tant d’énergie et refusa de livre à l’ennemi ce dernier asile. Le Duc de Savoie ayant envoyé peu de temps après son jeune fils Emmanuel-Philibert auprès de Charles-Quint, lui donna pour guide et conseiller intime Hugues Michaud , qui suivit ce prince dans ses glorieuses campagnes des Pays-bas. L’empereur fut tellement satisfait des services que Michaud rendit au jeune Duc et à lui même que, par lettres datées de Bruxelles, le 15 Février 1549, il le créa chevalier et comte palatin d’empire, avec « pouvoir ( ce sont les termes de l’acte ) de légitimer les bâtards, de créer des notaires, d’affranchir les serfs,et autres prérogatives des comtes palatins. » Le Duc de Savoie ajouta à ces récompenses d’autres faveurs non moins précieuses. Michaud ne se sépara plus d’Emmanuel-Philibert , il étais auprès de lui, à la glorieuse bataille de Saint-Quentin, et il l’accompagna encore quand ce prince revint dans ses Etats , qui lui avait été rendus par la paix de Cateau-Cambrésis en 1559. Hugues Michaud fut alors chargé d’aller reprendre possésion en son nom de la Bresse et du Bugey. Revenu auprés de son souverain, il continua à jouir de toute sa faveur et fut nommé son premier secrétaire et en même temps Maître des comptes à Chambéry. Il mourut dans cette ville en 1572, laissant plusieurs enfants de Nicolle des Molettes qu’il avait épousé en 1564. Sa postérité s’est divisé en, plusieurs branches, dont l’une est fixée depuis longtemps à Nice, et l’autre dans la terre de Mognard puis celle de d’Albens. De la première sont issus deux célèbres guerriers qui, devenus aides de camp généraux de l’empereur Alexandre, le servirent avec tant d’éclat dans ses dernières campagnes, et dont l’ainé, ayant rempli en 1814 la mission de rétablir Victor-Emmanuel sur le trône de Sardaigne, reçut de ce prince le titre de Comte de Beau-Retour. Le second, marchant à coté de l’empereur Alexandre au siège de Thorn, en 1813 eut le bras emporté par un boulet de canon.
A―Y
MICHAULT (Pierre), l’un des poëtes les plus
remarquables du 15e siècle, était, selon toute
apparence. né dans la Franche-Comte. fin passage
du Doctrinal, danzxlequel il cherche à excuser
la grossièreté de son style par le lieu de sa
naissance et son langage maternel. a fait imaginer
à Legrand dltusmy qu’il était Gascon ; mais
cette conjecture n’est appuyée que sur une copie
du Domina !. conservée à la bibliothèque de Paris,
et qui est précédée d’une dédicace au duc
de Guyenne ; et Legrand convient qu’elle n’est
pas bien solide. En efl’et, Michault nous apprend
ui-même qu’il était né sujet du duc de Bourgogne.
Olivier de la Marche parle. dans ses Mémoires
(liv. Ier. ch. 2I·. d’un Michault, de Certaines’Il,
qui soutiut en Hifi un assaut contre
Jean Rasoir. de Hainault. au Pas-de-Plours. à
(1) ll Enertaines. bailliage de GrI}’XXVIII.
Challon : il avait déjà fait mention (ch. M) de
Michault le rheroririm, attaché à la cour de
Bourgogne. et ce personnage est certainement le
même que notre Pierre Michault, qualifié par
d’autres d’m-ou-ur du bon duc Philippe. Jules
Chilllet fl), Ferd. Lampinet, D. Payen. etc., réclament
Michaultcoinme Franc-Comtois ; D. Payen
le fait naître à Essertaines. et l’auteur anonyme
de l’Es.tai sur qm-lqu¢·.r gm.: de l¢·lI:·cs· du mmle de
Bourgogne, à la Chaux-Neuve. bailliage de Pontarlier.
Quoi qu’il en soit. cet écrivain fut attaché
au comte de Charolais, si connu dans l’histoire
sous le nom de Charles le Tétneraire. On
ignore les circonstances de sa vie, mais on croit
qu’il mourut vers M67 (2). On a de lui : l• le
Dorrrinal du temps présent, Bruges, Colard Mansion.
petit in-foI., sans date fllifiôl, caractères
gothiques, fig., très-rare. Cette édition est regardee
comme la plus ancienne. Cet ouvrage a
ete réimprime sous ce titre : Ir l)om-i’nal ale murl,
par lequel on peut carre clerc sans aller à Ievrole,
Genève, 1522, petit in-li", gothique. fig. C’est
une satire des mœurs du siècle ; elle est écrite
en prose, melec de vers de huit ou div syllabes,
presque toujours divises par stances (3’. L’auteur
suppose qu’un jour, se promenant dans un
bois, il y trouva la lrrru tout eploree, parce
qu’on l’avait bannie des écoles. Sur sa prière,
elle lui en fait visiter douze. qui ont pour maitres
ou maîtresses Orgueil, l·’ausset :’, l.u.tur¢·, etc.
Chacun de ces maîtres tient à ses disciples des
discours appropries à son caractère. Les leçons
terminées, Faumnl réunit tous les elèves, les
evamine et leur distribue des grades dans la
forme adoptée alors par les universiles. Au sortir
de ces écoles de corru tion. l’n-la le conduit
à celle don ! elle fut autreliiis la souveraine régulatrice.
Les chemins en sont couverts de ronces
et d’(-pines ; sur le ortail de l’edifiee à demi
ruine. mais dont les iiondements sont solides. on
voyait les images des rois, des princes et des
philosophes qui y avaient pris jadis des leçons.
Il n’y avait que quatre chaires. mais elles étaient
occupées par Justin, Prudence, Temprirance et
Force, et Miclmult v entend. comme on le pense
bien. des discours tout diflerents de ceux qui
l’avaient scandalise dans les autres écoles. Ce
cadre est ingénieux ; mais pour le remplir d’une
manière convenable. il fal ait à l’auteur un art
et un talent qu’il n’avait point. L’abhe Joly a
publie sur cet ouvrage une dissertation dans le
Jlerrurc de Fmmv, mars ITH. et Goujet en a
(1) ll At/mur Srquannrun sire Index teriploruu Burgumlic liban’, manuscrit con-crré Ã la bibllinlhi-inc de Ylesanîs-·n.
(2) Le nom de àhchault n’est. point compris dans état dci ot“C|*l’$ Bl dülhêâilqllfs (LES (ill¢’>. lI|’|lI’I|: ttïigi à la $llC df ! Mwmaivn pour u·•·~v ai l’h-sl un al- Frn··«·¢ cl de Ifo-ug~« ; n••, par le béneducttn Auhrev Ainsi. on doit presumer qu’il était. mort en l·|·î’l, un peu man ! Plnlnppi- le won,
(3) Le I) «r l n il Jr r ··«·/ ·l«· P Nlicli ml ! n’n point ele inutile, smrant l’nl-l~• (i •u-ct, à l au cur «l·· l’Ahu v ·l· en nl, pod ·: e du i «’··x-c leunju, qu : lu-i attribut : à Rene d’An, o i, roi de Sn-ilc»l’.·y. l(•.$l- i8