Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 14.djvu/571

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566 · ’ FOX tlls, dont Charles-James Fox fut le troisième. Élevé sous les yeux de son père, qu’il ne perdit qu’à l’âge de vingt-deux ans, Charles Fox parait avoir été de bonne heure l’enfant gâté d’une opulente famille. Son père avait pour règle de ne le gèner sur rien, de lui laisser toute liberté de fantaisies puériles et même de malignes saillies. A 69 système d’indulgence le jeune Fox avait dû de bonne heure, a-t-on dit, une extrême assurance et une singulière facilité de langage. Mais malheureusement, il en reçut aussi de premières impressions fâcheuses pour la gravité du carac° tère et la dignité extérieure de la viel On raconte que, dans ses complaisances pour un [ils, dont l’heureux naturel le charmait, le payeur général, devenu lord Holland, en voyage aux bains de Spa, cette grande maison de jeu de l’Europe élégante, confiait chaque soir au jeune Charles, quelques guinées à risquer sur le tapis vert, et lui donnait ainsi, pour le reste de sa vie, le germe et l’habitude d’une passion déplorable. Toutefois, même ce régime, si mauvais pour l’àme d’un enfant de uatorze ans, ne nuisit pas aux progrès rapides die Charles Fox, non plus qu’à sa bonté naturelle de cœur. Avant de faire ce voyage d’Allemagne et ce séjour à Spa, il avait déjà suivi avec succès à Londres l’école de Westminster ; et, à son retour, il fut placé au collège d’Éton, ·où se joignaient pour lui à l’enseignement public les excellentes leçons d’un habile précepteur, le docteur Newcome, depuis archevêque d’Armagh en Irlande.- Dans cette arène studieuse, au milieu de cette élite de’eunes esprits et de grands noms qui se succèdent là, depuis un siècle, Charles Fox fut à la fois un turbulent et un brillant élève. Il prit le goût et reçut l’empreinte de ces fortes études si nécessaires à l’ascendant d’une aristocratie politique. si favorables aux supériorités de talent chez un peuple civilisé, si utiles à sa liberté, comme à sa grandeur, et qu’on ne peut vouloir systématiquement affaiblir que par crainte de l’une, et par indifférence pour l’autre. Dans cette vie du collège, noviciat de celle du monde, Charles Fox déploya et exerça pour ainsi dire les défauts et les qualités qui devaient marguer sa carrière et déterminer, par un mélange e faiblesse et de grandeur, toute sa destinée. C’étaient, avec l’amour de l’étude, le goût passionné des distractions bruyantes, l’emportement du plaisir et, au milieu des caprices d’une jeunesse prodigue, un sentiment inné de cordiale candeur et de générosité courageuse, un zèle toujours pret à la défense du faible : c’était aussi, parmi les jeux et les querelles de cette petite république. d’écoliers, la plupart de trop bonne maison pour être bien dociles, une autorité naturelle attachée à sa parole, et qui souvent le rendait soit l’avocat puissant d’un camarade opprimé, soit le juge reconnu de tous, dans quelque débat, soit le chef arfois trop écouté dans quelque complot de colïége. Distingué entre tous ses

FOX jeunes émules, le jeune Fox était déjà (1) dans des vers anglais salué par l’un d’eux comme l’orateur dont la vigueur d’esprit ébranlerait un jour le bruyant sénat et animerait les cœurs des hommes d’État timides. » —ll en était encore cependant à ces laborieuses humanité : et à ces essais de vers latins, ou même grecs, si fort en honneur dans les écoles britanniques, comme autrefois dans les notres. On a conservé les adieux qu’il adressait, en élégants élégfaqua :. À la maternelle Eton, lorsqu’il la quitta pour les cours supérieurs d’Oxford, oû l’appelait alors la prédilection tory de son père lord Holland. Là, malgré des distractions nouvelles et plus dangereuses, le jeune Fox, déjà très-classiquement lettré, s’appliqua surtout à la lecture des Morale : et de la Politique d’Aristote, et compléta ses études de philologie et de goût par de fortes leçons de (philosophie et d’histoire. Bientôt cependant, l’in ulgence de son père crut avoir besoin encore de donner une autre diversion à son activité ; et le jeune homme fut autorisé cette fois à voyager-sur le Continent, seul et maître de lui, (pour s’instruire, par ses yeux, de la situation des lvers États. Cet objet principal ne fut pas entièrement négligé sans doute ; mais, il y méla de telles dissipations que les moins sévères en furent scandallsés. Voltaire, qu’il vit en passant par la Suisse, parle, dans une lettre, du petit Fox, voyageant avec une maîtresse et sans précepteur ; et il insiste sur ses folles dépenses, moindres qu’à Naples cependant, où le jeune Anglais laissa pour 16,000 guinées de dettes, qui furent acquittées par son père. À la passion du jeu il joignait un goût extrême de parure, qu’il rapporta surtout de France, et qu’il conserva longtemps.-Son père, désirant abréger ce dispendieux voyage, l’avait rappelé au bout de douze ou quinze mois, pour une candidature à l’élection générale du parlement, qui se fit en 1768. Nommé alors à la chambre des communes parle bouigg de lllnhurst, dans le comté de Sussex, Charles ox n’avait pas encore l’âge légal de vingt ans accomplis ; mais, dans la vérification des pouvoirs, par déférenee pour le crédit de lord Holland, Pirrégularité ne fut pas relevée, et Fox put si jeune entrer dans cette carrière qu’il ne devait plus itter qu’à la mort ; seulement il y débutait sous dès auspices et par un langage bien contraires à son agénie. Lié par sa naissance au parti ministériel d’ors, son premier discours était une réponse à la pétition n du célèbre Wilkes, l’élu de Middlesex, condamné pour libelle, et de sa prison réclamant sa place dans la chambre des communes. Charles Fox tit rejeter cette prétention que soutenait, non pas seulement la faveur populaire, mais les raisonne"’ § ;’.’¥..’.i}iîL¥..f2.’§.z.î’.’, ’. ;."î’, ;..f’ë ’1i."’§. ?’. ; t. Of fearlul statasmenl..... WhaspraisatoPtst, lp»Tov-nalsa•d•v•rv•sd•a, In futura times, my ox, shall wait on you. u