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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 33.djvu/686

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POL


elle fut consacrée nous en indique la date et l’esprit. Les Argiens, afin de se trouver constamment en état de défense contre les Lacédémoniens, établirent un corps permanent de 1,000 soldats, Bias, chef de cette troupe, abusa si étrangement de la force mise à sa disposition qu’il alla jusqu’à enlever une jeune fille le jour de son mariage et à la violer. Sa victime le laissa s’endormir ; alors elle lui creva les yeux, parvint à s’échapper et se mit sous la protection du peuple. Les Argiens prirent sa défense, et il fut livré un combat où les Mille furent tous massacrés. La statue de Jupiter Meilichius fut le gage du rétablissement de l’ordre. Cet événement eut lieu peu de temps après l’époque où Philippe, roi de Macédoine, père d’Alexandre, obligea les Lacédémoniens à se départir des terres qu’ils avaient usurpées sur le domaine d’Argos. La guerre des Argiens contre les Lacédémoniens dura plusieurs années. Démosthène dit, dans la sixième Philippique, qu’au moment où il parle Philippe envoie des troupes dans le Péloponnèse au secours des Argiens et qu’il y est attendu lui-même à la tête d’une puissanté armée. Or, la harangue dont il s’agit fut prononcée la 3e année de la 109e olympiade. La statue de Jupiter Meilichius d’Argos dut par conséquent être érigée au plus tôt la 3e année de la 109e olympiade, 343 ans avant J.-C. L’époque où florissait le second Polyclète se trouve ainsi fixée de la 94e olympiade à la 109e, et comme entre cette dernière date et celle de la naissance du premier Polyclète il y a un intervalle de cent quarante ans, il est encore évident par ce rapprochement qu’il a existé deux Polyclètes : l’un célébre par les progrès qu’il fit faire à l’art ; l’autre illustré par deux statues qui se lient à des événements importants de l’histoire de la Grèce.

E-c D-D.


POLYCHRONIAS, écrivain ecclésiastique. frère de Théodore de Mopsueste’, naquit à Antioche, et après avoir mené quelque temps la vie de cénobite, dev int évêque d’Apamée, en Syrie ; il mourut vers l’an 430. Il avait écrit des commentaires sur divers livres de l’Écriture sainte (Job, les Proverbes de Salomon, le Cantique des cantiques et Ezéchiel) ; ils ont été insérés dans divers recueils consacrés, à la critique biblique. Conçus principalement au point de vue ascétique, ils offrent peu de secours pour l’intelligenoe des textes sacrés. l’oy. Ceillier, Histoire du auteur : ceclësiaaliques, t. IL p. H2.

Z.


POLYCRATE, tyran de Snmos, vivait au 6e siècle avant J.-C. Il employa, pour retenir le peuple dans la soumission, tantôt la voie des fêtes et des spectacles, tantôt celle de la violence et de la cruauté. Il sut le-distraire du sentiment de ses maux en le conduisant à des conquêtes brillances, de celui de ses forces en Passujettissant à des travaux pénibles. On le vit s’emparer des revenus de ’État, quelquefois des possessions des particuliers, s’entourer de satellites, tromper

V roi. ssi les hommes, se jouer des serments les plus sacneg favoriser en même temps les lettres (voy. Amcaàon), réunir auprès de sa personne ceux qui les cultivaient et rassembler les plus belles productions de l’esprit humain dans sa bibliothè·’ que. Toutes les années de son règne, toutes ses entreprises avaient été marquées par des succès. Ses peuples-s’étant acooutumés au joug, ils se croyaient heureux’de ses victoires, de son faste et des superbes édifices élevés par ses soins à leurs, dépens ; mais les gours de revers que lui préparait la destinée n’taient pas éloignés. Amasis, ·roi d’Égypte, avec lequel des liaisons d’hospitalité l’avaient uni, lui écrivait : vos prospérités n’épouvantent. Je souhaite à. ceux qui mïntéressent un mélange de biens et <· de maux ; car une divinité jalouse ne soullre <· pas qu’un mortel jouisse d’une félicité inalté<· rable. Ménagezwous des peintes et des revers pour les opposer aux faveurs constantes de la ortune. » Polycrate, frappé de cette lettre, se contlamne au sacrifice d’une pierre précieuse qu’il avait au dbigt, en la jetant à la mer. Quelques jours aprés, un de ses officiers, l’ayant retrouvée dans le gosier d’un poisson, la lui rapporte, Il se hàta d’en instruire Amasis, qui dés ce moment rompit tout commerce avec lui. Les craintes du monarque égyptien ne furent que trop réalisées. Pendant que Polycratc méditait la conquête de l’lonie et de la mer Egée, Orontc, l’un des satrapes de Cambyse, qui commandait dans une province voisine, parvint à l’attirer dans son gouvernement, et après l’avoir fait expirer dans des tourments horribles, il ordonna d’attacher son corps à une croix élevée sur le mont lllycalc ; en face de Samos, monument terrible de la vicissitude des choses humaines. tjet événement arriva vers l’an 524 av. 1.-0. T—n.


POLYDORE, général Iacédémonien, donna un exemple de générosité dans la conquête qui a en peu dîmitateurs. Dans une guerre entre Argus ot Lacédémone, occa :·ionnée’par des prétentions · sur les limites de leurs possessions, Polydore. avant défait les Argiens, se refusa constamment aux instances des alliés, qui voulaient qu’on s’omparàt d’Argos : ’« Étant venu. dit-il, com- ’ battre pour nos confins, convoiter encore et prnndre la ville des Argiens. cc-ne serait pas * juste ; je suis’venu pour recouvrer ée.qu’«ls occupaient de notre terre et non pour ramleur ville. 6 · · · ’ ’IQ-o.


POLYDORE-VIRGILE ou VERGILE, historien. né vers M70 à ljrbin, embrassa l’état ecclésiasti ne et professa les belles-lettres à Bologne. Ses ta1entsl’ayambientôl fait connaître, il fut choisi par le pape Alexandre ’t pour aller recevoir le denier de St-Pierre que l’Angleterre payait au saint-siège (li. be cardinal Corneto, son parent (I} Crllr iâaû. tûlllllt (II Il§lIlt Suu ! lr Ut0I| de ft·1"¢lt.’: !I. cl s ·pprrm¢e en W32, arait élu établie par le toi Ilm, au 8e siècle, 86’