Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/229

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édition de son livre Ecclesia ante legem, tout ce qu’il avait écrit contre Lapeyre (Disciple du temps, p. 209). Jacques d’Auzoles mourut à Paris le 19 mal 1642. Nous avons de lui un grand nombre d’ouvrages imprimés et manuscrits, qui renferment beaucoup de choses utiles et curieuses, au milieu de paradoxes et de rêveries. Ils sont tous dédiés à quelques personnages éminents dans l’État ou dans l’Église. Lapeyre avait formé « la résolution de suivre l’ordre des puissances du royaume, tant que ses labeurs le pourraient permettre, et à mesure qu’il les donnerait au public, etc. » (Chronologie.) Les dédicaces, précédées ou suivies du portrait du patron, sont des modèles de basse flatterie et de mauvaises pointes ; les Discours aux lecteurs, qui les accompagnent, semblent être des amendes honorables dans lesquelles l’auteur demande pardon de son nouvelouvrage « à genoux et les deux mains jointes. » Nous allons donner la liste de ses ouvrages, sans rien retrancher aux titres, parce qu’ils indiquent le sujet qui y est traité et ses divisions. Imprimés : 1° Sancta Domini Nostri Jesu-Christi Evangelia, secundum evangelistas, Paris, 1610, in-fol. C’est une espèce de concordance qui lui coûta sept ans de travail. 2° Les saints Évangiles de None-seigneur Jésus-Christ, selon les saints évangelistes, Paris, 1610, in-4°.C’est la traduction de l’ouvrage précédent, mais, comme il dit lui-même, « par une méthode différente de la latine. » 5° Melchisédech, ou Discours auquel on voit Qui est le grand prêtre roi, et comme il est encore aujourd’hi vivant en corp : et en âme, bien qu’il y ait plus de trois mille sept cents ans qu’il donna sa bénédiction á Abraham, Parls,1622, in-8°. l’auteur conclut nettement (ce sont ses expressions, p. 215), ou que Hénoch et Melchisédech ne sont qu’un seul et même homme sous deux divers noms, ou que, si Melchisédech est autre que Hénoch, il est un des fils d’Adam, et l’un des justes qui sont encore au paradis terrestre, comme Hénoch et Élie. Dom Calmet, dans sa dissertation sur Melchisédech, en tête de l’épître aux Hébreux, semble n’avoir compris ni d’Auzoles de Lapeyre, ni les pères Petau et Sallan, qui ont écrit contre celui-ci. 4° Job, ou sa véritable Généalogie, de laquelle on voit comme il est descendu de Nachor, selon les Hébreux et St-Jérôme, qu’il épousa Dina, fille de Jacob, suivant Philou, et ne fut jamais des descendants d’Esaü, ni contemporain de Moïse, contre l’opinion commune, Paris, 1625, in-8° ; 5° Apologie contre le père Salian, jésuite, du temps auquel a vécu Melchisédech, Paris, 1629, in-8° ; 6° la Sainte Géographie, c’est-à-dire exacte Description de la terre et véritable démonstration du paradis terrestre, depuis la création du monde jusques à maintenant, selon le sens littéral de la sainte Écriture et ’selon la doctrine des Sts-Pères et docteurs de l’Église, Paris, 1629, ln-fol., 7° le Discíple du temps, ou libre et très-humble réplique touchant Ycrlgme et généalogie de Job, contre le vingtième chapitre du livre neuvième de la Doctrina du temps, du R. P. Petau, jésuite, avec des remarques chronologiques contre ses animadversions, par St-Épiphane, et quelques échantillons des défauts de sa Chronologie, Paris, 1651, in-8°. 8° lhlntibabaa, ou Anéantíssement de l’attaque lmããinaire du R. P. Bolduc, prêtre capucln, Paris, 16, in-8°. Le mot babau. dans la langue de l’auteur, signifie néant. vilaine bète. épouvantail pour le : enfants. Une lettre du bon père Bolduc, dans laquelle il se vantait defoudmyer les impertinence : de Lapeyre-et de le réduire lui-même en cendres, donna lieu à ce pamphlet, où se trouvent quelques plaisanteries de bon aloi. Si l’on est curieux de voir des sottises et des grossièretés mêlées dans un même article, on n’a qu’a voir celui de Baillet sur l’Antibabau ; 9° La Sainte Chronologie du monde, divisée en deux parties, et chacune d’ocelles en cinquante-neuf siècles, y compris le siècle auquel nous sommes. En première partie se voyent les preuves démonstratives de la durée du monde, depuis la première année de sa création jusques à maintenant ; et en la seconde les discours et raisons qui se peuvent et doivent dire sur lesdites preuves, Paris, 1652, in-fol., ouvrage attaqué par le père Petau dans la troisième partie du Rationarium temporum, avec l’amertume trop ordinaire à ce savant jésuite. On a reproché sans juste raison la Lapeyre d’y avoir voulu excuser les impostures d’Annius de Viterbe. 10° Le Berger chronologique, contre le prétendu géant de la science des temps, ou Défenses sans artifice pour la nue vérité, contre les délis et les menaces inutiles du R. P. Denis Petau, jésuite, insérées au premier livre de son Rationarium temporum, touchant les défauts qu’il dit être en la Sainte Chronologie du monde, divisées en cinquante-quatre articles, avec treize émonstrations claires et naïves de ses erreurs et confusions sur l’ordre des temps, le tout justifié suivant la sainte Écriture contre ses fausses maximes, Paris, 1634, in-8° ; 11° l’Ariadne, ou Filet secourable pour se développer des embarrassements nouveaux du R. P. Denis Petau, jésuite d’Orléans, et sortir promptement de ses labyrinthes chronologiques à la honte et confusion du Monstre des temps appelé Rationarium, Paris, 1634, in-8°. Ce traité n’est point inutile à ceux qui lisent les Rationarium temporum et Doctrina temporum du père Petau ; ils y verront que ce jésuite, tout en se fâchant contre Lapeyre, a souvent profité de ses remarques, et qu’il aurait dû en profiter plus souvent. 12° Éclaircissements chronologiques et nécessaires, pour les véritables positions des matières qui sont dans les poëtes et autres historiens fabuleux, tant des règnes de Priam, roi de Troie ; d’Ageus, Theseus et Menesteus, rois d’Athènes, que de la chasse du sanglier calédonien, combat des Lapithes et Centaures, voyage des Argonautes ; première et deuxième guerre de Thèbes, première et seconde prise de Troie, et une infinité d’autres telles matières, con-