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passé en d’autres mains, Arquier suivit, en 1801, Grasset St-Sauveur comme chef d’orchestre d’une cargaison dramatique destinée pour le nouveau monde, emportant avec lui le Désert d’Oasis, qu’il venait de composer, et qu’il fit sans doute représenter en Amérique. L’entreprise ayant échoué, il revint en France, et fit jouer à Brest, en 1804, la Fée Urgèle, avec une nouvelle musique qui fut exécutée à Paris, en 1805, au théâtre des Jeunes-Élèves, dont il dirigeait l’orchestre. Lorsqu’un décret impérial eut supprimé ce spectacle et plusieurs autres, en 1807, Arquier alla courir encore la province, fut maître de musique à Toulouse, puis au théâtre du Pavillon à Marseille, où il fit représenter Monrose et Zisac, et la Suite du Médecin Turc, refusée par les sociétaires du théâtre Feydeau, par égard pour Nicolo, auteur de la musique du Médecin Turc. Il passa de la à Perpignan, où il donna Zipéa, en 1812 ; revint à Toulouse, et alla mourir à Bordeaux en octobre 1816. Arquier a laissé un grand opéra, Philoctète, dont il n’avait achevé que les deux premiers actes. La musique de ce compositeur se fait remarquer par une mélodie facile et gracieuse, par des accompagnements brillants et légers, et une entente parfaite de la scène. A-t.


ARQUIER. Voyez Darquier.


ARRAULT (Charles), avocat au parlement de Paris, naquit à Bois-Commun, dans le Gâtinais, en 1643. Ses débuts au barreau eurent un éclat qu’il soutint par des succès toujours croissants. Il fut chargé de plusieurs causes célèbres, entre autres de celle du duc de Gesvres contre sa femme qui l’accusait d’impuissance. Les mémoires qu’il publia à cette occasion sont compris dans le Recueil général des pièces du procès, publié en 1714, à Rotterdam, 2 vol. in-12. Arrault mit au jour, en 1707, un Mémoire touchant le droit de M. le prince de Conti sur la principauté de Neufchâlet, in-4o. Déjà les prétentions du prince avaient été écartées, à la mort du prince de Longueville, par les états de Neufchâtel, qui conférèrent la souveraineté à la duchesse de Nemours. Celle-ci étant décédée, le prince de Conti se remit sur les rangs avec d’autres prétendants ; mais il échoua de nouveau. Ce fut au roi de Prusse que les états adjugèrent la souveraineté. On connaît encore d’Arrault un Mémoire pour le prince de Monaco contre le duc de Savoie, touchant les seigneurie : de Menton et de Roquebrune, Paris, 1712, in-4o. Le zèle et le talent avec lesquels il défendait ses clients le firent admettre dans le conseil de la maison du duc d’Orléans, régent. Il fut bâtonnier de l’ordre des avocats en 1717, et mourut l’année suivante. Administrateur des hôpitaux, il y fit preuve d’un dévouement éclairé. On lui doit les matériaux d’un écrit intitulé : Abrégé historique de l’établissement de l’hôpital des Enfants-Trouvés, Paris, 1416, in-4o, qui tut publié par son fils, Charles Arrault. L-m-x.


ARRAES (AAmador), un des élégants écrivains du Portugal, où son autorité est classique en fait de langue. Il naquit à Béja, dans la province d’Alentejo, en 1530. À l’âge de quinze ans, il entra dans l’ordre des carmes, et, bien jeune encore, acquit beaucoup de réputation par l’élégance de ses sermons et par ses connaissances théologiques. En 1578, le cardinal D. Henri, infant de Portugal, archevêque d’Évora, le nomma son suffragant et le fit sacrer évêque in partibus de Tripoli, et, trois ans après, Philippe II le nomma à l’évêché de Portalègre, qu’il résigna, en 1596, pour se retirer auprès de ses moines à Coimbre, où il mourut en 1600. Ses Dialogues moraux, au nombre de dix, sont l’ouvrage qui lui a mérité la grande réputation dont il jouit parmi les Portugais. Il avait pris Platon pour modèle ; mais la nature lui avait donné un caractère fort différent ; car ce n’est pas l’harmonie et l’aménité qui brillent dans ses dialogues, mais l’énergie et la force, et quelquefois même la dureté dont il n’a pas toujours su se garder. C-s-a.


ARRACHION ou ARRHICHION, athlète de Phigalie, en Arcadie, fut vainqueur au pancrace à Olympie, dans la 12e et 13e olympiade (612 et 608 avant J.-C.). Il se présenta également dans l’olympiade suivante, et fut encore vainqueur de tous ses rivaux, à Perception d’un seul, qui, étant parvenu à l’enlacer avec ses pieds, le saisit à la gorge avec ses mains, et le serra jusqu’à l’étrangler. Comme dans ce combat il fallait se confesser vaincu pour que l’adversaire eut la victoire, il arrivait que celui qui était le plus fort tuait quelquefois son antagoniste, lorsque celui-ci tardait trop à se rendre ; mais Arrhachion, en mourant, serra si fortement un doigt du pied de son adversaire, que la douleur lui arracha l’aveu qu’il était vaincu ; aussi notre athlète fut-il couronné, quoique mort. On lui avait érigé, sur la place publique de Phigalie, une statue, qui était un des plus anciens ouvrages de l’art grec ; car les pieds n’étaient presque pas séparés, et les bras et les mains étaient attachés au corps jusqu’aux genoux, comme dans l’ancien style égyptien. C-r.


ARRHÉNIUS (Jacob), professeur d’histoire à Upsal, né à Linkœping en 1642, était frère de Claude Arrhénius Œrnhielm, auteur d’une histoire ecclésiastique de Suède, estimée. Il fut d’abord secrétaire de l’université d’Upsal ; puis obtint la chaire d’histoire. En même temps il était chargé des finances de l’université, a laquelle il rendit des services importants par son crédit et sa probité. Il procura à la bibliothèque des manuscrits précieux, et fit construire l’édifice où elle est placée, Les statuts relatifs à l’organisation et à la police intérieure furent rédigés sous sa direction. En 1716, il demanda à être remplacé par son fils dans la chaire d’histoire. Il mourut en 1725, dans un âge avancé. Ses ouvrages sont : 1o  Patria et ejus amor, ex Cicerone de legibus, lib. 2, Upsal, 1670 ; 2o  Recueü de Cantiquea, en suédois, Upsal, 1689 ; 3o  dissertations latines sur divers sujets d’histoire et de littérature. C-au.


ARRHIDÉE ou ARIDÉE, fils naturel de Philippe et d’une courtisane de Larisse, fut placé sur le trône par les Lacédémoniens, après la mort d’Alexandre le Grand, l’an 321 avant J.-C. Comme il était également faible d’esprit et de corps, Perdiccas avait toute l’autorité, et, après la mort de ce général, il se laissa conduire par Eurydice, sa nièce