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chrétienne par les lumières naturelles, Lyon, 1770, 6 vol. in-12. Quelques longueurs y sont rachetées par la force des raisonnements, et par des traits lumineux et frappants de vérité qui caractérisent tous les ouvrages de l’auteur. L’ouvrage, pour la partie théologique, fut revu par un des grands vicaires du diocèse de Genève. 18° Le Mentor moderne. ou Instruction pour les garçons et pour ceux qui te : éleveur, Paris, 1772, 12 parties en 11 volumes ; 19° Manuel de la jeunesse, ou Instructions familières, en dialogues ; 20° Contes moraux. Lyon,1774,2 vol. in-12. Ce sont quatre petits romans fort médiocres, ainsi que ceux qui se trouvent dans l’ouvrage suivant. 21° Nouveaux Conte : moraux. Lyon» 1776, 2 parties in-8° ; 22° la Dévotion éclairée, ou Magasin des dévoter, Paris, 1779, 1 vol. in-12. Telle est la collection complète des ouvrages publiés par madame île Beaumont. Eidous rassembla, du vivant de l’auteur, le mélange suivant : Œuvres mêlées de madame Le Prince de Beaumont. extraites des journaux et des feuilles périodiques qui ont paru en Angleterre pendant le séjour qu’elle y a fait. Maëstricht, 1775, 6 vol. in-12 ; traduit en allemand, Leipsick, 1776, 2 vol. in-8°. C’est, à peu de chose près, la réimpression du Nouveau Magasin, n° 5° ci-dessus. D-n-s.


LEPRINCE (Nicolas-Thomas), né à Paris en 1750, fut successivement employé à la bibliothèque du roi, au dépôt des livres imprimés, puis à celui des manuscrits, ensuite inspecteur de la librairie près la chambre syndicale de Paris, et inspecteur au recouvrement des livres dus à la bibliothèque du roi, dont Sa Majesté le nomma secrétaire en 1789. Il fut dépouillé de cet emploi en 1792 par Carra, Chamfort, et depuis ce temps, vécut dans la retraite. Il mourut à Lagny le 31 décembre 1818. Leprince a publié = 1° Essai historique sur la bibliothèque du roi, Paris, 1782, 1 vol. in-12 ; 2° Petite Bibliothèque des théâtres. Paris, 1785 et années suivantes, in-18. Il rédigea cette collection en société avec Baudrais (voy. ce nom). 5° Catalogue raisonné des livre : de la biblio.. tltéque de M. Hue de Miroménil, Paris, 1781, in—1°, tiré à douze exemplaires. Leprince déposa en manuscrit à la bibliothèque du roi, lors de sa retraite, une Bibliothèque pittoresque, ou Catalogne raisonné des livre : qui traitent de la peinture, sculpture, architecture, gravure, perspective, etc. — On l’a quelquefois confondu avec son frère cadet, René Larmucs, auteur de Lettre : : ur l’époque de plusieurs invention : du moyen âge, des moulins, de I’/horlogerie. etc.. dans le Journal des : avant : de 1779 a 1782, et tirées à part, in-12. Il s’y trouve un morceau très-intéressant sur l’origine du violon. que Fayolle a inséré dans ses Notice : sur Coretti, Tarlini, Gavinié : et Viotli. 1810, in-8°. On doit encore à René Leprince une édition du Ta-aile du choia : et de la méthode des études, par l’abbé Fleury, corrigée et augmentée d’après un manuscrit de l’auteur, Nîmes et Paris, 1784, in-12. Z.

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LEPROUST (le P. Prune), né à Poitiers le 4 décembre 1624, n’eut pas plutôt terminé ses études qu’il voulut embrasser l’état religieux et entrer dans l’ordre des Ermites de St-Augustin. Le prieur du couvent de Poitiers, auquel il s’adressa, l’examina, reconnut la solidité de sa vocation, mais exigea, à cause de sa jeunesse, qu’il attendit quelque temps. Après dix-huit mois passés dans les prières, Léproust, âgé de dix-sept ans, commença son noviciat sous le nom de frère Ange, qu’il conserva toujours. Dès qu’il eut prononcé ses vœux solennels, le 25 mars 1612, il fit son cours de philosophie, celui de théologie ; et les succès qu’il obtint dans l’étude de ces sciences déterminèrent ses supérieurs à le charger de les enseigner à son tour, après qu’il eut été ordonné prêtre. Il y avait environ dix ans qu’il professait d’une manière remarquable, quand on l’appela au ministère de la chaire. Le P. Leproust prêcha successivement et toujours avec un zèle vraiment apostolique en Berri, en Bretagne et à Paris. Il avait quatre frères et quatre sœurs, tous plus jeunes que lui. Trois de ses frères entrèrent dans l’ordre des Capucins. Le plus âgé fut un laborieux missionnaire, l’autre un prédicateur distingué. Le troisième, prêtre séculier, eût pu arriver aux plus hautes dignités s’il eût voulu tirer parti de la considération dont il jouissait auprès de la cour de Rome, où son esprit et son érudition l’avaient fait appeler par un cardinal qui se l’était attaché en qualité de théologien ; il préféra vivre loin du monde, dans le couvent de Poitiers. Deux de ses sœurs se firent religieuses au monastère de Notre-Dame, à Chatellerault, et y furent des modèles de régularité. Les vertus et la capacité du saint religieux lui acquirent une si grande considération parmi ses confrères que, dans un chapitre tenu à Montmorillon en 1659, ils le nommèrent prieur du couvent de Lamballe. Nommé visiteur en 1662, Leproust continua de résider à Lamballe. Ce fut alors qu’il fonda une congrégation dont les membres, liés à Dieu par les trois vœux de religion, durent se dévouer au service des pauvres dans les hôpitaux, notamment dans ceux où, comme en Bretagne, ce pieux service était le plus négligé. Trois demoiselles nobles et animées d’un zèle charitable secondèrent le projet du P. Leproust, qui les établit, en 1662, dans l’l1otel-Dieu de Lamballe appelé le Petit hôpital. C’est ainsi que commença la société des hospitalières de St-Thomas de Villeneuve, société qui s’étendit bientôt dans plusieurs villes de Bretagne, telles que St-Brieuc, Moncontour, Dol, St-Malo, Bennes, Quimper, Concarneau, Landerneau, Brest, Malestroit, Chateaubriant, et qui a formé ensuite des établissements hors de la province, principalement à Paris, où elle possède quatre maisons et où réside maintenant la supérieure générale. Le pieux fondateur de cette société eut à vaincre bien des obstacles pour la consolider. Dès qu’il y fut parvenu, il lui donna des constitutions rédi-