Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 27.djvu/62

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et enfin, que la comparaison des lois et des mœurs des chrétiens et des mahométans montre d’une manière éclatante la vérité des principes de l’évangile et la fausseté de leur Alcoran. Les prenves et les raisonnements du P. Marracci ont été jugés assez faibles (voy. la Bibl. choisie du P. Rich. Simon). Il publia ensuite l’ouvrage entier, contenant le texte arabe avec la version latine, sous ce titre : Alcorani teaíuu uníoernn ez corractiorilms ambien cuarplarilnu sunund fide nique pulcherrianis claamcteribus descripms, etc., Padoue, 1698, in-fol., 2 vol. Le premier contient le Prodfomus, et le second l’Alcoran. avec des notes critiques et grammaticales fort estimées. Les caractères arabes employés pour le texte sont ceux que le cardinal Barbadigo avait fait graver à ses frais pour l’imprimerie du séminaire de Padoue ; ils sont assez corrects, mais peu élégants (non lumlcatí quidam, sed salis probables, dit M.Schmlrrv.*r). Marracci s’était d’abord adressé aux imprimeurs de Hollande, qui offrirent de supporter tous les frais de l’impression, en lui donnant un certain nombre d’exemplaires, pourvu qu’il consentît a retrancher sa réfutation ; tout chrétien, disaient ils, pouvant aisément réfuter l’Alcoran. Le savant traducteur ne voulut pas se soumettre à cette condition. La réimpression de cet ouvrage, citée par quelques bibliographes [1] comme ayant paru ù Francfort en 1715, chez Jean-Philippe Andrea, est imaginaire. Malgré l’annonce qu’en fm le Goma sa um»-au ¿’1¢¢u¢(¢. si, p. 433), nous pouvons assurer hardiment qu’elle n’a jamais paru. La version latine a été réimprimée séparément par les soins de Christ. Reineccius, Leipsiclr, 1721, in-8°. Marracci a eu la principale part à l’édition de la Bible arabe publiée par ordre de la Propagande. Rome, 1671, 3 vol. in-fol. Il y avait travaillé pendant vingt-six ans. On a mcore de lui z la Via du P. Leonardi, fondateur dela congrégation des clercs de la Mère de Dieu (en italien), Rome, 1678, in-U ; - une Grammaire laine, Lucques, 1616, in-16, souvent réimprimée ; - l’Ebreo preso par la buoae, accro liaroraí /’aarilícrî ed amíchevolífalti con i rabbiní di Bona ínlorno ol Hessia, Rome, 1701, in-fi". li éditeur de cet ouvrage l’a fait précéder d’unloge de l’auteur, dont on trouve un extrait assez étendu dans les Mémoires de Niceron, t. 11. On y renvoie les curieux pour les détails. On peut aussi consulter Do m-ip¢o›-ibn : eongragazionis rlaricorlar regulariami Matra) Dei, par le P. Frédéric ùrteschi, Rome, 1751, in-1°, où l’on trouve le détail de dix autres ouvrages moins importants du P. llarracci, et de neuf qui sont demeurés en manuscrit, parmi lesquels une I/in de son frère. — Lori : Llaaaaccr, dit le jeune, neveu des précédents, de la même congrégation, se livra principalement au ministère de la chaire, et mourut le 19 avril 1782, après avoir publié en italien, de 1689 à 1730, vingt et un ouvrages ascétiques, dont on peut voir le détail dans Sarteschi, et en latin un Onomaatícon urbium ne locorum sam : Scripnma. . alplmbetica redacmm, Lucques, 1705, qui peut encore être consulté avec fruit. W-s.

MARRAGON (Issu-Hamm), député du département de l’Aude à la convention nationale, naquit à Luc le 10 juillet 1741. il vota la mort de Louis XVI, et après avoir opiné pour l’appel au peuple, il repoussa tout sursis à exécution, ce qui présentait une contradiction évidente et l’a classé au rang des régicides. Marragon s’occupa beaucoup dans les comités d’agriculture des travaux publics, et il présenta des plans sur les moyens de vivitier la navigation intérieure. Ayant été, avant la révolution, commis du directeur général du canal de Languedoc, dont il devint le gendre, il était fort instruit dans cette partie. 15111795 il fut envoyé au Havre, où il montra de la modération. Nommé alors membre du conseil des Anciens, il en fut secrétaire ; et, à la suite d’un rapport, il fit déclarer nuls les droits de la famille Riquet-Caraman sur le canal de Languedoc, et décréter que la république s’emparerait de ce monument industriel. Le 21 décembre 1797 ; il fut élu président du conseil des. Anciens. Il en sortit en mai 1798, et le directoire l’envoya comme successeur de Roberjot près des villes hanséatiques. Il se trouvait à Hambourg lors de Yarrestation de Napper-Tandy, et se disposait à en partir a cause du refus du sénat de mettre ce prisonnier en liberté, lorsque le directoire lui ordonna de rester et d’insister sur cette demande. ce qu’il lit vainement. De retour à Paris, il fut nommé commissaire du directoire près l’administration des canaux intérieurs, et en 1800, il obtint, par la faveur de Cambacérès, son comåaatriote e son ami, la place de receveur gén.ral du département de l’llérault, qu’il transmit à son fils quelques années aprés. Il vivait à Paris dans une opulente retraite, quand il fut atteint parla loi de 1816 qui exila les régicides. Marragou se retira à Bruxelles, et il y mourut le 1er avril 1829, lorsque son exil allait finir par la révolution de 1830. M—n j.

llARlAS’l’ (Annuaire), publiciste et homme politique, naquit le 5 juin 1801 à St-Gaudens (Haute-Garonne). Son père, .lean-François Mar*rast, avait occupé la charge de procureur au sénéchalat de Toulouse ; (plus tard, il acheta une étude d’avoué à St-Gan ens. Ce fut au collège de cette ville qu’Armand reçut sa première éducation. Son père mourut en 1810 ; la veuve, sans fortune et ayant il sa charge une nombreuse famille, ne put qu’à force de sacrifices suffire à l’éducation de ses enfants, et Armand Marrast était à peine âgé de seize ans qu’il dut songer à venir à l’aide de sa mère. Il sétait fait rapidement remarquer parmi ses camarades ; on lui confia en 1817 la classe des élèves du premier âge, et des l’année suivante, il était nommé au 8

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  1. Sarteschi, p. 200.