Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 12.djvu/32

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DUP Fleurv, et louables en eux-mémù. Ladvocat, qui n était point janséniste, dit positivement : que les liaisons de Dupin avec Wake étaient innocentes, et qu’il ne les entretenait que pour l’honneur et l’avantage de l’Église. » C’est ce même zèle pour la réunion des églises dissidentes au catholicisme, qui porta Dupin, pendant le séjour du czar Pierre en France, à composer quelques mémoires propres à rapproc er les Russes de l’Église catholique. Mais quoi qu’on puisse dire de Dupin, on n’a point à lui re rocher d’opiniâtreté dans ses sentiments. §’il s’est laissé aller à des erreurs dans ses écrits, il les a rétractées toutes les fois qu’il en a été requis, et à moins de ne vouloir pas être juste, il est impossible de ne point reconnaître en lui un savant éclairé, un théologien habile et un laborieux écrivain. « Sa plume féconde, dit Nicéron Sl’accord sur cela avec les criti nes les plus ju icieux), « embrassait tous (les genres de littérature. Il a été en même temps interprète, théologien, canoniste, historien sacré et profane, critique, philosophe même, et tout cela avec la même acilité, quoique quelquefois aux dépens de sa réputation.... Mais on ne peut du moins lui refuser la louange d’avoir un goût excellent, une grande exemption des préjugés ordinaires, un esprit net, précis, métho 1que, une lecture immense, une mémoire heureuse, une imagination vive, mais réglée, un style léger et noble, un caractère équitable et mo éré, sans parti, sans violence, sans prévention, plein de ressources dans les besoins, plus porté à la paix qu’à la c division, et propre à former des réunions s’il y avait en lieu d’en espérer quelqn’nne des communions étrangères. n I fut l’ami de Hollin ui lui fit un épitaphe honorable. Il mourut àqParis le 6 juin 1719, à la fin de sa 62° année, regretté de ses amis, des savants et du public. Ses principaux ouvrages sont : 1° Nouvelle Bibliothè e des auteurs ecclésiastiques, contenant ïgtistoire de leur vie, le catalogue, la critique, la chronologie de leurs ouvrages, Paris, 1698 et années suivantes, 61 vol. in-8°£’l), réimprimés en Hollande en 19 volumes in- °. Les critiques s’accordent a dire que le plan de cet ouvrage est excellent ; qu’il est écrit sans partialité et sans prévention ; que les jugements y sont souventqnstes ; mais que la vitesse que l’auteur mettait dans son travail, l’a exposé à un grand nombre de méprises ; que les derniers volumes sont encore moins soignés que les premiers ; que souvent les vies y sont trop abrégées, et les faits discutés légèrement ; que les tables chronologiques offrent «£’l. Ila’ZT’·"$’.»É lÉ’.S*.l.’., ·"’J’3.’f>È’î·’I« ;’É’»tÉ«*’. ! ;’È’& Z°12îÉ’ï: ëlâlz ques de Rich.·Simou. La collection •’6lève h Bi vol.. eny ajouttltln continuation de l’ltis1¤ir• du il’siècle, en 8 vol., par Goujet.

« v DUP 3 des contradictions avec l’ouvrage, et qui les catalogues des livres ne sont point exacts. (voy. · Csinmnn.) Quelques ennemis de Dupin ont voulu lui disputer jusqu’au mérite de son plan, et faiie de ui un plagiaire. Ils ont prétendu que les six premiers siècles n’étaient pas de lui, mais de Bassompierre, évêque de Saintes, dont le père de Dupin, attaché à ce prélat, les avait eus et donnés à son fils encore jeune. Le célèbre Arnauld prit la peine de réfuter lui-même ce mensonge, et la gloire ni devait revenir à Dnëin, de son ouvrage, (lui resta. 2° Joannis ersonii doctoris et cancellarii parisien sis Opera, quibus preeytxa suntgersoniana, et adjuncta aliorum hujus temporis scriptorum opéra ac monuments. omnia, ad negotium Joannis Parvl spectantia, Amsterdam, 1703, 5 vol. in-fol. Dupin regrette, pour la correction de cette édition, qu’elle n’ait point été faite sous ses yeux, n’ayant d’ailleurs rien H né ligé pour sa perfection. 3°* Sancti Optati Agé Milevitani episcopi, de sehismate donatistarum libri septem, quibus accessere historia denatistarum, una cum monuments oeteribus ad cam spectanttbus, nec non géographie cpiseopalis Africce, Paris, 1700, infol. lt° Liber Psalmorom, cum notis quibus eorum sensus litteralis exprimitur, Paris, 1691, in-8°. Dupin en a donné une traduction française sous le titre de Livre de Psaumes tradljts selon l’hébreu, Paris, 1691, et 1710, in-12. 5° Notœ in Pentateuchum, Paris, 1701, in-8°. Les notes, soit sur les Psaumes, soit sur le Pentateuque, sont courtes, élaires, et ne laissent rien à désirer our l’intelligence du texte. 6° Histoire de l’£glisc en abrégé, par demandes et par réponses, depuis le commencement du monde jusqu’à présent, Paris, 1712, lt vol. ’in-12. Il y en à une 2° édition de 1711r ; elle a été traduite en italien. Cet ouvrage est estimé. 7° I/histoire profane, depuis son commencementjusqwà présent, Paris,171tt et 1716, 6 vol. in-12 ; Anvers, 1717, 6 vol. in-12. Cette dernière édition fourmille de fau-. tes. 8° L’Histoire d’Apollone de Thyanc convaincue de fausseté et d’tmpost-ure (sous le pseudon me de Clairval), Paris, 1705, in-12. 9° De Il Nécessité de la foi en Jésus-Ch-risl pour être sauvé, où l’on examine si les païens qui ont au la connaissance d’un Dieu, et qui ont moralement bien vécu, ont pu être sauvés sans avoir la foi en Jésus-Christ, Paris, 1701. in-8° ; l’auteur soutient la nécessité de la foi en Jésus-Christ. 10°* Traité de la doctrine chrétienne orthodoxe, Paris, 1703, in-8°. C’est le commencement d’une théologie française qqs l’auteur se proposait de donner. Ilt° Traité la puissance ecclésiastique et temporelle, 1707, in-8°. C’est un commentaire sur les ar-. ticles du clergé de France. Dinouard en donna une édition revue et augmentée, Paris, 1767, ,