Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 29.djvu/68

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HON léte à ses États, et en lïlit), Assise, Fano et Urbiu. Sa souveraineté était dès lors plus étendue que ne le fut jamais celle d’aucun des ducs d’Urbin ses successeurs ; mais son pouvoir n’était fondé que sur la violence des factions. le pape avait excommunié Frédéric, et l’avait déclaré hérétiqueetidolitrez tous lesguelfesde ses États étaient ses ennemis. Ceux-ci ayant soulevé le peuple d’Urbin le 22 avril 1322, à l’occasion de quelque imposition nouvelle établie par le comte. les rebelles le poursuivirent dans une teur où il s’était réfugié. En vain Frédéric se présenta la corde au cou à ses sujets, leur demandant miséricorde, il fut mis en ièces avec son fils, et leurs corps furent jetés F la voirie. lieux autres de ses li s furent arrêtés ir Gubbio. -·· Spmmza ne loxrnrnrao, son cousin, s’enfuit à St-llarin z cette petite république lui accorda sa protection. Itecanati, Fano et Osimo. À la nouvelle de cette sédition, chassèrent aussi les officiers de la maison de lontefeltrio, et se rendirent au pape. Toutefois, dès le mois d’aoùt suivant, les villes d’osimo, de Fermo et de Fabbriano se déclarèrent de nouveau pour le parti gibelin, et se rangèrent sous l’obéissance de Speranu, seul héritier de la maison de Montefe tro qui eût conservé sa liberté. Nolfo, fils de Fréd(ric, ayant été ensuite délivré de sa captivité. fut rétabli dans la seigneurie d’Urbin au mois de juillet 13 !t, de moitié avec Speranza. Ces deux seigneurs poursuivirent les meurtriers de Fredé-· rie, qui s’étaient réfugiés dans les châteaux des Malatesti, et ils tirèrent d’eux une vengeance cruelle ; mais la jalousie du pouvoir divisa en t335 les deux seigneurs de htoutefeltro, et Nolfo, comme représentant de Frédéric, son père, s’empara sans partage de la souveraineté. — Nolfo ns Mommnno montra bientôt qu’il n’avait pas dégénéré de ses vaillants ancêtres. Il soutint de longues guerres en Romagne, où il avait entrepris de protéger Ferrantino Malatesti contre Gaeotto et Malatesta, seigneurs de Rimini. Cependant il s’engagea quelquefois aussi avec la petite armée qu’il avait. formée au ser-vice de puissances étrangères. Il comrnanda les Pisans en 13H, dans la campagne ou ils remportèrent les plus rlrands avantages sur les Florentins au siège de Lucques. Plus tard, les grandes compagnies formées par des aventuriers allemands désolèrent les comtés d’Urbin et de Montefeltro : aussi ces comtés se trouvèrenbils hors d’état de résister au car-dinal Egidio Albomoz, lorsque celui-ci fut envoyé en Italie Ipar le pape pour recouvrer le patrimoine de l’Bg ise. Albornoz s’empara successivement d’Urbin et de tous les lieux forts de la maison de Dlontefeltro. Cette maison, en 1366, était entièrement dispersée. Nolfo était probablement mort à cette époque, et ses fils Galas et Branca étaient exilés loin de leurs États. S. S-r. ION’l’EFEL’l’ll0 (Airroms, comte na). seigneur d’Urbin, recouvra en 1375 l’héritage de Nolfo,

ION 63 son aïeul. après neuf ans d’exil : profitant de la guerre que les Florentins faisaient Grégoire XI, il arriva le 2l décembre à Urbin, avec 400 cavaliers Florentins, et il fut immédiatement installé dans la souveraineté par le peuple attaché dès longtemps à ses ancêtres. Bientôt après, il s’empara de Cagli et de toutes les places qui formaient son héritage. Antoine e Montefeltro, toujours attaché au parti gibelin, eut quelques guerres à soutenir pour cette cause, surtout en 1391, avec les Malatesti, chefs du (Larti guelfe. Après y avoir montré beaucoup’valeur, il signa la paix et gouverna ses peuples avec sagesœ, jusqu’au mois d’avril NO, qu’il mourut. Il avait ajouté Gubbio à ses États. — Son fils Guid’-Anwnio on Mowrsrznrao lui succéda. Il suivit le métier des armes, comme avaient fait tous ses ancêtres, même au temps où l’Italie était le plus ellémiuée. En l, il se mit au service du pape Martin V, pour attaquer Braccio de Montone, et il enleva la ville d’Assise à ce grand capitaine. Cclui-ci cependant demeura maître du château, par où il rentra ensuite dans la ville et y lit un grand massacre des soldats de llontefeltro. Martin ’ayant en M30 partagé l’héritage des Malatesti. accorda plusieurs châteaux du territoire de Rimini à Gu1d’AlItonio, en récompense de ce qu’il l’avait secondé dans cette expédition. La même année, ce seigneur ssa au service des Florentins, et les command): dans leur guerre contre Lucques ; mais, opposé à un capitaine plus habile que lui et ob igé par les or res de Florence à livrer bataille contre son ropre avis, il fut entièrement défait le 2 décembre par Picciniuo. Il mourut en istil. — Batiua ns Mos-Tl-Il·’BL’l’R0, sa sœur, se rendit célèbre autant par son esprit que par sa piété. Son mari, Galcaz Nlalatesti, ayant vendu à son gendre Sforza la souveraineté de Pesaro. elle quitta le monde et prit le voile chez les elaristes e Foligno, où elle mourut en réputation de sainteté le 3 juillet lH8 (voy. Msurssrn}. — Oddo-Antonio os : Mosrarmxrao, fils et successeur de Guid’Antonio, s’était déjà du vivant de son père abandonné à une débauche effrénée : lorsqu’il fut souverain il crut n’avoir plus aucune retenue li garder. Il tit enlever dans Urbin des femmes à leurs maris, ct il punit la résistance de ceux-ci par de cruels supp ices. Les habitants d’Urbin ne supportèrent pas longtemps sa tyrannie ; des coujurés entrèrent dans sa chambre la nuit du 22 juillet MH, et le massacrèrent avec deux des ministres de ses débauches et de ses cruautés. Son frère Fré· déric fut son successeur. Il paraît que le pape Eugène lV avait donné à oddo-Antonio le titre de duc au mois d’avril HL2 : cependant son frère et successeur Frédéric ne s’intitula due d’Urbin en 1175 que gl’après un nouveau diplôme, qui ne rappelait point la concession faite à odd0·Antonio. S. S-1. d MON’l’EFEL’l’R0 JFRÉDÉIIC IP. comte et premier