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utriusque fortunæ (Cologne, 1471, in-4e) a été trois fois traduit en français, la première d’après les ordres de Charles V, par Nicolas Oresme, Paris, 1534 ; la deuxième, par de Grenaille, sous ce titre : le Sage résolu contre la fortune, Rouen, 1662, 2 vol. in-12, et la troisième, par un anonyme, Paris, 1673, in-12. Pétrarque a composé un ouvrage historique, qui est devenu rare et qu’on recherche comme un des plus anciens monuments de la prose italienne ; il est intitulé Vite de’ pontifici et imperadori romani, Florence, 1478, in-folio. Ses poésies italiennes ont été seules réimprimées dans ces derniers temps. La première édition, contenant les Sonnets et les Triomphes, est celle de Venise, 1470, grand in-4o. Ces Triomphes sont des espèces de visions allégoriques. dont les Provençaux avaient offert les premiers exemples ; ils sont écrits en tercets, a la manière du Dante, et l’on y trouve toute l’imagination et tout l’éclat de la poésie de Pétrarque, mais un style plus faible et des taches bien plus fréquentes. Parmi les éditions estimées, nous indiquerons celle d’Alde Manuce : le Cose vulgari, etc., Venise, 1501, in-8o ; — Il Petrarca, Lyon, 1574. in-16, adopté comme testo di lingua par l’académie de la Crusca ; - le Rime di Petrarca, Padoue, 1722, in-8o. On y trouve, p. 64-104, le catalogue raisonné des principales éditions précédentes ; — idem, avec des notes de Muratori, Venise, 1737, in-4o ; — les éditions de Bodoni, 1799, 2 vol. in-fol, et in-8o ; — celle du bibliothécaire Morelli, avec les remarques de Beccadelli, Vérone, 1799, 2 petits in-8o ; — celle de Pise. 1805, 2 vol. in-fol., dont l’exécution est fort belle et qui renferme une vie de Pétrarque par J. Rosini ; — celle de Rome, 1806, 2 vol. in-8o, dont l’aspect n’est pas séduisant, mais qui renferme un bon choix de notes empruntées aux meilleurs commentateurs ; — celle de Londres, 1811, revue par Romualdo Zotti et que recommandent les notices littéraires qui y sont jointes ; - celle qui fait partie de la Biblioteca poetica italiana, publiée par M. Buttura et imprimée par Didot l’aîné, 3 vol. in-34 ; — l’édition avec commentaires donnée en 1821, in-8o, par Biaggioli. On y a réuni à ces poésies celles de Michel-Ange, édition précieuse, surtout par les notes d’Allieri, qui avait fait sur Pétrarque le même travail que sur Dante[1]. Ces diverses éditions sont d’ailleurs à peu près effacées par celle que M. Marrand a fait paraître à Padoue en 1819-1820, 2 vol. in-4°, et qui a été extrêmement soignée. Le texte, corrigé avec scrupule, est celui que suivent les éditeurs jaloux de la correction de ce qu’ils mettent au jour. Entre autres ornements, ces beaux volumes offrent des portraits de Pétrarque et de Laure. À la fin du second tome est placée une Biblioteca petrarchesca, qui occupe 116 pages. Le texte, arrêté par M. Marrand, a été réimprimé plusieurs fois, notamment à Florence, 1821, 2 vol. in-8o, et 1822, 4 vol. in-16 ; Milan, 1824, 2 vol. in-8o ; 1825, 2 vol. in-16 ; 1826, 2 vol. in-8e, etc. La plupart de ces éditions sont accompagnées de notes plus ou moins étendues. Celle de Padoue, 1826, 2 vol. in-8e, revue par M Carrer, est estimée ; elle offre un choix de notes variorum. On estime celle de Florence, 1829, in-8o, avec de courtes annotations de G. B. Giuseppe Borghi) ; les 2 vol. in-8o mis au jour par les soins de C. Albertini, Florence, 1832, reproduisent les meilleurs textes en y ajoutant ce qu’on a écrit de plus intéressant sur Pétrarque et sur ses œuvres. Nous ne parlons point des essais qui ont été tentés pour traduire le Cansoniere en français. Laharpe a dit : « Ne traduisons point Anacréon. » Nous pourrions dire à notre tour avec plus de justice : Ne traduisons point Pétrarque [2]. Cependant nous pouvons remarquer, à cause de la naïveté du tour et de l’expression, les six sonnets de Pétrarque sur la mort de Laure, traduits en vers par Clément Marot (Recueil de pièces diverses, de 1530 à 1537, etc., in-8o). Nous n’essayerons pas de compter les commentateurs de Pétrarque ; il a eu près de trente biographes. Tomasini, dans son Petrarcha redirirus, a fourni de bons matériaux à ceux qui sont venus après lui (voy. TOMASINI). Les autres méritent peu de considération jusqu’à l’ouvrage de l’abbé de Sade (Mémoires sur Pétrarque, 1784, 3 vol. in-4o), qui s’est fait de la gloire de Pétrarque un intérêt de famille. On peut consulter après lui Tiraboschi, dans son grand ouvrage, et M. Baldelli (Del Petrarca e delle sue opere, 1797, in-4o). Lord Woodhouselee a aussi donné en anglais un Essai historique et critique sur la vie et le caractère de Pétrarque, Londres, 1810, in-8e. Le professeur Levati a publié, sous le titre de Viaggi di Fr. Petrarca in Francia, in Germania ed in Italia, Milan, 1830, 5 vol. in-8e, un tableau des mœurs du 14e siècle.

F-t.


PETREIUS (Marcus), général romain, joignit à de grands talents un attachement inviolable à son pays, et acquit beaucoup de gloire dans les charges de tribun et de préteur (voy. Cicéron, Pro Sato, 5). Le consul Antoine ayant feint une indisposition pour se dispenser de marcher contre Catilina, Petreius, son lieutenant, poursuivit les conjurés et les tailla en pièces (voy. Catilina).

  1. M. Raynouard a rendu compte de cette édition dans le Journal des savants, décembre 1821.
  2. Quelques tentatives récentes pour faire passer en français les vers de l’amant de Laure ont été distinguées par la critique. Nous mentionnerons, sans prétendre les juger, les Sonnets traduits par M. de Grammont, le Choix de sonnets, dû à M. C. Esmenard, Paris, 1830, les Sonnets, canzones, ballades et sextines, traduits par le comte de Montesquiou, Paris, 1812. Les vieilles traductions d’Avort de Laval, (1686), de Maldeyhem, (1600), de J. Rayr (1688), de Catanasi, (1669), sont justement oubliées ; celle de Levesque en prose, Paris, 1774 et 1786, n’est guère supportable. Les bibliophiles seuls recherchent quelques éditions des Triomphes qui ont paru en divers formats, dans la première moitié du 16e siècle ; on les paye fort cher lorsqu’on en rencontre de beaux exemplaires, mais on ne les lit pas.