Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 30.djvu/26

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NA ! qu’on se donnait. La prophétie de Nahum contient trois chapitres : elle a pour objet les malheurs auxquels la ville de Nrnive devait être en proie, sous son dernier roi Chynaladan, lorsqu’elle fut détruite de fond en comble par Nahopolassar, roi de Babglone, et prêt Cyaxare, roi des lèdes. Le style e ce prop te est grand et animé ; ses peintures sont nobles et variées. L’idée qu’il présente de la Divinité a quelque chose de sublime ; il laisse apercevoir partout une imagination brillante et féconde, d’où partent des figures hardies et des traits pleins de feu. Les Grecs et les Latins font la fête de ce prophète le premier jour de décembre. T—n. NA}IUVS(Hr’¤Ba1-Gâaaan, baron), né le $8 mars 1782 à Amsterdam, descendait du côté paternel et matemel de familles très-anciennes. Sa vie a été fort remplie ; écrivain, soldat et magistrat, son existence oiïre bien des accidents relevant des vicissitudes de l’époque qu’elle embrasse. Quoiqu’il fût destiné pour la robe, Nahuys ne put, des sa jeunesse. réprimer son penchant pour- la carrière militaire ; les événements dela lin du dernier siècle ne pouvaient n’alimenter les désirs du jeune homme, et en effet il prit les armes ; mais les lettres cordiales et touchantes de son beau-fr¢’·re, le brillant avocat It.-J. Schimmelpenninclr. plus tard grand pensionnaire, et des professeurs Gratama et Kemper, le ramenèrent de nouveau à l’étude du droit, et, après avoir soutenu sa dissertation : Ds efërtu parlions et transartionuns in jure crimina i, à l’âge de vingt et un ans, il fut reçu docteur en droit et plaida devant la cour de Hollande. Une année plus tard. il perdit son père et lui succéda dans son étude d’avocat à Amsterdam. Vers la fin de 1805, l’idée lui vint d’accepter un emploi aux Indes ; il partit pour Batavia comme conseiller des finances et es domaines. Dans ce trajet il courut grand risque de naufrage, et le vaisseau à bord duquel il se trouvait dut chercher refuge dans le port suédois Warberg. Delà on entreprit de nouveau le voyage, mais abordant cinq mois après au cap de Bonne-Espérance, on trouva cette possession au pouvoir des Anglais. Bien qu’on fit sur lui des perquisitions minutieuses, hahuys réussit. au moyen d’un heureux stratagème, à dérober aux yeux de l’ennemi les dépeches qui lui étaient confiées. Ce n’est qu’après deux mois de traverses qu’il atteignit le détroit de la Sonde, et c’est par Bantam qu’il parvint à Batavia. Cependant e gouvernement dans la mère patrie avait encore subi un changement ui entraînait la suppression de la commission de MM. Elout et van Grasveldt. dont faisait partie Nahuys ; ces messieurs avaient déjà poursuivi leur voyage jusqu’à l’Amérique du Nord ; car, (per suite de l’incertitude des relations, les Hollan ais étaient obligés de prendre cette route détournée pour arriver aux possessions des Indes, et duversa. Nahuys résolut de revenir en Hollande

HAI ! il avec d’autres fonctionnaires appartenant a la commission précitée ; il s’embarqua donc au mois de mars )807, cette fois-ci pour faire le tra’et par l’Amérique du Nord, mais le vaisseau sur iequel il était fut pris par un corsaire anglais dans le golfe de Gascogne et conduit à Plymouth. Ici encore il sauva par son courage et sa prudence des lettres importantes dont il était chargé ; un témoignage honorable lui fut délivré à cet effet par le vice-amiral Lucas. Ce n’est qu’un an et demi plus tard que le roi de Hollande, Louis-Napoléon, eut connaissance de sa conduite en Angleterre, il le rappela de Maëstricht et lui confia la charge de remettre des dépêches fort pressantes au maréchal Dnendels aJava. Alln de mieux s’acquitter de sa tache, il partit au mois de mars 1809 pour l’Angleterre, déguisé en matelot ; de là il se rendit, par l’Amérique du ttlord, à Java, où il arriva sain et sauf en novembre de la même année avec ses dépêches, plus heureux que bien d’autres qui avaient été pris avec leurs papiers. Fortement recommandé par le roi Louis au maréchal Daendels, il fut nommé par ce gouverneur des Indes commissaire et inspecteur des chaussées et des postes, et lorsque, un an après, le service des postes fut organisé et mis en activité selon le désir du gouvernement, il fut chargé de l’administration des forêts de plus d’un tiers de l’t|e de Java. Ce poste équivalait au grade de colonel. Dans cette fonction, le gouverneur général lui donna ordre de poursuivre et de disperser avec quelques troupes indigènes les bandes de brigands qui infestaient alors les régences du centre et de l’est de Java. Il rendit à la colonie des services importants sous ce rapport : mais au péril de sa vie, vu les grandes fatigues auxquelles il s’était exposé pendant la saison pluvieuse. Nahuys se vit plus d’une fois dans l’occasion de servir l’intérêt public ; il rassembla sur quelques points menacés des troupes indigènes afin de repousser les invasions qu’on redoutait de la part des Anglais ; comme son sentiment d’humanité ne pouvait pas toujours se conformer aux ordres quelquefois si sévères du maréchal, il se trouva impliqué dans bien des difficultés ; et l’on sait que c’est surtout grâce a lui que deux princes indigènes, condamnés secrètement à mort, furent sauvés. Bientôt après le lieutenant général Jansens vint prendre les rênes du gouvernement, mais au nom d’un gouvernement étranger qui avait aussi envahi la mère patrie. Il était pénible pour Nahuys de se rallier la ce gouvernement ; E mais, comme a tous ses compatriotes à Java. il ne lui resta guère d’autre choix, et lorsque les Anglais attaquèrent cette de en 48H, il offrit ses services au général Jansens, qui les accepta avec empressement. D’abord il fut placé sous le commandement du général de brigade Alberti, et, après la blessure mortelle de cet excellent otiicier supérieur, le général Jansens l’appela dans son état-major. S’étant hasarilé trop oin, il faillit