gnait beaucoup d’esprit à une instruction solide
et variée. Il a publié les ouvrages suivants : 1° Réflexions sur la désertion et sur la peine des déserteurs en France, 1768, in-8o : cet ouvrage, rédigé
en forme de lettres, est adressé à M. de Choiseul ;
2° Examen de la poudre, traduit de l’italien d’Antoni,
Paris, 1775, in-8o ; 5° Principes fondamentaux de la construction des places, avec un nouveau système de fortifications, traduit du même auteur,
ibid., 1775, in-8o ; 4° Introduction à l’Histoire naturelle et à la géographie de l’Espagne, traduite de
l’anglais de Bowles, ibid., 1776, in-8o ; 5° Correspondance de Fernand Cortez avec l’empereur Charles-Ouint sur la conquête du Mexique, Paris, 1778,
in-12 ; en Suisse, 1779, in-8o (voy. Cortez). Il a
laissé en manuscrit des Réflexions sur l’art militaire
et sur ses voyages en Italie, en Angleterre
et en Espagne. — Flavigny (Charles-François,
comte de), seigneur de Charmes ( près la Fère ),
naquit à la Fère le 7 août 1751. Page du roi en
1748, enseigne à drapeau au régiment des gardes
françaises le 7 mai 1752, sous-lieutenant le
20 mars 1760, rang de colonel le 9 mai 1779,
capitaine en second de grenadiers le 15 décembre
1782, maréchal de camp le 1er mars 1791, il
a fait les campagnes de 1757, 58, 59, 60, 61 et 62
en Allemagne. C’était un homme d’un esprit distingué ;
il mourut à Charmes le 19 frimaire an 12.
— Anne-Louis-Jean, vicomte de Flavigny, fils
unique du précédent, né à Charmes le 24 avril
1765, était lieutenant en second au régiment des
gardes françaises en 1789. Ce fut l’un des gentilshommes
qui se montrèrent le plus dévoués à la
personne du malheureux Louis XVI. Il fut arrêté
après la journée du 10 août comme complice de
la conspiration des prisons, resta près de dix-huit
mois détenu dans la maison de St-Lazare ; enfin
traduit au tribunal révolutionnaire, il fut condamné
à mort le 24 juillet 1794, périt avec sa
sœur, Madeleine-Henriette de Flavigny, née le
25 avril 1765, mariée à Philippe-Léonard, comte
des Vieux, lieutenant-colonel de dragons en 1790,
et qui était, comme son frère, détenue dans la
prison de St-Lazare. W—s.
FLAVIO (Biondo) ou BIONDO (Flavio). Les biographes sont incertains de savoir lequel de ces deux noms est celui de famille et lequel est le prénom du savant qui les a portés dans le 15e siècle. D’un côté, son inscription sépulcrale, les Annales de Forli sa patrie, citées par Muratori, et plusieurs lettres du savant Philelphe, son contemporain, l’appellent Biondo Flavio ; de l’autre, Palmieri, dans sa Chronique, Paul Jove, dans ses Éloges, Alberti, dans sa Description de l’Italie, Joseph Scaliger et quelques autres auteurs le nomment 0 Flavio Biondo. Tiraboschi, en adoptant la première opinion, déclare qu’il ne fera point la guerre à ceux qui sont de la seconde. Nous ne sommes pas plus disposé à la faire à ceux qui pensent comme lui ; cependant, quoique nous ayons d’abord été de son avis sur ces deux noms,
comme le prouve la place même que nous leur
avons réservée dans l’ordre alphabétique, nous
avouerons que nous avons là-dessus un scrupule
aussi fort qu’on en puisse avoir sur un pareil
sujet. C’est en latin que cet auteur a toujours
écrit, et ses noms latins sont Flavius Blondus.
Quelque nom de saint qu’il eût reçu au baptême,
on voit qu’il le changea en entrant dans la carrière
des lettres pour le nom romain Flavius,
selon l’usage de son temps ; mais Blondus n’est
point un nom latin, et ne peut être que le nom
italien Biondo latinisé. Notre auteur avait un frère
nommé Matteo Biondo, qui était abbé de Ste-Marie de la Rotonde ; et il dit lui-même de ce frère,
dans un de ses ouvrages : Prœestque illi monasterio abbas Mattœus Blondus nobis frater germanus,
enfin, ses descendants ont porté le nom de
Biondo, et non celui de Flavio. On a aussi prétendu
qu’il était de la famille des Ravaldini, l’une
des plus distinguées de Forli ; Apostolo Zeno,
dans ses notes sur la Bibliothèque italienne de
Fontanini, est lui-même de cet avis. Tiraboschi
permet bien qu’on en soit, mais il avoue qu’il
n’en voit pas de preuves assez certaines ; et c’est
encore un doute qu’on peut partager avec lui.
Quoi qu’il en soit, Flavio Biondo naquit à Forli
en 1388. Il apprit la grammaire, la rhétorique et
la poétique du savant Jean Ballistario de Crémone.
Il était encore fort jeune lorsqu’il fut envoyé à ’
Milan par ses concitoyens pour traiter de quel-.
ques-unes de leurs affaires ; et ce fut alors
qu’ayant trouvé le manuscrit unique du dialogue
de Cicéron De claris oratoribus, il en fit de sa
main une copie qui, envoyée à Vérone et ensuite
à Venise, répandit cet ouvrage dans toute l’Italie.
Biondo se préparait à partir pour Rome en 1450,
lorsque Francisco Barbaro, noble vénitien qui
avait pour lui beaucoup d’estime, ayant été
nommé préteur de Bergame, lui offrit la place
de son chancelier, qu’il accepta. Il se rendit à
Rome sous le pontificat d’Eugène IV et lui fut
si bien recommandé, que ce pape le choisit, peu
de temps après, pour son secrétaire. Eugène
l’envoya en 1454, avec l’évêque de Recanati, en
ambassade à Florence et à Venise, pour demander
des secours à ces deux républiques ; sa mission
y obtint peu de succès, mais il en eut lui-même
un très-grand ; il se vit accueilli partout
avec empressement, et reçut même à Venise le titre
de citoyen pour lui et pour ses descendants. Il était
pour la seconde fois à Florence en 1441, sans doute
avec ce même pape qui y résidait depuis quelques
années. Pendant tout le reste de la vie d’Eugène,
qui ne mourut qu’en 1447, Biondo remplit auprès
de lui le même emploi ; il le conserva sous
ses trois successeurs, Nicolas V, Calixte III et Pie II.
Il parait cependant qu’il fut calomnié par ses
ennemis auprès du premier de ces trois pontifes,
et qu’il en résulta pour lui une sorte de disgrâce.
Il s’absenta de Rome en 1450, fit quelque séjour
à Ferrare, et voulut inutilement obtenir, par le