Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/662

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nigsberg en 1806. Après avoir fait ses études à l’université de celle ville, il y fut attaché comme professeur particulier (privat docent). Il concourut aussi a la rédaction du journal Europa, publié par Lewald. À l’âge de trente ans, il vint se fixer à Paris, pour se livrer tout entier à ses études sur la langue grecque, et il entreprit pour la Bibliothèque des classiques grecs, éditée par MM. Didot, une édition des poëtes épiques ; il avait terminé un grand travail sur Nicandre et sur Oppien, d’après les manuscrits de la bibliothèque de Paris, quand il fut enlevé par une maladie rapide à la fin d’avril 1813. M. K. Lehrs, son frère, professeur au gymnase de Kœnigsberg, s’est fait connaître par un ouvrage intitulé De Aristarchi studiis homericis, Kœnigsberg, 1855, in-8° ; il a achevé, dans la Bibliothèque grecque de MM. Didot, les travaux dont son frère avait été chargé. F.-S. Lehrs a traduit et annoté la Cyropédie de Xénophon, et édité en grec et en latin les poésies d’Hésiode et d’Apollonius de Rhodes. Z.


LEHUEROU (Jules-Marie), historien français, né à Kernigual en Prat, le 22 février 1807. Lehuerou, après avoir fait de très-bonnes études classiques, entra dans l’université et devint professeur d’histoire au collège royal de Rennes. En 1840, il fut nommé agrégé à la faculté des lettres de cette ville. Lehuerou s’est fait connaître par deux ouvrages fort estimés : 1° Histoire des institutions mérovingiennes et du gouvernement des Mérovingiens jusqu’à l'édit de 615. Paris. 1811, in-8° ; 2° Histoire des institutions mérovingiennes et du gouvernement des Carlovingiens, Paris, 1815, 2 vol. in-8°, Malgré le mérite de ces travaux, qui lui assurait un bel avenir dans l’université, Lehuerou succomba à une atteinte de mélancolie, et il se donna la mort près de Nantes, le 29 octobre 1845. Lehuerou a en outre travaillé à la nouvelle édition du Dictionnaire historique et géographique d’Ogée. Il a laissé de nombreux manuscrits sur l’étude des langues et des antiquités celtiques. Z.


LEHWALD (Jean), général prussien, fut un des lieutenants les plus distingués de Frédéric II. Né en 1685, il entra au service dès l’âge de quinze ans, et se fit remarquer dans une armée où, avant le règne de ce grand roi, il avait cependant trouvé peu d’occasions de se distinguer. Son avancement y avait été rapide, et il était général-major lors de l’avènement de Frédéric II, en 1740. S’étant signalé à la bataille de Czaslaw, il fut nommé lieutenant général. En 1741, il eut le commandement de la place de Glatz, et dans les années suivantes il commanda un corps de 6 000 hommes, sous le prince d’Anhalt-Dessau, et sedistingue particulièrement à la bataille de Kesseldorf. Nommé feld-maréchal en 1751, il eut le gouvernement de la province de Kœnigsberg qui, dans la campagne de 1755, fut envahie par une armée de 100 000 Russes que commandait Apraxin. Il n’avait que 21 000 hommes à leur opposer, et cependant il ne craignit pas de les attaquer, dans une position formidable, à Jaegendorff. Forcé de se retirer, il fit sa retraite en bon ordre, et, après quelques manœuvres habiles, il contraignit les Russes, qu’il suivit jusqu’à Tilsitt, à se retirer derrière le Niemen. L’année suivante, il combattit en Poméranie contre les Suédois, sous les murs de Stralsund, où il obtint quelques succès. Le roi lui ayant ensuite donné le gouvernement de Berlin, il fut obligé d’abandonner cette capitale et de se retirer dans Spandau, lorsqu’elle fut envahie par le corps de Lascy en 1760. Bien que parvenu à un âge très-avancé, le feld-maréchal Lehwald ne cessa de combattre qu’à la paix de 1765. Il mourut le 16 novembre 1768, à l’âge de 84 ans. M-dj.


FIN DU VINGT-TROISIÈME VOLUME.