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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/211

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ARI

des deputés pour renouveler les négociations ; mais Arioviste les fit mettre aux fers, s’approcha du camp des Romains, chercha à intercepter les convois ; et, soigneux cependant d’éviter une action, se contenta d’escarmoucher avec sa cavalerie. La superstition des Germains fournit bientôt a l’habileté de César le moyen de les contraindre à un combat désavantageux : il apprit, par les prisonniers, que les matrones chargées de rendre des oracles avaient prédit que les Germaine ne pouvaient vaincre s’ils combattaient avant la nouvelle lune. César s’empressa alors de les attaquer, et, malgré leur courage désespéré, malgré l’impossibilité où ils s’étaient mis de fuir, en s’entourant de tout leur bagage militaire, la discipline et la valeur romaine triomphèrent de leurs efforts : 80,000 Germains restèrent sur le champ de bataille : Arioviste repassa le Rhin ; deux de ses femmes et une de ses sœurs furent tuées dans l’action. Cette victoire fut remportée à six journées de Besançon. Ceux qui ont cru qu’il s’agissait de six journées comme pour des troupes ont placé le lieu du combat à Dampierre, village au confluent du Doubs et de la Halle, distant de six journées militaires de Besançon, et d’environ 60 milles du Rhin ; mais ceux qui ont pensé que César avait fait faire à ses troupes des marches forcées ont placé ce lieu plus près du Rhin, a une distance de 5 milles. G-t.


ARIPERT. Voyez Aribert.


ARISI (François), savant littérateur et jurisconsulte de Crémone, y naquit, le 3 février 1657, de Louis Arisi et de Lucie Negri, deux familles distinguées de cette ville. Presque toujours malade dans son enfance, il fut confié aux soins d’un précepteur, prêtre séculier, et fit ensuite chez les jésuites son cours de philosophie. Son père l’envoya, en 1674, étudier les lois à Rome : il y resta jusqu’en 1677, et passa ensuite à Bologne, pour y suivre les mêmes études : mais la mort de son père le força, l’année suivante, à revenir dans sa patrie. Enfin, désirant achever son cours, il alla d’abord à Pavie, où il obtint le doctorat en 1679 ; de la il se rendit a Milan, et travailla pendant six mois sous un avocat célèbre. De retour à Crémone, il partageait son temps entre les études de l’état qu’il avait embrassé et la culture des lettres, surtout de la poésie, pour laquelle il avait eu, dès sa première jeunesse, un penchant particulier. En relation avec les plus célèbres littérateurs de son temps, avec lesquels il entretenait une correspondance assidue, Arisi fut aussi membre du plus grand nombre des académies d’Italie. La réputation de savoir et de probité dont il jouissait dans sa profession de jurisconsulte le fit revêtir de plusieurs emplois honorables dans lesquels il acquit une grande considération : il fut envoyé jusqu’à quatorze fois à Milan, pour les affaires les plus épineuses, qu’il termina toujours à la satisfaction et des ministres et de sa patrie. Enfin, après une assez longue maladie, il mourut le 25 janvier 1743, à l’âge de 86 ans 4 mois et 10 jours. Mazzuchelli donne la liste des ouvrages d’Arisi ; elle se monte a soixante-quatre articles, tant manuscrits qu’imprimés : parmi ces derniers, nous citerons : 1° la Tirranide soggiogata, oratorio pour St-Antoine de Padoue, Crémone, 1677, in-4o : il en publia trois autres dans différentes années, pour la fête du même saint. 2° Cremona littérata, seu in Cremonenses, doctrina et litterariis dignitatibus eminentiores, chronologicæ adnotationes, 3 vol. in-fol. Les deux premiers parurent à Parme, en 1702 et 1705, et le troisième à Crémone, en 1741. 5° Senatornm Mediolanensium ex collegio judicum Cremomæ ab ipso melo, turque ad hœc tempora, continuata series, etc., Crémone, 1705, in-fol. 4° Rime per le sacre stimate del santa patriarca Francesco, etc., Crémone, 1713, in-4o. On ne croirait peut-être pas que l’on pût faire trois cent vingt-cinq sonnets sur les stigmates de St. François : ce volume n’en contient cependant ni plus ni moins. 5° La Vindemmia, bacchanale ditirambico, Crémone, 1722, in-12. 6° Il Tabasco masticato, e fumato, trattenimenti ditirambici colle sue annotazioni, Milan, 1725, in-4o. 7° Il Cioccolato, trattenimeto ditirambico, Crémone, 1736, in-4o. 8° Poesie liriche, ibid., 1re partie, 1680 ; 2e partie, 1684, in-12. 9° Le 20e et dernier chant du poëme plaisant et original, intitulé : Bertholdo con Bertholdino e Cacasenno, Bologne, 1736, in-4o. 10° Un grand nombre de sonnet : et d’autres poésies, dans les Rime de’ Pastori Arcadi, et dans plusieurs autres recueils. G-é.


ARISTAGORAS, fils de Molpagoras de Milet, avait épousé la fille d’Histiæus, tyran de cette ville, qui, en partant pour Suse, lui en confia le gouvernement. S’étant engagé à faire, pour le roi de Perse, la conquête de l’île de Naxos, il eut l’imprudence de se brouiller avec Artaphernes, satrape de la Lydie, qui fit échouer son expédition. Craignant alors qu’on ne le rendit responsable de cet événement, et poussé d’ailleurs par les conseils d’Histiæus, il se décida à faire révolter les Ioniens. Il chassa donc de toutes les villes les tyrans qui y avaient été placés par le roi de Perse, et y rétablit le gouvernement populaire. Il alla ensuite dans la Grèce, pour obtenir des secours, et s’adressa d’abord aux Lacédémoniens, qui le refusèrent ; mais il fut plus heureux à Athènes, et on lui accorda vingt vaisseaux auxquels se joignirent cinq vaisseaux prétoriens. Lorsqu’ils furent arrivés dans L’Ionie, il envoya les troupes qui y étaient embarquées, avec celles qu’il avait rassemblées, pour assiéger la ville de Sardes, qui fut prise et brûlée par cette armée, l’an 505 avant J.-C. Les Athéniens retournèrent ensuite dans leur pays. Les Ioniens, quoique restés seuls, persistèrent dans leur révolte et soulevèrent presque toute la Carie, ainsi que les lies ; mais Aristagoras n’avait pas assez d’habileté pour soutenir ce qu’il avait commencé, et, après avoir éprouvé plusieurs échecs, il désespéra de pouvoir résister aux forces du roi de Perse, et confiant Milet à Pythagore, il s’embarqua avec ceux qui voulurent le suivre, et alla s’établir dans la Thrace, où il fut tué par les barbares, vers l’an 198 avant J.-C. C-r.


ARISTARQUE, astronome grec, né à Samos, et, selon Plutarque, contemporain de Cléambe successeur de Zénon, dans la 129e olympiade, 264 ans