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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 30.djvu/34

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RÃ] écrire : c’était rétablir, en d’aatres termes, la distinction du bien et du mal, que Naigeon nie ailleurs, quoiqu’il convienne, par une singulière distraction, qu’on est heureusement ou malheusement né. Naigeon, dans ses dernières années, devint trùs-circonspect dans son langage. Il désespérait sans doute du [progrès de ses principes, et l'exemple de son confrère Lalande, admonesté publiquement de la part du chef de l’État (ooy. Silvain lfnaàcim.), avait du faire impression sur lui ; ses ennemis prétendaient que le motif de cette conduite mesurée était Yambœpir de devenir sénateur. Naigeon est mort 28 février t8l0 ; il était membre de la seconde classe de l’Institut. On a trouvé parmi ses papiers ses Mémoires historiques et philosophiques pour sercir à la l’ie de Diderot. Il ne les a point terminés. et ce qui porte à croire qu’il avait renoncé il les donner au public, c’est qu’à l’exception de l’analyse de quelques productions inédites de Diderot, ils ne contiennent rien de plus que l’article Diderot, de l’His¢oire de la philosophie ancienne et moderne, les Notes sur les œuvres de cet écrivain et le Commentaire précité sur Montaigne. On croit Naigcon l’auteur d’un opéra-comique (les Chinois). joué par les Italiens en 1756 et mis aussi sur le compte de Favart (I). F—1·.

NAIGEON (1sAx-Ci.wns) naquit le 12 décembre 1753 à Dijon et non en 1757 à Beaune, comme l’ont prétendu quelques biographes. Dès son jeune âge il montra de grandes dispositions pour la peinture ; il remporta à l’école de Dijon, justement célèbre, le grand prix de Rome fondé par les états de Bourgogne et alla continuer dans cette capitale ses études commencécs avec distinction. Après un séjour de cinq années en Italie, il vint se fixer à Paris, où son talent le plaça parmi les principaux artistes et le fit nommer conservateur du musée de Luxembourg. Parmi ses tableaux les plus remarquables nous citerons : l° les Marchands chassés du temple ; 2° l’Entréc de Jé.«us-Chri.•t à Jérusalem, · 3° Saint-Denia prerhant le peuple ; P la Vierge et l’enfant Jésus ofrant une couronne de fleurs ; 5° son Plafond du Luzernbom-g ; 6° une belle copie de l’Enlèvement des Sabines, commandée par les élus de Bourgogne et (ll En traçant le portrait de Naigeon. on ne sauralt oublier sa passion pour les livres ; il avait formé une collection de classiques grecs et latins qui anrpassait en beauté tout ce que d’autrr• particuliers avaient réuni. M. Renouard en a arté avec détail |Cn/nlngae de la bibliolhëque d’aa c••nteur, t. Il", p.54) 2 ·· Una ~ ligne de marge, un maroquin un peu plus brillant. le taisaient ~ pâtir et pamer d’ane quand le livre lui appartenant ; Je chagrin et de u-écont4·ntement quand un autre était l’heureux poaeee¤ aeur. Chez lui, nul n’avait le droit d’onreir un livre •. Un poëte du temps, Idérard St-J ust, a parlé de cette manie : Nalgeon, si renommé par sa bibliothèque, Dont, le pied à la main, on aait qu’il fit l’aehat. Et une note ajoute z ~ Tout le monde sait que Naigeon n’arrive -jamata chez un libraire et dans ane vente de livres que son pied à la mam. S’il manqua à Pcxernptalre qu’il désire acheter un cinquantième de Iiga• à la marge d’en haut, ou d’en bar, ou ~ de côté. Il le rejette comme indigne •l’entrer dans son cablnet-. Trois ans avant sa mort, Naigeon céda sa bibliothèque l M. Firmin Didot. et celui-ci la fit figurer, en 1811, dans une vente publique où elle atsdgnit das prix tort elèves. Bn—·r.

NA ! IO que possède le musée de Dijon (I). La révolution éloigna Naigeon de Paris, et il revint aiors à Dijon, ou à la création de l’école spéciale des beaux-arts la place de professeur de peinture lui fut offerte ; il la refusa d’abord, espérant toujours retourner a Paris ; mais différents tableaux commencés le retenant dans sa ville natale, il finit par y accepter la place de professeur de dessin, devenue vacante par le décès de Devosge père. Il y mourut le tt janvier 1832. Naigeon était membre de l’académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. — Nluorsox (Alfred Jules), fils du précédent et né à Gevrey-Chambertin le 29 juin 1796, se fit, après de bonnes études, recevoir docteur en médecine en 182 ! et se plaça dès son début au rang des praticiens les plus distingués de Dijon, où il fut nommé successivement chirurgien adjoint, puis chirurgien de lhqpital général. Appelé à la chaire d’accouchement e l’école préparatoire de médecine. lors de sa réorganisation en 1810, il fut en même temps professeur à la maternité et plus tard (1819) appelé à la direction de l’école. Ses importants travaux d’enseignement et ses occupations nombreuses comme praticien laissèrent peu le temps d’écrire à Naigeon ; toutefois, sa famille conserve de lui un cours d’accouchement m scrit. Il mourut à Chenove, près Dijon, le 7 n vembre 1852. M—v.

NAILLAC (Puma ar r>e’, trente-troisième grand maître de l’ordre St-Jean de Jérusalem, était d’une ancienne et illustre famille du Berri. Il mérita l’estime des chevaliers, autant par sa sagesse que par sa valeur, et fut élu leur chef en 1396. Il entra aussitôt dans la ligue des princes chrétiens contre Bajazet, rejoignit les confédérés dans les plaines de Hongrie et les suivit au siège de Nicopolis. Bajazet livra aux chrétiens, sous les murs de cette ville, une bataille dont l’issuc ne fut pas douteuse un seul instant (voy. Buazer). Après avoir vu tomber à ses côtés les plus illustres chevaliers, le grand maître, épuisé de fatigues, ne s’attendait qu’a périr, lorsque le hasard lui fit découvrir une nacelle où il se jeta avec jc roi de Hongrie, échappé comme par miracle au massacre général, et, étant parvenus à gagner la flotte chrétienne, ils arrivèrent à l’t|e de Rhodes. L’invasion de la Natolie par Tamerlan arrêta le cours des conquêtes de Bajazet. Tandis que les Turcs et les Tarlares se disputaient les débris de l’empire grec, Philibert s’occupa de mettre les possessions de l’ordre sur un pied respectable de défense. À la tète d’une flottille, sortie secrètement du port de Rhodes, il descendit sur les côtes de la Carie, en chassa les garnisons que Tamerlan y avait laissées, et construisit sur les bords de la mer un château auquel il donna le nom de St-Pierre, et qu’il fortifia avec le plus grand soin. Philibert fut choisi en M03 pour médiateur entre (Il Les élèves de l’école de Dijon qui avaient remporté le prix de Rome recevaient une pension pendant quatre anaetcontrau nient l’engagement d’envoyer un tableau.