Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 22.djvu/10

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KIA dura un dévouement absolu aux intérêts de la science et une conviction profonde. C’est ce qui explique cette critique apre et mordante, souvent dépourvue des ménagements et des égards qui aervental bien le bon droit, la raison et la vérité. luis on doit dire aussi que nul ne fut plus obligeant et plus bienveillant que lilaproth pour les personnes qui réclamaient ses conseils ; nous en avons entendu plusieurs témoigner leur satisfaction et leur reconnaissance, melées de surprise ; car, au ton de sa polémique, elles se le figuraient comme un homme intraitable et- désobligeant. L’envie, cette passion des ames basses, était absolument étrangère à Klaproth. Toujours il s’empressa dïrendre justice au vrai mérite, même à celui de s rivaux, et cet hommage était sincère. Le grand nombre des ouvrages qu’il a publiés, ses études variées et compliquées, ses recherches difficiles toujours si scrupuleuses, ses soins minutieux dans tout ce qui tient à exactitude des faits, des citations et de l’orthographe, pourraient faire supposer que c’était un de ces érudits qui, constamment livrés à leurs occupations sérieuses, restent étrangers au monde et à ses distinctions. Il n’en était pas ainsi : Klaproth avait le goût et les habitudes de la haute société. ainsi qu’un penchant très-décidé pour ce qui compose une douce et élégante existence ; il n’était l’ennemi ni de la gaieté ni des plaisirs. C’rst peut-être à ce partage entre l’étude et les dissipations mondaines qu’il dut le déclin rapide de sa santé. Depuis 1835, des palpitations, sur les symptômes desquelles il avait pu se méprendre, annonçaient qu’il portait en lui le germe d’un mal incurable ; son extérieur trainissait un dépérissement graduel et rapide. Le voyage qu’il fit à Berlin, dans fautomnc de 1854, semblait devoir lui procurer du soulagement : l’air natal, l’accueil distingué de son roi, les suffrages de ses plus célèbres compatriotes, les marques ifaflection de ses vieux amis n’avaient pu ranimer sa vie épuisée ; il revint plus souffrant, luttant contre une maladie de cœur et les commencements d’une hydropisie de poitrine qui, malgré toits les secours de l’art et les soins empressés de. bl. le docteur Breschet, faisaient des progrès effrayants. Malgré ses souffrances, Klaproth se lit longtemps illusion sur la gravité de son état, et conserva l’espoir d’une guérison prochaine. Toutefois, à la suite d’étoull’emeuts, de défaillances, de vertiges, il s’apercevait de temps en temps que ses idées se brouillaient et que sa mémoire s’atI’aiblissait. Il snccomba le jeudi 27 août 1855, à une heure du matin. — Parlons maintenant de ses principaux écrits : l° Axialisclœr magazin. etc. (Magasin a : in(ique composé par une société de gen : de letirer, et publié par J. lilaproth), Weimar, 1802, 2 vol. in-8o, cartes et lig. Cet ouvrage périodique, qui contient des mémoires sur tous les sujets possibles concernant l’Asie, est précédé d’une introduction datée de décembre 1801 ; ainsi lilaproth n’avait que dix-huit ans et deux mois

UA.’ U quand ll le signa. Il a donné dans ce recueil à Sur les contrées deifhele au dell lo Houla qui ont dtd connue du ancient ; Sur les peuple : ilagog et de Iagog ; Sur la religion de fo en Chine ; Congulle de la Chine par lu Mandchouz en till} ; Traité de fanciemu littérature du Chinon ; Derrrlption le : antiquité : du mont : de Bieotoun. prit de Kmnaqchdh (en Peru) ; Mdrqtoire de Hager eur les inscription : bahyloniennes découverte : ricensnrergjûtrsciult ’ et accompagné de remarques. On est PGÈNÃMBUÈ A surpris de la variété et de la profondeur des étu·’·’ des d’un homme de dix-neuf ans, quand on lit). ees divers morceaux. 2°* Sur la langue et l’origine de : Aghouan : ou Afghans, St-Pétersbourg, 1810, in-4o* (en allemand). Quelques auteurs avaient attribué une origine hébraïque aux Afghans : Klaprolh démontre par des preuves tirées de leur idiome, qu’ils appartiennent à la même souche que les Persans, les liourdes, les Ossètes et autres peuples dont la langue présente de l’atllnité avec le souscrit, et que depuis les temps historiques ils ont habité le pays montagneux situé entre l’Inde et la Perse. 5°* Archive : de la littérature, de l’/iixloire et de la linguistique de l’/lxie, St-PéterSbourg, 1810, in-4o (allemand), volume premier et tunique. Il contient : Parallèle de : principaux caractère : d’écriture de l’.1 sie avec l’alphabet alle¤•and ; langue.r du (Jaucaxe, — Le : flghouan :. — Le Babour Nameh, ou Livre de : conseils de l’empereur Babour-T Mémoire de sir G. Staunton sur la vaccinc ; tra- ’ duction du traité publié en chinois à Macao en 1805. — Excerpla ea : historia xatraparum arhelenxium in raajore Armenia. L’3utetlI’de cette histoire est Étienne tlrpélian, archevêque de Syounie, à la fin du 15e siècle. — Fragment : sur l’A¤a et le Pegou. et vocabulaire boman ou barman. — Fragment : de l’idiome des Lieou-Khieou. — Remarque : mr la frontière russe et chinoise, recueillie : dans un voyage fait sur le : lieua : en 1805. 4° Inscription de Yu, traduite el expliquée, Berlin, 1811, in-4o*, figures (allemand). Ce monument antique dela Chine, qui remonte au 25e siècle avant notre ère, avait été publié et commenté par llager. lilaproth a traité ce sujet plus habilement, et il a fait lithographier, en douze feuilles grand in-I’0Iîo, un /ac-rimile de cette inscription. 5°* Mémoire sur la langue et l’écril¤re de : Ouigourr, Berlin, 1812, in-8o*, figures ; Paris, 1820, in-fol. (allemand). Ce mémoire avait d’abord été inséré dans les Mine : de FOrient, t. 2. On était indécis sur l’origine de ce peuple de l’Asie centrale, souvent cité par des auteurs du moyen âge. Klaproth conclut qu’il ap-par tenait à la famille turque. 6°* Voyage au Caucase et en Géorgie, entrepris en 1807 et 1808, contenant une description compléte de : page caucasien : et de leur : habitant :. llalle et Berlin, 1812. 1814, 2 vol. in-8o*, cartes (allemand) ; traduit en anglais par F. Shoberl, Londres, 1814, in-4o*, cartes ; en français, Paris, 1825, 2 vol. in-8o, carte. Ce livre renferme beaucoup de renseignements sur le Caucase et ses peuples ; on désirerait que l’auteur