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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/157

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ARC

ARCADIO (Jean-François), né à Bistagno dans le Montferrat, vers le milieu du 16e siècle, exerça la médecine avec succès à Savone et dans d’autres villes du Piémont. Une pleurésie maligne ayant régné dans la contrée, il proposa la saignée comme moyen de la combattre dés l’origine, et développa son opinion dans un écrit intitulé : de Secanda Vena in pleuritide, Asti, 1609. Comme il devait s’y attendre, ce système ne fut point admis par tous ses confrères. Le médecin Hercule Roseo l’attaqua dans une brochure intitulée : de secanda cena Antilogia Arcadio répliqua, en 1610, par son Discorso sopra l’Antilogia del Roseo. Ces écrivains manquaient, ainsi que leur siècle, de la philosophie médicale nécessaire pour éclaircir une question aussi grave. On connaît encore un traité d’Arcadio sur une méthode également célèbre dans l’histoire de l’art de guérir : Parafrasi sopra la medicine Santoriana, Loano, 1618, in-12. Deux ouvrages inédits de ce médecin sont conservés parmi les manuscrits de la bibliothèque de Turin. L’un traité de l’antimoine et de la manière de le préparer ; l’autre est un discours sur l’inclination naturelle de l’homme pour les arts et les sciences. — Alexandre Arcadio, premier médecin de la province de Montferrat, dans le 17e siècle, a publié un grand nombre d’ouvrages, tant sur son art que sur des matières politiques et morales. Il se fit même connaître comme poëte. Ses principales productions sont : 1o Contemplazioni medicinali sopra il contagio, Tortone, 1652, in-12 ; 2o Triturationes supra tres libros Prœnosticorum Hippocratis ; 3o Plettro d’Apollo, Tortone, 1628, in-12 ; 4o le mondane Pazzie, Tortone, 1654, in-12. L-m-x.


ARCADIUS, empereur de Constantinople, fut l’indigne successeur du grand Théodose, qui laissa, en mourant, le sceptre d’occident à Honorius, et celui d’orient à Arcadius. Ce dernier était né en Espagne en 377 ; ce fut le premier enfant que Théodose eut de Flaccille. Dés sa plus tendre jeunesse, il donna des marques de son mauvais naturel, en maltraitant Arsenne qui était son précepteur, et qui, effrayé des dispositions d’un tel élève, se retira, malgré les prières de Théodose, dans les déserts de l’Égypte. Décoré de la pourpre et associé à l’empire à l’âge de sept à huit ans, Arcadius n’avait que dix-huit ans lorsque la mort de Théodose le laissa seul possesseur du trône d’orient, qu’il n’occupa que pour être le vil esclave des ambitieux qui, tour à tour, déchirèrent l’État par leurs perfidies, leurs querelles et leur connivence avec les Goths, les Huns et les Vandales, auxquels ils livrèrent les provinces et les trésors de l’empire. L’histoire d’Arcadius n’est, en quelque sorte, que celle des hommes dont sa faiblesse et ses vices servirent et excitèrent l’audace et les fureurs ; d’un Rufin qui, chargé par Théodose de diriger le jeune prince, voulut bientôt lui faire épouser sa fille et devenir son collègue, et qui, trompé dans ses desseins ambitieux, appela les Goths dans l’Asie et dans la Grèce ; d’un Eutrope, vil eunuque, qui succéda au crédit de Rufin, après la mort tragique de ce dernier, et qui, plus scélérat encore, acheva, par ses violences, d’avilir et de décourager les Romains ; d’un Gainas, général qui ravages l’empire, au lieu de le défendre, mais qui contribua à perdre Eutrope ; d’une impératrice Eudoxie, tantôt l’ennemie, tantôt l’appui des ambitieux, qui persécuta le vertueux Jean Chrysostome, patriarche de Constantinople. Arcadius servit successivement les passions de ces lâches tyrans. Il vit avec une égale indifférence Alaric ravager ses États, ses sujets gémir dans l’oppression, les secours que lui amenait Stilicon, général et tuteur d’Honorius, devenir inutiles par la perfidie et les intrigues des ministres grecs, les meilleurs citoyens tomber sous les proscriptions, et l’arianisme désoler la religion, que défendait en vain St. Jean Chrysostome. Tel fut, en peu de mots, le règne de ce prince, qui mourut en 408, dans la 31e année de son âge, après en avoir régné 14. Son extérieur était digne de son caractère : une figure désagréable, une taille petite et mal faite, un air faible, un parler lent, des yeux éteints, annonçaient le plus lâche et le plus imbécile des empereurs. Il eut, d’Eudoxie, Théodose ll, qui lui succéda. L-S-e.


ARCADIUS, grammairien grec d’Antioche, a fait un abrégé en 19 livres de la Prosodie universelle, ou Traité des accents du célèbre grammairien Hérodien. Cet ouvrage se trouve dans le manuscrit 2,103 de la bibliothèque royale. Villoison en a donné quelques extraits à la suite de ses Epistolæ Vinarienses ; mais il serait à souhaiter que l’ouvrage fût publié en entier. Suidas attribue à Arcadius quelques autres ouvrages sur la grammaire. C-r.


ARCÆUS (François) exerça la médecine et la chirurgie en Espagne, et à l’âge de quatre-vingts ans, en 1573, écrivit le traité intitulé : de Recta curandorum vulnerum ratione libri duo ; accessit ejusdem de febrium curandorum ralione libellus, imprimé à Anvers, 1574, in-8o, avec les notes de Louis Nonnius ; en flamand, Amsterdam, 1658, in-12 ; Lewarde, 1667, in-8o ; en allemand, Nuremberg, 1674, in-8o. Arcœus pressentit, dans la chirurgie, plusieurs des pratiques consacrées de nos jours. Il défendait le tamponnement des plaies, et se bornait a l’emploi de l’onguent, vulgairement appelé baume, qui porte son nom, et qui dut peut-être tous ses succès au nouveau procédé de pansement que suivait Arcæus. Il blâmait aussi l’usage des sutures. C. et A-n.


ARCANO (Giovanni Mauro d’), l’un des poëtes italiens les plus célèbres dans le genre burlesque, et communément appelé Le Mauro, florissait vers 1530. Il était d’une famille noble du Frioul, qui tirait son nom du château d’Arcano, dont elle était propriétaire. Son talent poétique se déclara de très-bonne heure. Il fut attaché, à Rome, en qualité de secrétaire, au cardinal Alexandre Césarini, et le suivit dans plusieurs voyages à Sienne, à Florence, à Bologne, à Venise, et peut-être même en Espagne, comme le feraient croire un passage de ses poésies et la connaissance qu’il avait de la langue espagnole. On dit qu’il vécut aussi à la cour du cardinal Hippolyte de Médicis. Il fut un des principaux membres de l’académie des Vignajuoli (Vignerons), qui se réunissait chez Oberto Strozzu, et