Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 31.djvu/469

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cré à Ostervald sept pages in-folio de son Dictionnaire, « en fait mieux l’éloge que tout ce que l’on peut en dire ». C’est à l’égard de cet ouvrage que l’on a pu dire aussi dans son épitaphe : De universa republica christiania optime merito. 6° Sermons sur divers textes de l’Ecriture sainte, Genève, 1722, 1724, in-8o, souvent réimprimés et traduits en plusieurs langues comme ses autres ouvrages. La Nouvelle Liturgie, admise dans les églises de la principauté de Neuchâtel, et imprimée en 1713, peut être comptée au nombre de ses ouvrages, puisqu’elle fut arrangée par ses soins. On lui attribue : Ethica christiana, imprimée à Londres, 1727 ; Theologiæ compendium, imprimé à Bâle, 1739, et Traité de l’exercice du ministère sacré, imprimé à Amsterdam, 1737 ; mais, en indiquant ces trois derniers ouvrages, nous devons dire qu’Ostervald les a désavoués comme ayant été imprimés sur des copies fautives recueillies dans ses leçons, qui, autant que ses ouvrages, contribuèrent à son influence et à sa renommée. Plusieurs de ses élèves ont été placés dans des églises considérables d’Allemagne, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Ses écrits ont obtenu les suffrages de plusieurs théologiens de la communion romaine, tels que Fénelon et l’évêque de Montpellier, Colbert, qui les avaient dans leurs bibliothèques, et l’abbé Bignon, qui n’a pas fait difficulté de les placer même dans celle du roi à Paris, ce qui doit d’autant moins surprendre qu’il y a peu de controverse, et que celle qui s’y trouve est toujours douce et modérée. Quelques critiques en ont pris occasion de l’accuser d’indifférence, comme si une foi sincère excluait une charitable tolérance ! Il était porté à voir (plutôt ce qui unit que ce qui sépare ; et ce côté e son caractère rehausse l’éclat de ses talents. G—B—T.


OSTERVALD (Jean-Rodolphe), fils aîné du précédent, naquit en 1687, et devint pasteur à Bâle. Il est auteur de la Nourriture de l’âme et des Devoirs des communiants. Bien des personnes étrangères au pays de Neuchâtel croient, par erreur, que ces deux ouvrages sont du traducteur de la Bible. Ils ne sont pas à la hauteur de ceux d’Ostervald père, du moins des principaux ; mais, en revanche, ils ont eu et ont encore un succès populaire aussi grand que quelque ouvrage religieux que ce soit, surtout la Nourriture de l’âme, dont il se fait une édition nouvelle pour ainsi dire chaque année, dans divers pays. Il y a tellement de rapport entre les deux théologiens et pasteurs Ostervald, qu’on trouve leurs sermons réunis dans une édition qui en a été faite à Genève en 1756. Peu de temps avant la mort de son père, le pasteur de Bâle passa quelques semaines a Neuchâtel, pour lui donner les soins de la piété filiale et recevoir sa bénédiction. — Ostervald (Samuel), frère du précédent, président du conseil d'Etat, est auteur d’un grand et excellent ouvrage ayant pour titre : Les lois, us et coutumes de la souveraineté de Neuchâtel et Valangin. Ce livre, imprimé à Neuchâtel en 1785, in-fol., est devenu très-rare. — Ostervald (Ferdinand), fils du précédent, entra comme lui dans les charges de l’État. Il est auteur d’un ouvrage intitulé Considérations pour les peuples de l’État, ou Examen des articles genéraux pour servir à la solution du différend qui s’est élevé entre la communauté de la Chaux-de-Fonds et la Classe, et à nous faire voir quels sont nos vrais intérêts, 1760, in-8o. Ferdinand Ostervald est le père de M. d’Ostervald d’Yvernois, connu par sa Carte de la principauté de Neuchâtel, publiée en 1806, et l’une des meilleures qu’on eût alors. On lui doit aussi la carte de la Grèce qui fait partie de l’ouvrage intitulé la Grèce, vues pittoresques et topographiques, dessinées par 0.-M. baron de Stackelberg ; d’Ostervald, éditeur. Le goût de l’étude est héréditaire dans cette famille. Un petit-fils de Ferdinand Ostervald, M. de Rougemont de Mimont, disciple de Ritter, a composé plusieurs ouvrages de géographie d’un grand mérite. — Ostervald (Samuel-Frédéric), cousin de Ferdinand, né à Neuchâtel en 1713, fut successivement membre du grand conseil de la ville de Neuchâtel, du petit conseil, maître bourgeois et enfin banneret. C’est sous ce dernier nom qu’il est connu dans son pays. Il était appelé bouche d’or dans le corps dont il était chef. Il publia, en 1767, un petit écrit très-intéressant et devenu rare, ayant pour titre : Description des montagnes de Neuchâtel et Valangin. Mais il est surtout connu par son Cours de géographie historique et de sphère, qui a eu un grand nombre d’éditions ; la huitième est de Neuchâtel, 1793. Cet ouvrage, dont la traduction allemande a eu sept éditions, a servi de base à plusieurs livres du même genre qui ont paru en France. Bérenger (voy. ce nom) en a publié une édition refondue, corrigée et augmentée, Paris, 1804, 2 vol. in-12. En 1791, le banneret Ostervald donna au public le Cours abrégé d’arithmétique et de change, in-4o. Il est l’auteur de l’article Neuchâtel de l’Encyclopédie, et de plusieurs notes intéressantes ajoutées à l’une des éditions du Voyage historique et littéraire dans la Suisse occidentale, de Sinner (voy. ce nom). Il entretenait une correspondance très-étendue avec plusieurs souverains savants et hommes de lettres. Il fut le fondateur de la Société typographique de Neuchâtel. Il avait des connaissances très-étendues et très-variées : il savait assez l’hébreu pour en donner des leçons ; octogénaire, il en donnait encore à de jeunes théologiens. Cette activité, prolongée jusqu’à un âge aussi avancé, est un de ses rapports de ressemblance avec son parent, le premier des Ostervald. Il mourut à Neuchâtel en 1793, âgé de 82 ans. G—B—T.


OSTIENSIS. Voyez Suze (Henri de).


OSTOLOPOFF (Nicolas), conseiller d’État et littérateur russe, mort à Astracan, le 18 mars 1833, âgé de 50 ans, s’est fait connaître par plusieurs