Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 30.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


NAH fut donnée de partir d’avance ; il fut le premier Hollandais qui portàt dans la colonie la nouvelle de l’arrivée prochaine des autorités et des troupes néerlandaises qui v devaient rétablir le gouvernement hollandais. Grande était la joie que produisait cette nouvelle ; elle était d’autant plus vive qu’il venait d’être nommé à Java un gouverneur anglais, lequel arriva dans cette lle peu de jours après Nahuvs. Il surgit bien souvent des questions entre le fonctionnaire hollandais et le gouvernement anglais, qui n’était pas empressé d’accorder foi à ses rapports ; mais Nahuvs en fut amplement dédommagé par le secours et l’assistance que lui prêtaient des compatriotes pour faciliter sa tâche d’établir des casernes et des liopitaiiv ; quant à ces constructions. elles se trouvaient dans un état bien plus délabré encore qu’on ne le lui avait communiqué. Cette circonstance et tout ce qui concerne les avantages et les désavantages de l’interrègne de l’Angleterre à Java, comme aussi le texte de la convention par laquelle cette île revenait à la Hollande ; tous ces points se trouvent relatés et développés depuis peu dans un ouvrage spécial de M. H.»D. Lev vssolm Norman [publié en 1857 à la Have]. Bornons-nous à dire ici que les services rendus au pa) s parîiahuvs. avant aussi bien qu’après la conclusion de ladite convention, furent reconnus dans toute leur étendue par les trois commissaires généraux, qui croyaient ne pouvoir lui donner une plus grande marque de confiance que de le nommer résident à la cour de Djocjocarta (l’intérieur de Jav al. d’est lui qui bissa le premier le drapeau de son pays à Java et qui le fit flotter sur les tours du fort et de sa résidence une demi-heure à peine après l’arrivée des troupes néerlandaises à hjocjocarta. Comme par une direction spéciale de la Providence, il v trouva sous la minorité du sultan, son grand-oncle, le prince Palvualam, chargé de la régence ; c’était un des princes que dans le temps Nahuvs avait soustraits par sa prudence à une mort presque certaine. C’est surtout grâce à cette circonstance qu’il acquit auprès du prince et des grands de l’empire une confiance et l’ascendant que nul résident avant lui n’avait possédés, et que le changement de gouvernement à.lava n’v rencontra pasla moindre L résistance, malgré toutes les prédictions contraires. Pendant deux ans Nahuvs remplit le poste de résident dans l’empire de Diocjocarta, ct. dans cet espace de temps, il reçut’assurance réitérée de la satisfaction et de l’approbation du gouvernement pour son zèle et pour son activité extraordinaires. En 1818, il fut nommé commissaire du gouvernement de la côte de Bornéo, et il réussit à conclure avec le sultan de Ponfianac, de Sambas, de Ellumpaawa et de Banjermasin, les traités par lesquels la suprématie du gouvernement néerlandais fut reconnue et ses droits et revenus assurés et régles. Il visita plusieurs autres contrées du Bornéo, tixa l’attention du gou NAH · 23 versement sur les riches mines d’or de Mandore ; aborda les îles voisines, et dans un de ses voyages il faillit tomber entre les mains de pirates sanguinaires ; il retourna non sans difficulté à Java, et, après que toutes ses mesures sur la côte de Bornéo eurent obtenu la haute satisfaction du gouvernement, il reprit ses fonctions de résident à la cour de Djocjocarta. Il ent volontiers participé à l’expédition dirigée contre le perfide sultan de Palembang, mais le gouvernement indien jugeait sa présence encore trop nécessaire à Djocjocarta. Il y réussit par son attitude vigoureuse à dompter, des son origine, une révolte préteà éclater simultanément avec la guerre de Palembarrg ; c’étaient ces titres qui firent donner à l’lvabile résident le grade de lieutenant-colonel. Une époque bien mémorable de la carrière de Nahuys s’ouv-rit dans la mlùme’année @820). Le vieux sultan de Souracarta mourut ; et dès lors, d’après les ordonnances établies, le commissaire néerlandais était chargé pendant dix jours du ponvoir impérial ; ce terme. écoulé, l’aîné des fils naturels du prince qui venait de décéder, et qui portait le titre de prince impérial, fut proclamé par lui, au nom du gouvernement néerlandais, empereur. L’année suivante, Nahuys avait sa large part de sollicitude et de deuil lors de l’apparition du choléra dans l’ile de Java ; calamile physique à laquelle vinrent bientôt se joindre des symptômes menaçants de troubles intestins. lin 1822 et les années suivantes, il se montrait un esprit de sédition dans la province de Kadou. et à Djocjocarta un prince même, Dieposonno. s’était mis à la tête du mouvement. Nahuys réussit encore à étoufler cette révolte et arrêta lui-même le prince au’milieu des siens. Dieposonno. qui avait encouru la peine capitale, la vit commuer en bannissement. C’est ainsi que le gouvernement cherchait à joindre la clémence à la fermeté.· C’est du séjour de Nahuys à Djocjoearta et à Souracarta que date le grand développement de ces pays ; les recettes publiques y doublèrent et les constructions en pierre dans la résidence du premier pays s’accrurent considérablement. Ceplendant une diversité de vues surgit entre Na uys et le gouvernement au sujet de l’étabIissement des Européens industriels dans les provinces dites des Princes. Cet établissement avait été fortement encouragé dans le temps, et Naliuy s en était naturellement un des grands partisans ; le gouvernement, toutefois, résolut d’y mettre un terme, résolution que Nahuys jugeait pernicieuse au point qu’il demanda et obtint sa démission comme résident et l’autorisation d’aller en congé en Europe. Mettant à profit ce vovage de retour pour visiter plusieurs contrées de l’Archipel, Bencoule et Padang, le pays de Menang Kaban, Rliio, Singapore et Poulan-Pienang, Nahuys publia en 1827 la description de ce voyage intéressant, et son ouvrage eut lhonneur d’une seconde édition. Rédigé en forme de lettres adressées à