Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 15.djvu/509

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GANDELOT (L.), prêtre, né à Nolay, en Bourgogne, vers 1720, après avoir terminé ses études, embrassa l’état ecclésiastique, obtint une chapelle à la nomination des chanoines de Beaune, s’établit dans cette ville, et y mérita la considération générale par sa piété, son érudition et la douceur de son caractère. Il a publié l’Histoire de la ville de Beaune et de ses antiquités, Dijon, 1772, in—4°, fig. ; il combat l’opinion de ceux qui ont voulu placer à Beaune l’ancienne Bibracte, et rapporte l’origine de cette ville à un de ces camps établis par César lorsque les Gaules passèrent sous la domination romaine. Cet ouvrage avait coûté à son auteur vingt années de recherches et d’application ; il est précédé d’un discours sur les mœurs des Gaulois, leurs usages, leur politique, leur religion et leur gouvernement. Ce morceau seul prouve des connaissances aussi étendues que solides, et beaucoup de sagacité. Ce fut l’abbé Gandelot qui enrichit Beaune du plant de Malaga, dont on voit encore des treilles et des berceaux dans les expositions les plus favorables. Ce savant respectable mourut à Beaune, le 2 avril 1785.


GANDO (Nicolas), habile fondeur en caractères, né à Genève vers le commencement du 18e siècle, mort à Paris vers 1767, vint établir dans cette dernière ville une fonderie qui eut dans le temps une espèce de célébrité ; mais il se distingua surtout par le succès avec lequel il réussit à perfectionner l’impression de la musique. Son fils, Pierre-François, né à Genève en 1755, mort à Paris vers 1800, était associé à son commerce et à la composition de ses ouvrages ; ils ont publié : 1° Épreuves des caractères de la fonderie de Nicolas Gando. Paris, 1745, in-4°, contenant quarante-huit caractères différents, outre quinze alphabets de lettres de deux points ; 2° Recueil d’ornements qui comprennent différentes combinaisons de vignettes, 1745, in—4° ; 5° Autre ornement en forme d’un portail de temple, sans date, composition singulière ; 4° Lettre de François Gando le jeune, graveur et fondeur de caractères d’imprimerie, Paris, 1758, in-12 de 11 pages. Elle est dirigée contre Fournier le jeune, et avait déjà paru, à quelques changements près, dans le Mercure de juillet de la même année, p. 175 ; 5° Observations sur le Traité historique et critique de M. Fournier le jeune, sur l’origine et les progrès des caractères de fonte pour impression de la musique, Berne et Paris, 1766, in-4° de 27 pages. On y trouve six morceaux d’ancienne musique provenant du fonds de Ballard, et un motet imprimé à la manière de Gando, avec une presse dont il se dit l’inventeur, où les notes et les lignes s’impriment ensemble avec une très-grande précision (Journal des Savants, octobre, 1766). Fournier répliqua quelque temps après ; et sa Réponse s’ajoute au tome 2 de son Manuel typographique, dont elle forme les pages 289-506. Il y accuse fortement les Gando de plagiat, et critique vivement leur musique imprimée. Cependant le Pseaume CL, petit motet, par M. l’abbé Roussier, imprimé avec les nouveaux caractères de Gando et fils (1766, in—1° de 8 pages dont 5 en musique), offre la beauté d’une taille-douce, et l’œil en est plus agréable que ceux des essais que Fournier avait donnés dans son Traité historique et critique. Les portées, parfaitement dressées et sans la moindre solution de continuité, dans cette musique de Gando, semblent prouver que l’impression s’en est faite en deux temps. Gando père était mort pendant cette discussion. Ses descendants paraissent n’avoir pas donné de suite aux procédés pour l’impression de la musique ; mais ils ont continué de graver et de fondre des types ; et c’est de leur fonderie que vient le beau caractère parisienne qui a servi à imprimer le Nouveau dictionnaire de poche français et anglais de M. Th. Barrois, petit chef-d’œuvre typographique qui a figuré, en 1806, à l’exposition publique des produits de l’industrie française.


GANDOGER DE FOIGNY (Pierre-Louis), médecin, né à Lyon le 6 août 1752, reçut d’abord une éducation fort incomplète ; mais, ayant eu l’occasion de connaître le célèbre Clairaut, qui le prit en amitié, il fit sous cet habile maître de grands progrès dans l’étude des mathématiques. Il voulait être ingénieur : le hasard le fit médecin. Un de ses amis, ayant cherché à l’effrayer en le rendant témoin des dissections qui s’opéraient à l’amphithéâtre où le docteur Petit donnait ses leçons d’anatomie, éveilla au contraire en lui le désir de connaître l’organisation humaine jusque dans ses ramifications les plus déliées. Dès lors sa vocation fut déterminée, et le lendemain il suivait déjà les cours de la faculté de médecine. À peine était-il reçu docteur, que le ministre voulut l’envoyer au Canada ; mais ce pays avait passé sous la domination des Anglais : il fut donc obligé de rester à Paris, où il se déclara un des plus chauds partisans de l’inoculation. M. de la Galissonnière, chancelier du roi Stanislas, qui avait entendu parler de son mérite, l’attira en Lorraine, et le fit nommer médecin consultant du roi de Pologne, professeur d’anatomie et de botanique à l’université de Nancy. Dans son infatigable activité d’esprit, Gandoger cultivait à la fois les lettres et se livrait à des expériences en grand sur différentes branches de l’agriculture. Il avait à sa disposition pour ses essais la terre de Neuviller-sur-Moselle, appartenant au chancelier ; ce vaste domaine lui dut plus d’une amélioration utile. Des talents si variés lui ouvrirent les portes de l’Académie de Nancy. Il y prononça pour sa réception un discours sur la meilleure manière de conserver les grains, où il faisait connaître le résultat de ses recherches et de ses expériences pour l’application des procédés inventés par Duhamel du Monceau. L’excès du travail et la fougue de son imagination, à laquelle il ne savait pas résister, usèrent peu à peu ses ressorts. Miné par une maladie de langueur, « il parlait froidement