tétes, et à l’exercice duquel le privilège de l’auteur de l’ensemble continue è faire obstacle après le décès’de ces écrivains ; e Que la première condition constitutive du défitde contrefaçon, la violation des lois sur la propriété des auteurs se rencontre ainsi dans l’espèce à l’égard de l’emprunt des cinquante-neuf articles ; u En ce qui touche la question de préjudice : ’ex Considérant que l’emprunt’de ces cinquante-neuf notices dépasse la nature et l’étendue des citations permises ; qu’en admettant même que quelques-uns des articles incriminés dussont être considérés comme ne constituant pas une reproduction textuelle et complète, le’nombre des autres emprunts, dont quelques-uns si importants et si considérables, comme ceux par exemple d’Adanson etd’Addison, suffirait encore pour motiver et légitimer la plainte, en présence d’une contrefaçon qui pouvait et devait continuer-dans les livraisons et les volumes suivants ; Qu’évidemment on ne pourrait détacher matériellement et supprimer ces articles du recueil pour lequel ils ont été rédigés sans diminuer le prix et le mérite reconnu par l’opinion publique à cette collection, et sans nuire par suite à sa valeur vénale ; Qu’il en est de même, jusqu’à un certain point, de la reproduction de ces articles dans un recueil de même nature que le premier, et destiné à lui faire concurrence ; que cette reproduction, en effet, en plaçant ces articles dans la main des lecteurs par une autre voie que celle de la Biographie universelle, tend à diminuer également, dans une certaine mesure, pour le public, l’intérêt de curiosité et d’utilité ·pour les recherches qui s’uttachaient au premier ouvrage ; et par conséquent à diminuer la demande de ce livre, la facilité de son placement et par là les profits de sa mise en vente ; que le préjudice s’aggrave surtout par cette circonstance que les emprunts, en réduisant les frais de la concurrence, permettent d’en’assurer le succès par le bon marché du second ouvrage, fait en partie aux dépens du premier ; ° a Considérant qu’après avoir admis l’exactitude du reproche qui leur était adressé d’avoir copié textuellement les cinquantemeufarticles dont s’agit, les frères Didot ont, en désespoir de cause, essayé sans succès de se défendre en fait de ce reproche et vainement allégué que les articles de la Biographie Michaud étaient eux-mêmes puisés dans des ouvrages grecs, anglais ou italiens ou empruntésà d’autres dictionnaires historiques ;· puisque d’une part, les droits d’auteur sont protégés pourune traduction aussi bien que pour une composition originale, et que de l’autre, les vérifications ont fait connaître qu’un certain nombre des articles qu’on accuse les auteurs de la Biographie Michaud ’d’avoir empruntés à leurs’devanciers ne se rencontrent point dans les premières éditions de ces biographies publiées en 1811, ·mais uniquementedans leur seconde édition postérieure à l’apparition de la Biographie universelle dans laquelle au contraire ces publications rivales ont elles-mêmes puisé ; Qu’en reconnaissantduu autre côté que quelques-uns des cinquante-neuf articles ont’été réduits et ont reçu quelques autres modifications, on y constate toujours que le plus grand nombre des phrase ont été servilement copiées sur les notices de la Biographie Michaud ;