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650 GNE la Prusse, et fut mis à la suite d’u¤ rëgimentjub qu’à la mort de Frédéric II. Il passa comme capitaine dans la brigade des fusiliers de la basse Silésie ; et, profitant des loisirs de la garnison pour se livrer à l’étude, il fut regardé comme Potiîcier le plus instruit du régiment. En 1795 et 1794 il fit la campagne de Pologne, et se maria en 1796. Il avait atteint sa quarante-sixième année lorsque la guerre éclata contre la France en 1806. C’est de cette époque que date sa haute réputation. Il était à l’afl’aire de Saalfeld, où le prince Louis fut tué et où tous les chefs de son bataillon périrent. Chargé du commandement, il se trouva dans une’

position très-difficile ; cependant il parvint à sauver

sa troupe. Nommé bientôt major, il fut chargé de l’organisation d’un bataillon de réserve en Lithuanie. La plus grande partie des places fortes de la Prusse était tombée au pouvoir des Français, et Colberg semblait près de subir le même sort, lorsque le roi y envoya Gneisenau pour en prendre le commandement à la place du vieux général Lueaden, d’une incapacité notoire. Tout le monde connait la belle défense de cette place. Gneisenau s’y maintint jusqu’à la paix de Tilsitt, malgré les efforts de l’armée française et un épouvantable bombardement. Nommé lieutenant-colonel et membre de la commission chargée de la réorga- v —. nisation de l’armée, il entra dans la carrière civile par suite de rapports politiques en 1809 ; de- s mande ensuite son congé, et, sous prétexte de mécontentement, passa en Angleterre, où il se rendait réellement comme envoyé secret. Les fréquents voyages qu’il lit jusqu’en 1815 à Vienne, à St»·Pétersbourg, à Stockholm, eurent tous également un but politique. En 1810 il revint d’Angleterre, travailla pendant quelque temps au ministère, et retourna à Londres en 1812, lorsque la Prusse se vit forcée de s’allier avec la France. A la première nouvelle des désastres de l’armée française en Russie, il eut de fréquents entretiens avec le ministère anglais, qui lui fit de grandes promesses de secours et de subsides. Alors il reprit la route de Prusse. Débarqué à Gotbenbourg, où l’on n’avait encore rien appris de ces désastres, il n’en eut das détails que par les gasettes de Berlin trouvées dans un vaisseau échoué sur la cete. Éelairé par cet heureux hasard, Gnelsenau se rendit à Golberg, et de la à Brcslau, où tout était en mouvement. Le cabinet prusslen, désirant conclure promptement un traité avec l’Angleterre, voulut l’y renvoyer ; mais, voyant des lauriers à cueillir, il aima mieux rentrer dans les rangs de l’armée, où le roi le nomma général-major et quartier-maître général du corps de Bliicher. Cc fut alors qu’il eut tant de part avec le ministre Stein et Blitcher, à l’organisstlon de ce Tuyau-Band. qui devait contribuer si efllcacement à la délivrance de l’Allemagne. Ce fut lui qui dirigea avec tant d’habileté la retraite de l’armée prunsicnne, de Lutzen à Breslau. Pendant la suspension d’armes qui dura depuis le 4 juin jusqu’au

0 0 0 GNE 0 6~aout 1815, Il s’ocoupa de l’instruction ds la landwehr, qu’il avait lui-même autrefois orga- 1 nisée comme gouverneur de la Silésie. On a 0 compté que cette province fournit seule plus de 100,000 soldats pendant cette guerre. Lorsque les hostilités recommencèrent, Gneisenau fut nommé chef de l’état-major. du général Blticher, en remplacement de Scharnhorst, qui était mort des suites de ses blessures. Il est curieux de connaître les propres paroles de Bliicher sur la bonne intelligence et le bon esprit qui régnaient alors dans son état-major : « Lorsque nous voulions battre les Français, disait le maréchal, je sortais cheval avec Gnelsenau, et j’allais voir ou reconnaître (1) leur position ; alors je lui dlsai : Qu’en pensez-vous ? si nous faisions de telle et telle manière ?..... » et en moins d’une heure tous les ordres étaient donnés. » La destruction, 0 du corps de lacdonald sur la llatzbach (Q aout), L le passage de l’Elbe, près de Wartemberg (3 cetohre), et l’heurcuse issue de la bataille de lockern, près Leipsick (16 octobre), furent m grande partie le résultat des conseils de Gneisenau. Ht décembre 1815, il fut promu au grade de lieutenant général, et contribua beaucoup aux journées de Brienne, de Laon et de Paris. Ce fut lui qui, dans le conseil des alliés, les détermina à marcher sur cette capitale. Après la paix, le roi de Prusse l’ayant nommé général d’infanterie, l’éleva à la dignité de comte, et lui fit présent de la detation qui avait appartenu au duc de ltovlgo, us Westphalie. En 1815, Napoléon étant revenu en France, personne n’apprit cette nouvelle avec plus de joie que Gneisenau. Il voyait que cet événement pouvait seul mettre un terme aux interminables discussions du congrès de Vienne. La guerre qui éclata de nouveau le remit à la tête de l’état»·major de Bllioher. Ce général ayant été battu et foulé aux pieds des chevaux à Ligny, le 16 juin, ce fut Gneisenau qui dirigea la retraite, et ce fut encore lui qui le lendemain put dérober aux Français une marche qui contribua si efficacement à la victoire de Waterloo. Ce jour-là, Gnelsenau eut un cheval tué sous lui, par un boulet qui le traversa dans toute sa longueur. Cet accident ne l’empêcha pas de poursuivre les Fran-, çais avec la plus grande vigueur. llarchant toute la nuit à la tête d’un bataillon et de deux réglments de dragons, il ne s’arrêta que le lcndï à Frasne, craignant que l’ennemi ne s’ap¤·çit enfin du peu de monde qui le suivait. Sa troupe ( ttt un butin immense, et s’empara entre autres 0 de la voiture de Napoléon, dans laquelle il y avait des diamants d’une valcur’de plusieurs millions. Après la bataille, Gneisenau reçut des mains de son souverain la décoration de l’Alg|e noir, qui avait été trouvée dans les bagages de l’empereur des Français. Il continua li poursuivre Pennessi q (ll Il y a dans le texte. u ot j’alla.la volroù étalant placés wi a drôles. n (Kerls.} 0