questions curieuses qui se rapportent à l’histoire de cette province intéressante à tant de titres. C’est donc encore une grande lacune dans l’histoire de nos provinces françaises qui se trouvera complétement remplie lorsque ll. de Gaujal aura lui-même complété son travail. À ce mérite il faut joindre celui d’une critique éclairée et judicieuse dans l’emploi de nombreux matériaux consistant pour la plupart en chartes « originales, titres et documents manuscrits conservés soit à la bibliothèque du roi, soit dans les archives du château royal de Pau. En sorte que « l’ouvra e de M de Gau’al uisé aux sources les plus authentiques et les, plus pures, ne laisse w rien à désirer sous le double rapport de l’intéret qu’il inspire et de la confiance qu’il méff s’occuper avec un zèle pieux des origines de sa province ; il a achevé et entièrement refondu son ouvrage, qui formera 4 volumes in-8° et sera désormais l’histoire complète du Rouergue. En 1854 de Gaujal a fait don de son manuscrit au conseil général de l’Aveyron, qui l’année suivante en a voté l’impression aux frais du département. La publication de cet important ouvrage se prépare en ce moment. En 1855, rare exemple de lucidité pour un homme qui à cette époque n’avait pas moins de 85 ans, de Gaujal a composé et adressé à l’Académie des inscriptions et belles-lettres un savant mémoire plein de recherches, d’érudition et d’aperçus ingénieux, ayant pour titre : Quels furent les habitant : primissi de la Gaule mmsalpinef Ce mémoire a obtenu, le 17 août 1855, une mention honorable dans le concours sur les antiquités nationales. Le 16 février 1856, de Gaujal est mort d’une attaque d’apoplexie foudroyante à Vias (Hérault), où il vivait dans l’étude et la retraite. Il laisse trois fils : l’ainé, digne héritier des traditions de son père, est avocat général à la cour impériale de Paris et membre du conseil général de l’Aveyron ; les lecteurs de la Biographie universelle connaissent dëjå la force et la science de sa parole par le réquisitoire qu’il prononça dans les débats judiciaires relatifs à la propriété de cet ouvrage contestée à M. Michaud, et que nous avons textuellement publié dans le 15° volume de cette édition. Le second est lieutenant-colonel d’état=major ; le troisième est conseiller de préfecture à Albi. E. D-s.
GAULLE (de). Voyez Decsuets.
GAULLE, sculpteur, né à Langres, au 18e siècle, reçut dans cette ville les premières leçons de dessin, puis vint à Dijon à l’école que dirigeait le peintre Devosges. Il y remporta le prix de sculpture, fondé par le prince de Condé, et alla ensuite habiter Paris. Il fut chargé de diriger les travaux de la colonne de la place Vendome, et exécuta une partie des bas-reliefs de ce monument. Il rite. » Depuis 1825 de Gaujal continua de lit aussi pour les fêtes de l’expire un grand nombre de sculptures qui n’ont point été conservées. Sous la restauration, Gaulle exécuta la statue de
Louis XVI qui fait partie du monument élevé à ce roi dans l’église de St-Denis, et il sculpta aussi un bas-relief représentant Henri IV à cheval. qui était placé au-dessus de la porte de l’hctel de ville de Paris. Ce bas-relief, qui fut brisé lors de la restauration de l’hôtel de ville, a été remplacé par une sculpture inférieure à l’ouvrage de Gaulle. Cet arrière dessinait et sculptait avec une très-grande facilité ; il pouvait dessiner de souvenir des tableaux et des sculptures d’une composition compliquée, et sa mémoire était telle qu’il lit un jour le dessin d’un bas-relief qu’il n’avait pas vu depuis plus de trente ans. À ces facultés extraordinaires il joignait un talent très-remarquable comme décorateur. Si Gaulle eût perfectionné par le travail les dispositions extraordinaires qu’il avait reçues de la nature, il eût pu devenir un arrière de premier ordre, mais le travail lui était antipathique. Il commençait un ouvrage avec une grande rapidité, puis éprouvait une peine extrême à le continuer longuement et à le perfectionner : aussi a-t-il principalement exécuté des sculptures qui n’exigeaient qu’un travail de quelques jours ou même de quelques heures, et n’ont point survécu aux circonstances qui les avaient inspirées. Longtemps avant sa mort, Gaulle avait à peu près abandonné la sculpture et remplissait les fonctions de conservateur des marbres appartenant à l’État ; il mourut à Paris au mois de janvier 1841. Le plus célèbre de ses élèves est le sculpteur Rude. T.-P. F.
GAULLYER (Denis) naquit le 2 février 1688, dans ce bourg de Cléry en Orléanais que la dévotion de Louis XI et d’Henri III a rendu célèbre. Après ses premières études au collége d’Orléans, Gaullyer fit à Paris son cours de philosophie, à la fin duquel il reçut le degré de maître ès arts. Dès lors il se fixa à ce qu’il regardait comme sa véritable vocation ; car il se crut appelé exclusivement à l’étude de la grammaire, des humanités, de tout ce qui peut semer de fleurs la carrière dans laquelle le jeune ami des lettres fait ses premiers pas. Ses écrits tendirent uniquement vers ce but. Les encouragements, ou plutôt les éloges qu’on lui prodigue, l’égarèrent au point que dans l’université de Paris il se crut seul en droit de traiter de la grammaire, de l’éloquence et de la poésie. Dans l’avertissement placé à la tête de son Abrégé de grammaire françoise, il parle de ses prétentions avec une naïveté véritablement rare. L’université de Paris le crut sur parole ; car, non contente d’adopter ses ouvrages, elle l’admit au nombre de ses membres, comme récompense de son zèle à faciliter les travaux des jeunes étudiants. De professeur de cinquième, au collége du Plessis, il parvint à la chaire de seconde, qu’il occupait lorsque son caractère impétueux devint une frénésie tellement violente qu’on fut obligé de le déposer à l’hospice de Charenton, où il mourut le 24 avril 1736. Il nous reste de Denis Gaullyer : 1o Règles pour la langue latine et françoise à