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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/14

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ANI

un ton trop libertin et semblable à celui de la Pucelle. En 1775, il donna l’Inconséquent, ou la Fête du Waushall, comédie ; en 1780, Jocrisse le Blanc, comédie : ces deux pièces sont restées manuscrites. Anibert a fait imprimer : 1° Mémoires historiques et critiques sur l’ancienne république d’Arles, pour servir à l’histoire générale de la Provence, 1779, 3 vol. in-12° ; 2° Mémoire sur l’ancienneté d’Arles, suivi d’observations sur la formation des marais voisins de cette ville, et sur un passage de l’Histoire d’Ammien Marcellin, 1782, in-12. Lorsque la mort surprit l’auteur, il travaillait à de Nouveaux Mémoires sur l’histoire d’Arles, depuis sa fondation jusqu’au temps de la république ; il avait fini le premier volume de cet ouvrage, qui devait en avoir deux. A. B-t.


ANICET, affranchi de Néron. Voyez Néron et Agrippine.


ANICET (Saint), élu pape en 157, suivant l’Art de verifier les dates, et en 150, suivant Lenglet Dufresnoy. Il disputa avec St. Polycarpe sur la fixation de la fête de Pâques ; mais cette discussion n’altéra point l’amitié qui régnait entre ces deux saints personnages. St. Anicet souffrit le martyre le 17 avril 161, sous le règne de Marc-Aurèle. D-s.


ANICH (Pierre), né le 22 février 1723, à Ober-Perfuss, près d’Inspruck, était fils d’un paysan, et ne s’occupa dans sa jeunesse que des travaux de l’agriculture. À l’âge de vingt-huit ans, son goût pour l’étude des sciences prit sur lui tant d’empire, qu’il alla à Inspruck, ou les jésuites lui enseignèrent l’astronomie et les mathématiques. Sans autre secours que leurs leçons, il exécuta un globe terrestre, un globe céleste et divers instruments de mathématiques. Le jésuite qui avait dirigé ses études lui conseilla de dresser des cartes du Tyrol ; Anich commença par le midi de cette province, et son travail obtint un si grand succès, que l’impératrice Marie-Thérèse lui ordonna de dresser aussi la carte de la partie septentrionale. Les préjugés superstitieux de ses compatriotes rendirent ses recherches difficiles, et quelquefois même dangereuses ; il vint cependant à bout de son entreprise ; mais, quand elle fut terminée, la cour de Vienne trouva ses cartes trop étendues, et lui donna l’ordre de réunir tout le Tyrol sur une seule carte qui n’eût pas plus de neuf feuilles. Quelque peine que dut éprouver Anich en se voyant forcé de recommencer son travail, il s’en occupa avec persévérance ; mais cette assiduité lui coûta la vie, avant qu’il eût achevé la carte du nord du Tyrol. Il mourut le 1er septembre 1766. n’ayant joui que deux mois de la pension de 200 florins que l’impératrice lui avait accordée. Les cartes qu’il avait laissées parurent à Vienne en 1774, sous le titre de Tyrolis chorographice delineata a Pet. Anich et Blasio Hueber, eurante Ign. Weinhart. (Voy. la Vie du célèbre mathématicien et mécanicien P. Anich, Munich, 1767, avec son portrait, en allem.) G-t.


ANICHINI (Louis), graveur. Ayant quitté la ville de Ferrare, où il était né dans le 16e siècle, il vint à Venise, où il se livra entièrement a la gravure des médailles et à celle des pierres fines, Ses médailles représentant Henri II, roi de France, et le pape Paul II, sont fort estimées. Michel-Ange en fut si content, qu’après les avoir considérées attentivement il dit que cet art avait atteint la perfection. Anichini mettait une telle précision et une telle finesse dans ses ouvrages, que même ceux de la plus petite dimension sont remplis de sentiment et d’âme ; on ignore l’époque de sa mort. P-e.


ANIELLO. Voyez Masaniello.


ANIEN, jurisconsulte du 5e siècle, fut un des principaux officiers d’Alaric II, roi des Visigoths, qui, ayant reconnu la nécessité de donner des lois sages a l’Espagne, le chargea de ce travail. Ce jurisconsulte parvint à se procurer une copie des Institutes de Caius, ouvrage justement estimé, qui fit naître, longtemps après, à Justinien, le désir de rassembler ses Institutes, dans lesquels on fit beaucoup d’usage de celles de Caius. On a d’autant plus admiré la sagesse et la profondeur des lois des Visigoths, qu’elles ont été publiées dans un temps de barbarie ; mais l’étonnement cesse, lorsqu’on sait qu’elles ont été prises dans un code composé dans les beaux temps de la république romaine. Les savants ont prétendu longtemps que les lois des Visigoths étaient une imitation, ou au moins un abrégé des Institutes de Caius ; mais des jurisconsultes plus éclairés, et Cujas à leur tête, ont prouvé que c’était une erreur. Elles n’en sont pas une imitation, puisque le beau latin qu’on y remarque n’était pas, à coup sûr, celui qu’on parlait du temps d’Alaric ; elles n’en sont pas même un abrégé, puisque les passages qu’on y trouve en grand nombre sont absolument les mêmes que ceux que Justinien, les empruntant de Caius, a placés tout entiers dans ses Institutes. Anien fut, a la vérité, obligé de retrancher de ces lois tout ce qui était contraire aux mœurs et aux coutumes des Visigoths, pour les faire adopter par Alaric : c’est ce qui fait que les Institutes de Caius, qui forment 4 livres, ont été réduits a deux par Anien. C’est encore al lui que nous devons le seul ouvrage qui nous reste de Julius Paulus, ce savant cité par les historiens pour la fécondité de sa plume et la profondeur de ses connaissances ; cet ouvrage a pour titre : Receptarum Sententiarum libri quinque. Quelques auteurs ont cru que les lois des Visigoths, connues sous le nom de code Alaric, étaient tirées du code Théodosien ; c’est une erreur qui vient de ce qu’Anien a publié un abrégé, ou plutôt quelques fragments du code Grégorien et du code Théodosien, l’un et l’autre en vigueur avant celui. de Justinien. Il publia ces fragments en 506 à Aire, en Gascogne, dans le temps qu’Alaric se préparait a la guerre dans laquelle il fut tué par Clovis : il parait que c’est à la même époque et dans la même bataille que périt Anien, aussi estimé par sa bravoure que par la profondeur de son jugement. M-x.


ANILÉE et ASINÉE, frères juifs de Babylone, apprentis tisserands, pour se soustraire aux mauvais traitements de leur maître, prirent les armes, rassemblèrent des gens déterminés, se fortifièrent dans des marais formés par l’Euphrate, et repoussèrent le gouverneur de Babylone, qui avait voulu les surprendre. Ces exploits inspirèrent de l’estime à