Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 16.djvu/68

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Méthode pour apprendre en même temps à écrire, à lire et à écrire sous la dictée, à l'usage des écoles primaires, Paris, an 3, in-8°. Cette méthode, que l’auteur s’était proposé de mettre en pratique pour l’instruction primaire de tous les petits ramoneurs de Paris, fut employée par lui à l’école de Mars avec le plus grand succès. Elle exige beaucoup moins de temps pour apprendre à la fois à lire et à écrire qu’on n’en met selon la méthode ordinaire pour enseigner chacune de 1298 choses séparément. Elle est beaucoup plus économique et offre le très-grand avantage de simplifier, d’étendre et de multiplier l’enseignement, au point qu’avec un petit nombre de professeurs on peut former un très-grand nombre d’élèves. « Il ne faut pour cela que placer dans les écoles un tableau sur lequel on trace les lettres, les syllabes, etc. Si l’école était trop nombreuse, l’instituteur pourrait se faire aider par un adjoint qui parcourrait les rangs pour « redresser les fautes des élèves, et s’assurer de « leur bonne prononciation. » Les autres ouvrages de Gavard sont : 2° Traité d’ostéologie, suivant lo :ét/code de Desault, Paris, 1791, 2 vol. in-8° ; Bf édition, revue et augmentée d’un Traité des ltgmnentr. Paris,1795, 2 vol. in-8° ; 5’ édition, Paris, 1805, 2 vol. in-8° ; 5° Traité de myologim Paris, 1791, in-8° ; 2° édition, revue et corrigée, Paris, 1802, in-8° ; 4° Traité de splanchnologie, Paris, 1800, in-8" ; revu et corrigé, Paris, 1802 et 1809, in-8°. Tous ces traités, remarquables surtout par la méthode sévère et la rigoureuse précision qu’il introduisit le premier dans les ouvrages d’anatomie, assurent à Gavard un rang distingué parmi les anatomistes du 18e siècle. Sa Splanchnologie surtout, infiniment supérieure à tout ce qui avait été imprimé avant lui sur le même objet, et surpassée à peine par les excellents traités que les plus célèbres anatomistes de nos jours ont publiés sur cette partie de la science, sera toujours un livre classique. Gavard préparait encore d’autres ouvrages de médecine et d’anatomie, dont les manuscrits presque indéchiffrables ont été dispersés après sa mort. À son goût pour les sciences utiles, à son dévouement pour le bien public, il joignait les sentiments les plus nobles, une extrême modestie et une simplicité de mœurs véritablement antique ; passionné pour la véritable gloire, il était touché jusqu’aux larmes au récit d’une belle action. Malgré son véritable talent, ses utiles travaux et la réunion des qualités les plus rares et les plus précieuses, Gavard n’obtint que la stérile considération de quelques hommes instruits et amis de la vérité ; il vécut’ pauvre et mourut à Paris, dans la force de Page et presque ignoré, en l’an 10 (1802). Cu-r.


GAVAUDAN (Jean-Baptiste-Sauveur), acteur sociétaire de l’opéra-Comique, naquit le 8 août 1772 à Salon en Provence. À Page de sept ans il s’engagea dans la marine et ne revint à Paris qs’en 1785. Ses sœurs se faisaient applaudir sur les théâtres de Paris. Il voulut suivre leur exemple, et après avoir pris des leçons de Persuis, il débuta en 1791 au théâtre Montansier. Il réussit, et son succès lui valut au mois d’avril de la même année un engagement au théâtre de Monsieur. En1794, après avoir passé une année sous les drapeaux, il entra au théâtre Favart, où il acquit promptement une brillante réputation. Il, eut l’honneur de balancer longtemps la réputation d’Elleviou (voy. ce nom), et il serait trop long d’énumérer tous les roles qu’il a créés. Il se faisait remarquer par la mobilité et l’expression de ses traits, et le son de sa voix, qu’il savait à sa volonté rendre sombre, grave et tragique ; mais on lui reprochait un peu d’emphase dans sa déclamation et un léger accent méridional. Il s’est entièrement retiré du théâtre vers 1850, et il est mort à Paris en 1810. -Madame Gavaudan, sa femme, née vers 1780, eut aussi de nombreux succès au théâtre. Z,


GAVEAUX (Please), comédien et musicien compositeur, né à Béziers en 1761, fut enfant de

chœur à la cathédrale de cette ville, et destiné à l’état ecclésiastique sous les auspices de l’évêque, qui, protégeant sa jeunesse, lui réservait un bénéfice. Mais ce prélat mourut, et le jeune Gaveaux délaissé se rendit à Bordeaux, où il reçut des leçons de composition et de contre-point de Beck, organiste de St-Séverin. Il eut alors Garat pour condisciple et se lia intimement avec ce chanteur célèbre. Après avoir exécuté quelques motets sous les yeux de son maître, il quitta tout à fait le petit collet et s’engagea au théâtre de Bordeaux, d’où il passa en 1788 à celui de Montpellier, puis à Paris, où il débuta à l’opéra. Il fut plus tard admis au théâtre de Monsieur, alors établi aux Tuileries, d’où il fut expulsé dans le mois d’octobre 1789, pour faire place à la famille royale lorsqu’elle vint y établir sa résidence. Gaveaux alla jouer alors au théâtre de la foire St-Germain ; et dans le mois de janvier 1795, il vint avec ses camarades dans la salle Feydeau, qu’il ne quitta plus jusqu’en 1801, si ce n’est lors des persécutions de la terreur, qui atteignirent aussi les comédiens dont la révolution n’avait pas fait des prosélytes. Après la chute de Robespierre, Gaveaux se montra à son tour dans la capitale un des plus ardents promoteurs de la réaction ; on l’y vit à la tête de cette jeunesse enthousiaste qu’on appelait la troupe dorée, ct qui poursuivait avec tant d’acharnement les agents de la terreur. Très-lié avec Souriguières, ce fut lui qui mit en musique l’hymne célèbre du Réveil de peuple. qui excita tant de fois Penthousiasme des royalistes. Gaveaux continua de jouer et de composer pour le même théâtre jusqu’à l’année 1812, où il fut atteint d’aliénation mentale. Il recouvra ensuite la raison momentanément, puis il la perdit «le nouveau, et mourut dans une maison de santé le 5 fégrier 1825. C’était un comédien et un chanteur médiocre ; mais ses compositions sont des plus agréables dece temps2