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ATH

stas, Iéna, 1809, in-8°, qu’on peut Joindre à l’édition de J. Schweighauser. Dans les Déipnosophistes d’Athénée on trouve plusieurs passages concernant les fleurs et les fruits, et leurs différents usages d’utilité ou d’agrément, et ils ont servi plus d’une fois à éclaircir le texte des auteurs qui ont écrit sur ce sujet, tels que Théophraste et Dioscoride. Dans le livre 45, en parlant des arbrisseaux qui servent à faire des bouquets et des couronnes, il décrit assez bien le seringat sous le nom de philadelphus, nommé aujourd’hui, par cette raison, philadelphus coronarius. Lorsqu’à la renaissance des lettres, les botanistes s’occupèrent à rechercher les plantes qui étaient nommées ou décrites dans les livres des anciens, ils le reconnurent, et le nommèrent philadelphus Athenæi. Quoique cet auteur ne puisse être compté dans le nombre des botanistes, cependant on lui a consacré, dans ces derniers temps, un genre sous le nom d’Athenæea.


ATHÉNÉE, mathématicien grec, dont la patrie nous est inconnue, vivait vers l’an 210 avant J.-C. On lui attribue un traité sur les machines de guerre, adressé à M. Marcellus, qui avait pris Syracuse. On le trouve dans le recueil intitulé Mathematici veteres, Paris, imprimerie royale, 1693, in-fol. — Il ne faut pas le confondre avec Athénée de Byzance, que l’empereur Gallien chargea, avec Cléodamus de la même ville, de fortifier les villes voisines du Danube, pour les mettre en état d’arrêter les incursions des Scythes. — Antiphilius, dans une épigramme grecque de l’Anthologie, parle d’un Athénée qui avait exécuté une horloge très-ingénieuse, indiquant les heures par le sifflement de l’air, au moyen de l’impulsion de l’eau, poussée par une ouverture fort étroite ; il est probable que cet Athénée est le premier de ceux dont il est question dans cet article-.


ATHÉNÉE, philosophe péripatéticien, était natif de Séleucie, où, pendant quelque temps, il fut employé dans les affaires publiques. Il se lia ensuite avec Muréna, fut fait prisonnier comme lui, puis mis en liberté par César, qui reconnut son innocence. À son retour à Rome, ses amis l’interrogeaient sur les motifs de son absence : « Je sors des gouffres de l’enfer, leur répondit-il. » Il ne survécut pas longtemps à cet événement, ayant été enseveli de nuit sous les ruines de sa maison. — On compte plusieurs autres amenés, parmi lesquels Porphyre en cite un qui fut philosophe stoïcien.

K.


ATHÉNION, chef des esclaves révoltés en Sicile. Vers l’an 650 de Rome, 104 avant J.-C., les esclaves des Romains profitèrent d’un décret proposé en leur faveur par Marius pour se soulever dm ; plusieurs provinces soumises à la république. Ces soulèvements, apaisés dès l’origine dans quelques contrées, devinrent, en Sicile, une véritable guerre. Un joueur de flûte, nommé Salvius, fut le premier chef reconnu par les esclaves, et porta même le titre de roi. Il eut en peu de temps sous ses ordres 20 000 hommes de pied, 2 000 cavaliers, et battit le préteur Licinius. Alors l’esclave Athénion, né en Cilicie, causa un nouveau soulèvement dans le voisinage d’Egeste et de Lilybée. Il assiégea cette dernière ville ; mais l’arrivée d’une flotte, envoyée pm’ Bacchus, roi de Mauritanie, au secours des Romains, l’obligea à lever le siège. Il eut toutefois l’art de persuader à ses ignorants compagnons qu’il suivait l’avis des dieux en prenant ce parti ; et, depuis ce temps, ils le regardèrent comme un homme inspiré du ciel. Salvius, qui avait établi à Triocola le siège de son gouvernement, invita Athénion à l’y venir trouver pour s’entendre sur leurs intérêts communs. Il se rendit à cette invitation, et Salvius le fit arrêter ; mais lorsque les Romains eurent reçu des renforts, Salvius rendit la liberté à Athénion, et ils se concertèrent sur les moyens de résister aux ennemis. Il fut résolu que Salvius resterait dans la ville de Triocola, et qu’Athénion marcherait contre le préteur Licinius Lucullus, avec 40 000 hommes. La bataille eut lieu aux environs de Scyrtæum, et les esclaves montraient le plus grand courage, lorsqu’Athénion, qui s’était jeté au milieu des troupes romaines, fut blessé aux deux genoux, et peu après couvert d’un monceau de corps morts. Privés de leur vaillant chef, les esclaves prirent la fuite, et perdirent plus de 20 000 hommes. À la nouvelle de ce désastre, Salvius abandonna lâchement Triocola ; mais Athénion, qui s’était dégagé de dessous les morts dont il avait été accablé, rassembla les restes de son armée, et soutint le siège avec tant de résolution, que Licinius fut forcé de se retirer au milieu des huées des esclaves. Salvius étant mort, Athénion, devenu seul chef des révoltés, battit le préteur Servilius, et s’empara même de son camp. Il prit aussi Macella ; mais ce fut le terme de ses succès. Le sénat, sentant enfin combien il lui importait de finir cette guerre, envoya en Sicile, l’an 655 de Rome, le consul Manius Aquilius, qui, l’année suivante, tua, dans un combat singulier, Athénion, dont la mort entraîna la déroute de toute son armée. (Voy. Aquilius.)

D-t.


ATHÉNIS. Voyez Anthermus.


ATHÉNODORE, philosophe stoïcien, de Tarse, en Cilicie, fut en grand crédit auprès d’Auguste, et ne se servit de cette influence que pour inspirer à son disciple des sentiments de clémence et de modération. C’était lui qui conseillait à l’empereur de compter toutes les lettres de l’alphabet, avant que de se livrer aux mouvements de sa colère. Auguste, à sa prière, diminua les impôts que payait la ville de Tarse. Il lui confia l’éducation du jeune Claude, qui fut depuis empereur et qui répondit si mal aux soins de son vertueux maître. Athénodore mourut dans sa patrie, à 82 ans. Il avait écrit, sur la ville de Tarse, un livre qui ne nous est point parvenu. — Un autre Athénodore, également de Tarse, et surnommé Cordylion, fut chargé de la bibliothèque de Pergame. Il avait rayé, des livres des stoïciens, dont il suivait la doctrine, tout ce qu’il y trouvait à reprendre ; mais on l’obligea de restituer ces passages. Caton fit exprès le voyage de Pergame pour le voir, parvint à se l’attacher et l’emmena avec lui.

— On compte un troisième Athénodore, de Soles, aussi philosophe stoïcien, et un quatrième de la