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voir plus la culture de plusieurs plantes utiles à la nourriture de l’homme et des animaux, à la médecine et aux arts, dont lbn-el-Awam parle comme usitées de son temps. Tels sont le bananier, le sebestier, différentes espèces de palmier, le dattier, qui n’est plus cultivé que dans une très-petite partie du royaume de Valence ; un nombre assez considérable de plantes potagères, d’arbres fruitiers, et de plantes servantà l’ornement des jardins. On trouve aussi dans cet ouvrage plusieurs méthodes et plusieurs procédés d’économie rurale et domestique, inusités parmi les habitants modernes de l’Espagne. Il est remarquable qu’il ne fait aucune mention des mérinos. La vie agricole dispose les hommes à la vertu et à la droite raison. L’esprit qui règne dans l’ouvrage d’lbn-cl-Awam prouve sa moralité ; il nous suffira de citer une maxime, qu’il rapporte en exhortant ses compatriotes à se livrer à la culture des champs. Cette maxime qu’il attribue à Mahomet, est ainsi conçue : « Celui qui plante ou qui sème ou qui fait « produire à la terre des aliments propres à « l’homme ou aux animaux fait une aumóne dont « il lui sera tenu compte dans le ciel. » L-ia.
IBN-FAREDH (hou Hsrs Gaua), célèbrepoëte
arabe, était originaire de Hamah, ville de Syrie,
et naquit au Caire le 4 de dzoulcaadah 577 (1181
de J.-C.). Il y mourut le 2 de djoumadi 1" 652
(1255 de J.-C.), et fut enterré au pied du mont
Mokattam. On n’a aucun détail sur ce poete,
quoiqu’il soit très-estimé des Orientaux. On sait
seulement qu’il consacra sa vie à la piété, et qu’il
employa ses talents à célébrer les avantages et
les délices de l’état mystique qu’il avait embrassé.
Son divan, on recueil de ses poésies, très-répandu
chez ses compatriotes, n’est pas inconnu parmi
nous. Le premier morceau qui en ait paru se
trouve dans le Speeimen arabicum publié à Rostock
en 1658 par Jean Fabricius, qui le devait à
Golius (roy. Fsatucms). Vriemoet l’a fait réimprimer
en 1758, dans sa grammaire arabe intitulée
flrabiunus. Ce morceau ne contient que quatorze
vers. Les Comment. Pau. ariat. de sir W. Jones
offrent des extraits du divan de Faredh, et un
autre petit poëme qui a été redonné par M. Wahl
dans sa Neue ambísclae Antalogie. Enfin Sylvestre
de Sacy a inséré dans sa Chrestomathie arabe le
texte et la traduction française d’une pièce d’lbn
Faretb, qui permet d’apprécier le mérite de ce
poëme. On y trouve beaucoup d’exagération dans
les idées ; et après l’avoir lu, on restreint volontiers
les éloges donnés à ce poete par W. Jones.
Au surplus Aly, l’un des disciples ou’religieux de
1’ordre d’lbn Faredh, et à qui on doit le recueil
de ses œuvres poétiques, nous apprend qu’il ne
composait ses poésies que dans des moments
d’Ê !î§ $¢› fil que quelquefois des voix célestes les
lui diétaient. La bibliothèque de Paris possède
plusieurs manuscrits du divan d’lbn Faredh. J-N.
IBN-IOUNIS. Voyez [BN-YOUNIS.
IRN-KATIB. Voyez lun-At.-Κuarla.
l
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fils de Mohammed, et surnommé Hadhrami et Aschbili, littérateur et philologue
très-célèbre, naquit à Tunis, en l’année 752 de
l’hégire (1352 de J.-C.). On ignore pourquoi lui
fut donné le surnom d’Ibn-Khaldoun, sous lequel
il est généralement connu. Après avoir étudié,
dans sa patrie, auprès de son père et des hommes
les plus célèbres de son temps, l’Alcoran, les traditions,
la grammaire, la poésie et la jurisprudence,
il fut attaché, en l’année 749 (1348), au
général Mohammed, fils de Tafrakin, qui exerçait
une autorité presque indépendante à Tunis. Son
emploi consistait à écrire, en gros caractères, sur
les actes du gouvernement, la devise du cinquième
prince de la dynastie des Abou-Hafs ou Hafsites,
le sultan Abou-lshak-Ibrahim. Au milieu des troubles
qui agitaient l’Afrique à cette époque, Ibn-Khaldoun
passa au service du souverain de Fez,
Abou-Othman (ou, comme le nomme Casiri, Abou-Anan)
Farès, fils d’Ali, fils d’Othman, et ce prince
le combla de faveurs. Après la mort de Farès, il
s’attacha au sultan Abou-Salem, aussi roi de Fez
et d’une grande partie de l’Afrique septentrionale,
et fut employé par ce prince dans sa chancellerie,
à cause de la beauté de son écriture. il
servit encore successivement divers princes d’Afrique,
jusqu’à ce qu’en l’année 784 (1382) il quitta
tout à fait cette contrée, et se rendit à Alexandrie
et de là au Caire, où il fixa sa résidence et enseigna
“publiquement dans divers collèges. En l’année
786 (1584), le sultan d’Égypte et de Syrie,
Barkouk, le nomma chef des cadis de la secte
de Malec en Égypte. Son intégrité, qui le portait à
n’avoir, dans l’exercice de ses fonctions, aucun
égard aux recommandations et sollicitations des
hommes puissants, lui fit des ennemis ; et le sultan,
cédant à leurs instances, le destitua en l’année
787 (1385). En 801 (1398), il fut de nouveau
promu à la même charge, et l’occupa jusqu’au
commencement de l’année 805 (1400). Il fut alors
destitué par le sultan Faradj, successeur de Barkouk,
et il suivit ce prince, qui se rendait en
Syrie pour s’opposer aux progrès de Tamerlan.
Lorsque Tamerlan était campé devant Damas,
Ibn-Khaldoun sortit de la ville et se fit présenter
au conquérant mogol, auquel il plut extrêmement
par l’agrément de sa conversation. Tamerlan
ayant quitté la Syrie, Ibn-Khaldoun revint au
Caire. Si nous en croyons Ahmed-ben-Arabschah,
historien arabe de Tamerlan, Ibn-Khaldoun, qui
avait fait assez bassement sa cour au conquérant
mogol, et n’avait rien négligé pour le flatter et
s’attirer ses bonnes grâces, avait obtenu de lui
la permission de se rendre au Caire pour aller
chercher sa famille et ses livres et venir le retrouver
au plus tôt. Quoi qu’il en soit, Ibn-Khaldoun,
de retour au Caire, y fut de nouveau investi des
fonctions de grand cadi des Malékites en la même
année 805 ; et après avoir encore été plusieurs
fois destitué, puis rétabli dans cette charge, il