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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 30.djvu/18

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NAD d’octobre et surprend les avant-postes de l’armée ottomane, llpâ pouvoir attirer le seraslter au combat, ni le forcer dans ses retranchements. Une etïeire s’engage à Leïlan, à cinq lieues de cette ville : les deux partis s’en attribuent l’avantage ; mais le lendemain, dans une action générale, à Aliderbend, les Turcs sont entièrement défaits : leur brave serasker y est tué, et sa tete est rtée à Nadir, qui ordonne de l’eut errer honorabïmeut (voy. Torn.-Osuau). Maître de la campagne, il revient assiéger Bagdad : Ahmed-Pacha demande la paix, la conclut sans la participation du divan de Constantinople, et enjoint aux pachas d’Erivan, de Téllis, de Chamalshy, etc., de restituer ces pleœe aux Pcrsaus. Nedir, agent songé un moment à rendre la couronne à Sr iah-Thahmes, avait recommandé qu’on l’amenait de Méchehd à Cazwyn, ou était le cour ; mais se défaite par Topal-Osman lui fit prendre une autre détermination. On reconduite-monarque à Méchehd, où le jeune roi fut aussi bientôt relégué. Une révolte avait éclaté dans la Perse méridionale en faveur de Schah-Thahmes ; Nadir en arrêta les rogrès, chargea un de ses lieutenants d’en étoullper les dernières étincelles, et marche vers le nord en lîilt pour recouvrer les provinces que les Turcs s’obstinaient à garder. La Porte, au lieu de ratifier le traité signé par Ahmed-Pacha, avait envoyé une nouvelle armée, sous les ordres d’Abdallah-Kiuprofi. Nedir traversa lv liour, reprit Chemalshy et le reste du tlhj rwan, à l’exception de Derbend et de Ba-Lhou, que la cour de Russie ne restitue que l’ennée suivante. Il forma le siège de Gandjah, qui fut long et meurtrier. Il l’interrompit à l’approche d’Abdallah-l’acha, qu’il alla provoquer au comhet. Ce général s’était enfermé dans le château de Kars ; il l’ettira par une fuite simulée dans les plaines d’Erivan, où il remporta sur les Turcs une victoire complète, en juin N35. Le seraslter v fut tué, ainsi que le pacha de Iiiarbekir, La reddition de Gandjeh, de Tetlis, de tiers et d’Erivan, la soumission de l’Arménie et de la Géorgie terminèrent glorieusement cette campagne. Nadir détruisit Chemalthy, fonda une autre ville du même nom, chàtia les Tertarestesghls, qui, depuis vingt ans, avaient été des voisins dangereux pour la Pense, de zélés et utiles alliés pour les Russes et les Turcs ; enfin il disposa des principautés de Kakhet et de liartlialinie en feveur d’Aly-Mirza, neveu de Tehmouras, et au grand mécontentement de ce dernier, qui les posséde plus tard et les transmit à son fils Héraclius. Au retour de cette expédition, Nadir vint camper en janvier 1736 dans les plaines de lllougan, près du confluent du Kour et de l’Araxe, et y convoque pour le mois de mers une assemblée générale des grands et des notables de la Perse. Nadir, vainqueur de tous les rebelles, de tous les ennemis extérieurs, était regardé comme le sauveur, le libérateur de la Perse : l’armée lui était

NAD Il dévouée, le peuple le respectait, les grands la craignaient et le ménageaient, rien ne manquait à sa gloire, à sa puissance ; toutefois, son ambition, accrue par tant de prosürités, était loin d’être satisfaite. Le jeune Ab s III venait de mourir, et, si sa mort fut naturelle, elle fut du moins très-utile aux projets du régent. Après avoir donné deux rois à la Perse, il se voyait trop près du trône pour ne pas désirer d’y monter. Mais la dynastie des Sofys n’avait as, comme la plupart des autres monarchies die l’Orient, régné seulement par la force des armes. Ismaël, son fondateur, avait captivé l’opinion des Persans et enchaîné leurs consciences. La tyrannie organisée par Schah-Abbas Ier, le plus grand de ses successeurs, bien que devenue odieuse sous trois princes sanguinaires, n’avait pas cessé d’ètre respectée, et les malheurs mêmes de Schah-Houcéin l’avaient rendue plus vénérable (voy. Isuzu.-Scnsn, Assas l" et Assas Il, Serv-Scam et Sounxms-Scnan lll, et Houcàm-Scuau). Nadir n’osh donc pas imiter les usurpateurs vulgaires ; il voulut avoir l’air d’être appelé au trône par le vœu de la nation et d’y être placé par les ministres de la religion. Douze mille ouvriers firent de son camp une ville. Les députés, en y arrivant, y trouvèrent des maisons élégantes et commodes, des bains, des mosquées, des bazars, des places pour les courses de chevaux, un palais pour Nadir, etc. Lorsqu’ils’furent assemb és, il eur rappela les malheurs qu’avaient produits l’incapacité, la faiblesse et l’indolence es derniers rois ; la nécessité où il s’était vu de déposer Schah-Thahmas : il leur déclara son intention de se démcttre de la régence et du commandement des troupes, et leur donna trois jours pour choisir un autre souverain. Il avait su gagner les uns par ses dons et ses promesses ; la présence de son armée intimidait les autres. Après avoir feint de résister au vœu général, il fut proclame roi le 20 mars 1736 ; mais il déclara n’accepter le diadème qu’à condition que l’on prêteront serment de fidélité à lui et à sa fanii lc, et qu’on souscrirait à quelques changements qu’il avait à proposer œlat ive ment ia la religion. Les mollahs s’étaient opposés à l’élection de Nadir ; ils témoignèrent encore plus d’é10ignement pour les innovations qu’il annonçait. lrrité de leur résistance, il jeta le masque et fit étrangler leur chef au milieu de l’assemblée. En usurpant la régence, il avait quitté le nom de Thahmaskouly-Khan, et l’avait donné à l’un de ses plus fidèles officiers pour prendre celuf de Wely-Neamet. Il fut couronné sous son premier nom ; ce fut le seul que l’on grava sur les monnaies, que l’on prononça dans la khothbab ; mais Nadir-Schah fit souvent regretter’l’hahrnas-Kouly-Khan. informé des murmures des mollshs, il fit venir les plus récalcitrants et leur demanda quel emploi ils faisaient de leurs biens. Ils répondirent qu’une partie était affectée a des œuvres