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ration, la virtuose du siècle, chantait en 1778, à Paris, dans un des cafés du boulevard, ou le directeur de l’opéra l’entendit : il l’engagea sur-le-champ pour la troupe de l’opéra bulfa, qui, a cette époque, jouait sur le théâtre de l’Académie royale de musique. Elle acquit, en peu de temps, une grande réputation, et elle l’a soutenue, tant en Italie qu’a Londres. Cest surtout dans cette dernière ville, où elle a chanté pendant neuf ans, que la signera Banti a laissé des souvenirs de son rare talent. P-x.


BAODAN, fils de Ninéadha, monarque d’lrIande, issu, au 1° degré, du grand Niall-Noygiallach (ou Neill des neuf otages), monta vers l’an 565 sur le trône suprême de cette île, que venait d’occuper avant lui son cousin germain lnniéric. Il n’y resta pas longtemps. Attaque par un compétiteur qui voulait lui ravir le Stteplre a tout prix, vaincu, poursuivi, prés d’être atteint, il se réfugia dans un monastère, qu’avait fondé et que gouvernait le célèbre Columba, ou Colomb-Kill, qui fut depuis l’apótre des Pictes. Le monarque et l’abbé avaient un aïeul commun, et tous deux espéraient que la loi de l’hospitalité, si sainte en Hibernie, devenant encore plus sacrée par le respect du à un asile religieux, sauverait au moins la vie du roi vaincu. Colman,1ils de Dermod (c’était le nom de l’usurpateur victorieux), vint arracher lui-même le malheureux Baodan des autels qu’il tenait embrassés, et le fit massacrer à la porte du monastère. Columba courut aussitôt dans toutes les tribus des Hy-Nial, ou 0-Neills septentrionaux, demandant vengeance pour un monarque de leur sang assassiné, pour la loi de leur pays enfreinte, pour les asiles de leur religion violés et profanés par le meurtre. À la voix de son saint et royal anachorète, l’Ultonie entière prit les armes, et celui qui s’était rendu coupable de tant d’attentats en fut puni. Colman perdit l’espoir du trône avec la vie. Baotian, d’autant plus regretté que ses vertus et son savoir lui avaient valu son élection au rang supréme, eut pour successeur Aodb, ou Hugues ll, fils d’lnméric. L-T-L.


BAPST (Michel), médecin allemand du 16° siecle, composa un ouvrage de chinwgie, sous le titre de Neue : Arznei-Kunst md Wonder bueh, en 5 vol. Le 1" fut imprimé à Mulhauseu, en 1590 ; le 2’ à Leipsick, en 1592 ; le 5’ à Eisleben, en 1596 2 ils furent réimprimés plusieurs fois. Dans le 5’ volume, l’auteur traite des plantes qui ont la propriété d’étancher le sang. Bapst a composé un autre ouvrage, sous le titre de Juniperelum oder Wachholder-Gaften, etc., imprimé d’abord à Eisleben, en 1601 ; réimprimé en 1605 et en 1675. C’est une énorme et misérable collection de toutes les propriétés réelles et supposées que l’on attribuait alors au genévrier. D-P-s.


BAPTISTA. Voyez Battiste.


BAPTISTE (Jean). Voyez Monoyer.


BAPTISTE aîné (Nicolas-Anselme, dit), acteur, sociétaire du Théatre-Français, naquit à Bordeaux, le 18 juin 1761. Il était fils légitime de Joseph-François Anselme et de Marie Bourdais, qui jouaient sur les théâtres de province, d’une manière fort distinguée, l’un cette bande de fripons dramatiques surnommée la grande livrée, l’autre les reines de tragédie. Tous deux, par des qualités essentielles, avaient mérité la protection de Voltaire ; et Leltain descendait chez eux dans ses tournées départementales. C’est pendant un de ces voyages de l’illustre tragédien, et sous ses auspices, que le jeune Nicolas joua, pour la première this, un rôle secondaire dans la tragédie de Gaston et Bayard. Les encouragements du maître décidèrent la vocation du débutant. Anselme, sous le pseudonyme de Baptiste, contracta un engagement avec le directeur du théâtre d’Arras pour l’emploi des jeunes amoureux de la tragédie et de la comédie. Sa mémoire prodigieuse, son zèle extrême, furent ses premiers titres a l’amitié de ses camarades. Bien que son double répertoire tragi-comique fût très-considérable, il chantait encore, par complaisance, dans l’opéra, et jouait, par dévouement, dans la pantomime. En 1788, le directeur du théâtre de Rouen s’attacha un sujet si précieux ; et durant les trois années- que Baptiste passa dans la capitale de la lflormamlic, son talent se développa et sa renommée d’acteur nomade s’uccrnt à tel point, qu’en 1791, il reçut des propositions pour le théâtre du Marais, à Paris. Baptiste ainé ne se le lit pas dire deux fois J il arrive un moment dans la vie des artistes ou les applaudissements de la province ne suffisent plus pour alimenter leur amour de la gloire ; ils ont soif de voir leur talent apprécié par les Parisiens. Cette heure venait de sonner pour Baptiste, qui, presque au débotté, joua, fut applaudi et accepté. C’est de cette époque que date sa réputation dramatique ; car c’est à ce théâtre qu’il établit le rôle du fameux Robert clic] de brigands. Il sut développer dans ce drame excentrique, et afiiclxant des prétentions anne émancipation sociale, un talent de composition qui tixa sur lui, non-seulement les regards enthousiastes de la foule, mais encore l’attention réfléchie des connaiœeurs. Un fait doit être signalé à cause de sa singularité. Dans cette pièce monstrueuse, Baptiste ainé tenait sous son commandement un brigand, représenté par une espèce de comparse nommé Gouvion, qui fut depuis Gouvion-St-Cyr, maréchal de France ; et ou petit voleur mais représenté avec naïveté par un jeune frère de Baptiste, lequel partit dans un bel élan républicain, et devint par la suite le colonel Ansclme, baron de l’empire, aide de camp du marécliel Ney : tous les brigands, même ceux de comédie, ne parcourent pas des carrières aussi brillantes. Au théâtre du Marais, Baptiste ainé devint le voisin, le commensal, l’ami de Beaumarchais, qui lui confia le rôle du comte dans la Mère coupable, cette dernière partie de la trilogie de Figaro, dont les comédiens français ne voulurent pas d’abord, et dont mademoiselle Contat refusa le principal rôle pour cause d’immoralité. Après ces triomphes, qui posèrent sa réputation sur de solides bases, Baptiste ainé aborda avec un grand succès les premiers rôles littéraires : le Dissipateur, le Festin de Pierre, le Glorieua : surtout, dans lequel il brisa la maniére ancienne, et répudia les traditions. Des lors les regards des gens de goût se fixèrent a