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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 32.djvu/175

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la vie ; car. après avoir été député du côté droit de l’assemblée constituante, il avait été arrêté à Bordeaux et près de mourir sur l’échafaud, quand le talent de son fils lui fit des protecteurs qui le sauvèrent. M. de Paroy, ainsi que plus de cent autres, a déclaré avoir défendu Louis XVI au 10 août 1792, et ne l’avoir pas quitté dans cette fatale journée. Il habitait Paris a l’époque du directoire, vivant d’une modique pension sur le gouvernement espagnol et de ses travaux artistiques, qu’il consacra souvent à des sujets royalistes, et qui lui attirèrent des persécutions, notamment la gravure qui représentait Louis XVlII traversant la Lithuanie dans la neige, appuyé sur le bras de sa nièce, la duchesse d’Angoulème, lorsque ce prince quitta Mittau en janvier 1800, avec cette inscription : La moderne Antigone. Cette gravure fut alors fort recherchée par les partisans de l’ancienne dynastie, et l’auteur eut beaucoup de peine à la soustraire aux perquisitions de la police consulaire, qui poursuivait avec beaucoup d’acharnement tout ce qui pouvait rappeler les Bourbons. Le marquis de Pamy, dirigeant également ses facultés vers les sciences industrielles, inventa dans ce tem -là un vernis à faïence, entremêlé de poudre deãr, d’un très-bel effet ; enfin, il trouva un procédé de stéréotypage assez remarquable, mais qui a été surpassé depuis par d’autres découvertes. Les matrices de cuivre y étaient remplacées économiquement par une flpåte de plâtre infusé assez dure pour subir l’e ort de la pression. Il faisait en même temps un grand débit de tabatières en buis, sur chacune desquelles il avait peint une fable de la Fontaine. Paroy vivait ainsi assez péniblement dans la capitale, quand la restauration de 1814 sembla lui ouvrir une nouvelle carrière. Annonçant alors qu’il avait fait partie de l’ancienne académie de peinture, il voulut à ce titre entrer à l’Institut dans la classe des beaux-arts ; mais ses prétentions furent re ussées par le secrétaire perpétuel de cette clîsse. Quatremère de Quincy ; ce dont de Paroy se vengea par une espèce de líbelle, intitulé Opinions religieuses, royalistes et politiques de M. Antoine Quatremère de Quincy, imprimées dans deu. : rapports faits au département de Paris, publiées par M. le M. de P., Paris, 1816, in-8° ; seconde édition, avec le nom de l’auteur, ibid. Ce pamphlet est orné d’une gravure représentant un tournesol entouré de quatre. mm : la mer royaliste, la mer religieuse, la mer révolutionnaire et la mer d’intrigue... Ces moyens réussirent peu, et les portes de l’institut restèrent fermées ur le marquis. Nous ne pensons pas que les ggmandes qu’il adressa dans le même temps au gouvernement royal, bien que plus justes et mieux fondées, aient eu plus de succès. Il mourut oublié et peu riche le 22 décembre 1824. Il avait publié : 1’ Précis /historique de l’origine de l’/Icadémie royale de peinture, sculpture et gravure, de sa fondation par Louis XIV, des événements qui lui sont survenus à la révolution, de sa dissolution par l'assemblée nationale, et de son rétablissement par Louis XVIII, Paris, 1816, in-8° ; 2° Précis sur la stéréotypie, précédé d’un coup d’ œil rapide sur l’origine de l’imprimerie et de ses progrès, édition stéréotype, d’après le procédé de MM. le marquis de Paray et Durouehail, Paris, 1822, in-8°. M—n

PARQUE-CASTRILLO (le duc del), général espagnol, né en 1755 à Valladolid, de l’une des plus anciennes familles de la Castille, reçut dès enfance une éducation militaire très-soignée, et entra au service aussitôt qu’il eut terminé ses études. Il fit comme colonel, sans être remarqué. les premières campagnes de la révolution contre les Français. En 1798, il était lieutenant général, grand d’Espagne de première classe, et décoré de différents ordres. Il conserva sa faveur pendant tout le règne de Charles IV. Fort attaché ù Ferdinand VII, il crut devoir suivre le jeune roi à Bayonne, et se vit contraint d’accepter le titre de capitaine des gardes du roi Joseph Bonaparte. Mais, parvenu bientôt à se soustraire, nparjla fuite, à cette apparente défection, il alla o rir ses services à la junte suprême, et reçut d’elle le commandement d’un œrps d’armée, composé presque

entièrement des débris de celui de La Romana, et dont les opérations furent longtemps concentrées dans la Castille. Le duc del Parque avait sous ses ordres quelques otilciers expérimentés. La plus grande partie de ses troupes, quoique mal disciplinées et mal armées, recevaient de son patriotisme une force imposante, qui suppléa plus d’une fois à son inexpérience. Le 18 octobre 1809, il repoussa le général Marchand à Tama» mès, lui fit des prisonniers, et le força de se retirer jusqu’à Salamanque, dont il ne tarda pas à s’approcher lui-même. Il entra dans cette ville le 25 octobre, quelques heures après que les Français l’eurent évacuée. Ses armes furent encore heureuses dans les derniers jours du mois suivant. Ayant été attaqué il Carpio le 23 novembre 1810, il refusa le combat, et elïectua sa retraite sur Alba de Tormès. Obligé d’en venir aux mains, le 28, avec le corps d’armée du général Kellermann, il se défendit vigoureusement, et perdit néanmoins la bataille. Ayant réuni les débris de son armée, il se retira à Béjar, et tit sa jonction le 15 décembre avec le duc d’Albuquerque à Arzobispo. Il parait que cet échec altéra singulièrement la confiance que la junte avait en lui ; car, au moment où l’Espagne semblait avoir le plus grand besoin de ses services, il fut envoíyé à Ténéritïe, où son caractère altier et sévère à beaucoup de mécontents. Il en fut rappelé en 1813, pour être mis in la tète d’un d’un corps de 20,000 hommes, destinés à combattre le maréchal Suchet sous les murs de Tarragone. Il eut d’abord divers succès, mais fut ensuite repoussé avec de grandes pertes, et n’obtint quelques avantages qu’à l’allaite de Castella,