Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 22.djvu/20

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KILE royaux, chargés par le roi de Pallénation des biens du connétable de Bourbon, lui vendirent les terres du Cbastelard et de Villeneuve, en Dombes. Après cette acquisition il ajouta à son nom le titre de sieur du Chaslelard ; c’est ainsi que l’appelle François l•* dans une lettre qu’il lui écrivit le il décembre de la même année pour le remercier de l’avoir « secouru en prest d’une bonne somme d’argent. » Ce prince lui adressa une autre lettre qui est trop intéressante pour ne pas être reproduite ici z « Seigneur Iehan Cléberge, i’ay receu vostre lettre du 5° de ce mois, et par icelle veu le debuoir et diligence que vous auez faict et faictes pour le faict des emprunts que ie veux faire à Lyon, dont le vous say très-bon gré : et voyant ainsy que vous me mande : que les marchands n’y veulent entendre que mon fllz le Dauphin ne s’y oblige comme moi, i’en seray content, et tlésia mondict fil : l’a ainsy accordé, dont vous pouvez aduertir les marchands, à fin qu’ils tiennent leur argent prest, ainsy que me le mande :. Et sur ce, seigneur lehan Cleberge, ie prie ; Dieu qu’il vous ayt en sa garde. Escrit à Parts, le ll• jour de mars 1515, signé Françoys, et plus bas, Bochetel. » Kleberger avait encore arquis, le il mars 1544, un tennement qui avait appartenu aux anciens comtes d’Auxerre, situé it Lyon, à l’angle de la grande cote et de la rue Neyret, lequel fut ensuite réuni au monastère de Notre-Dame de la Déserte. Cette même année, il fut nommé, par les terriers de Lyon, conseiller de ville ; mais il refusa ces honorables fonctions, donnant pour motifs les soins qu’exigeait un fils agé de cinq ans, les affaires dont le roi l’avait chargé, et surtout son grand age. On n’agréa point ses excuses, et son nom flgura sur la liste des échevins. Toutefois, le bon Allemand ne vit pas la fin de son consulat, car ll mourut le 6 septembre 1546, dans la maison dite del S¢·Ambroi : e, située place du Plâtre, et sur l’emplacement de laquelle Louis Tolosan de Montfort a fait construire une des plus belles maisons de Lyon. Le 23 août précédent, lilebèrger avait dicté ses dernières volontés ai Il• Pierre Dorlin, notaire. Il partagea sa fortune entre sa femme et son fils unique David ; il lit un legs de quatre mille livres à l’Auina : ne générale ; quant « à ses armures, espées, haquebutes et autres bastons et instruments de guerre, ·• il les donna à son beaufils, Étienne de la l·’orge.·on a voulu conclure de cette dernière disposition que Kleberger avait été militaire ; mais il y avait alors à Lyon une compagnie d’ar•quebuslers formée des citoyens les plus notables, et tout porte à croire que Kleberger en s fait partie. Un siècle après sa mort, la postérité du bon Allemand était éteinte ; mais la presque totalité de sa fortune avait passé entre les mains d’un homme non moins généreux, t’avoeat Jacques loyrou, qui la transmit a l’Auname générale par son testament. Quelques écri ’ KLE 15 vains’iiéulent qu’ilne statue en bois, placée sur un rocher, dans le quartier de Bourgneuf, soit celle de Kleberger ; mais cette allégation n’est justiûée par aucun document authentique. I. Breghot du Lut a consacré à ce personnage, dans ses Mélange : au- Lyon, une notice où nous avons puisé les éléments de cet article. · A. P.

KLEBEBGER ou CLEBERGER (Davis), fils du précédent, né vers 1540, avait environ. six ans quand son père mourut et lui laissa une fortune immense. Pelonne de Bonzin, sa mère, lui acheta quatorze seigneuries. Lorsque les protestants, s’emparèrent de Lyon, la nuit du 30 avril au 1°* mai 1562, David se sauva à Genève, accompagné d’Étienne de la Forge, ’son frère utérin. Lc 19 novembre suivant, le consistoire de Genève les signala comme des hommes « qui ne semblent avoir ni foi ni loi et nulle religion. » Le 21 du même mois, David se rendit au consistoire, et déclara qu’étant appelé le lendemain à porter un enfant au baptême, il promet « se des partir de suyvre dorénavant l’idolatrîe, protestant de suyvre la vraye réforme de l’l·’lvangile icy preschée et annoncée, et y vcult vivre et mourir, et se faire instruire en icelle plus amplement, et de participer au sacrement de l’Église. » lfenfant que David devait porter au baptême était un des deux jumeaux desquels était accouchée la femme du baron des Adrets ; e’était une fille ; l’autre, c’était un garçon ; il eut pour parrain le célèbre réformateur maistre Jehan Calvin ; tou- · tcfois, le bon accord qui régnait alors entre les deux parrains ne fut pas de longue durée. instruit que des Adrets avait abandonné le parti de la réforme, Calvin, qui se méflait de Kléberger, s’empressa de le faire autoriser à quitter Genève en même temps qu’Étienne de la Forge, qui avait obtenu d’y demeurer sans prêter ser ; ment. David avait alors vingt-deux ans ; sa mère, qui s’était mariée en troisièmes noces, négligea peut-être son éducation ; livré à lui-même, dans ces temps- de troubles et d’anarchie, il promit d’embrasser la religion réformée, mais il est hors de doute qu’il n’en fit rien. Il épousa, nous nc saurions dire en quelle année, Susanne de Gumin, fille d’Antoine, écuyer, seigneur de Romanèche, laquelle le rendit père de quatre enfants, deux fils et deux filles. Il mourut à Lyon, le 9 novembre 1592, et fut inhumé dans l’église des Dominicains (voy. l’articIe de bl. Heyer dans les Mémoires publié : par la société d’/tistoire st dbnrlaéologie de Genève, t. 9, et les Mélanges de M. Breghct, p. 251). A. P.

KLEEMANN(Cuntrmu-Fntntmc-CnAaLzs), peintre d’histoire naturelle, naquit à Altdorf, près de q Nuremberg, en 1735. Formé par les leçons de son père, il s’associa à la réputation de Iltlsel de llosenhof, dont il avait épousé la fllle. Après la mort de ce naturaliste, il devint propriétaire de ses ouvrages sur les grenouilles et les insectes : ils lui durent en grande partie leurperflection.