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de la théologie scolastique ; mais ils sont dépourvus de critique : 1° de Unica Magdalena, Paris, 1519, in—4°. 2° Contra Commentarios Fabri (le Febvre d’Etaples) in Evangelia libri 2, etc., contra Erasmi Paraphrases lib. 1, 1596, in-fol., rares, parce que, n’ayant été imprimés que sur l’approbation de la faculté, sans le privilège du roi, la cour, qui n’approuvait pas l’emportement de l’auteur contre deux savants estimables, les fit supprimer. 3° Apologia pro filiabus et nepotibus Anna contra Fabrum (le même le Febvre), 1520, in-«1°. 4° Apologia contra clandestines lutheranos, 1529. 5° Des dialogues contre l’Apologie d’Origène du docteur Merlin ; un petit traité sur le rétablissement de la bénédiction du cierge pascal ; une Confession de foi en français.


BEDACIER (madame). Voyez Durand.


BEDDEVOLE (Dominique), docteur en médecine, célèbre naturaliste, médecin de Guillaume III, en 1692, mourut, dit Senebier, pendant la campagne qui se lit en Flandre cette année. En 1686, il avait soutenu, dans un concours pour une chaire de philosophie, que la lune n’avait aucune influence sur les plantes et sur les animaux. On a de lui : 1° Disputatio inauguralis de epilepsia, Bâle, 1681, in-1°. Dans cet ouvrage, il avait commencé d’attaquer l’influence de la lune. 2° Essais d’Anatomie, où l’on explique clairement la construction des organes, Leyde, 1686, in-12 ; nouv. édit., Paris, 1721, in-12. 5° Dissertatio de hominis génératione in ovo, in- 4°. Beddevole, ajoute Senebier, a encore donné une ample description de la capsule de Clisson ; il a fait des remarques sur les ailes des papillons, dont il a montré les plumes, et sur les yeux des oiseaux de proie. — Jean Beddevole, avocat, né à Genève, en 1697, quitta sa patrie, on il plaidait avec distinction, pour venir vivre d’intrigues à Paris. Obligé de sortir de cette ville, il alla à Rome, y abjura le protestantisme, et se fit reconnaître descendant de la famille de Bentivoglio ; mais il parut redoutable à cette maison, qui l’obligea de quitter Rome. Il revint vivre et mourir misérablement dans un petit village près de Genève. Il avait publié une traduction de l’Histoire civile du royaume de Naples, par Giannone, 1712, 4 vol. in—4°. « Cette traduction, dit Senebier, renferme bien des choses qui ne sont pas dans la première édition italienne de cet ouvrage. »


BEDDOES (Thomas), médecin anglais, né à Shifnal, dans le Shropshire, en 1760, d’un tanneur, qui l’envoya faire ses études à l’université d’oxford. En 1781, il voyagea en Écosse, y suivit les cours des plus fameux professeurs de médecine, et se lia d’amitié avec le célèbre Brown. Beddoes étudia aussi la chimie avec ardeur, et fut premier professeur de cette science, en 1786, à l’université d’Oxford. En 1787, il vint en France, fit quelque séjour à Dijon, et forma à Paris la connaissance de Lavoisier, avec lequel il entretint un commerce de lettres à son retour en Angleterre. Il s’établit à Bristol en 1792, après avoir résigné sa chaire de chimie, et s’acquit la réputation d’un habile médecin. La politique occupa aussi ses loisirs pendant quelque temps : on le voit, vers 1796, à Bristol, membre d’une assemblée de négociants qui avaient dessein de faire des représentations sur les bills de Pitt. Il mourut en 1808, d’une hydropisie. Ses ouvrages, écrits en anglais, sont : 1° Essais sur les talents de M. Pitt, comme homme d’État, 1796. 2° Essai sur les causes, les premiers signes et les préservatifs de la consomption,1799, in-8°. Cet écrit est destiné aux pères de famille et aux instituteurs. 3° Hygeia, ou Essais de morale et de médecine sur les causes qui influent sur l’état des personnes de la classe moyenne et de la classe des riches. Bristol, 1802, 5 vol. in-8°. Cet ouvrage contient diverses dissertations sur les remèdes de précaution, sur les remèdes nuisibles à la santé, sur les imprudences, sur le caractère des Anglais, l’usage du thé, l’exercice, l’habillement, les écoles, l’enfance, etc. 4° Lettre à sir Joseph Banks sur les causes et la destruction des mécontentements actuels, les imperfections et les abus de la médecine, 1805. Cet écrit est dirigé contre les médecins inhabiles. 5° Deux cas d’hydrophobie insérés dans le Medical and physical Journal de septembre 1808, et d’autres articles dans le même journal, auquel Beddoes a beaucoup travaillé. 6° Histoire d’Isaac Jenkins. 7° Avis aux personnes de tout état, sur leur santé et celle de leurs enfants. Cet ouvrage et le précédent ont eu plusieurs éditions. 8° Manuel de santé. 9° Recherches sur la fièvre. 10° Vie de Jean Brown, en tête de la traduction anglaise de ses Éléments de médecine. La vie de Beddoes a été écrite par Edm. Stock.


BÈDE, dit Le Vénérable, a été revendiqué par l’Angleterre et l’Italie ; mais il parait hors de doute qu’il naquit en 672, près Weremouth, dans le diocèse de Durham, en Angleterre, et fut élevé au monastère de St-Paul, à Jarrow, près de l’embouchure de la rivière de Tyne. Il se fit remarquer de bonne heure par sa piété et par son application à l’étude ; il fut ordonné diacre à dix-neuf ans, et prêtre à trente. La réputation de son savoir s’étant répandue en Europe, le pape Sergius le fit inviter à venir à Rome pour l’aider de ses lumières ; mais Bède ne crut pas devoir se rendre à cette invitation, bornant toute son ambition à cultiver en paix les lettres, et à instruire les jeunes religieux de son couvent. Ce fut en 781, à l’âge de cinquante-neuf ans, qu’il publia son histoire ecclésiastique, qui, malgré un mélange de légendes absurdes, objets alors d’une croyance générale, n’en est pas moins étonnant pour un siècle où il n’existait aucun ouvrage de ce genre, ni même aucuns matériaux, en sorte qu’elle a exigé des recherches immenses. Les Anglais la regardent comme le fondement de leur histoire religieuse. Cet ouvrage a été imprimé à Anvers en 1550, réimprimé à Heidelberg en 1587, sous ce titre : Ecclesiasticæ historiœ gentis Anglorurn libri quinque, Beda Anglo-Saxone autore ; à Cologne, en 1601 ; Cambridge, 1661 ; Paris, 1681, et Cambridge, 1722, in-fol. ; mais avant l’invention de l’imprimerie, les anciens historiens anglais avaient tellement puisé dans l’ouvrage de Bède, qu’on le retrouve en grande partie dans les leurs. On en a fait plusieurs continuations et plusieurs traductions, dont la première, en langue saxonne, et qui a été plusieurs fois imprimée avec