Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 34.djvu/252

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Temps protégeant la Vérité, sujet semblable à celui du musée de Paris ; une Danse des Saisons, sujet analogue au Ballet de la vie humaine. — À Florence, dans la Galerie, Thésée découvrant le secret de sa naissance. — À Bologne, au palais Zambeccari, le Martyre de St-Laurent, dont la composition contraste avec celle du Martyre de St-Erasme, qui était commandée par sa destination. — À Milan, dans la collection de la comtesse Pino, le Moïse défendant les filles de Jethro, gravé par Anderloni. — En Angleterre. À la galerie du collège de Dulwich, le Triomphe de David, provenant de la collection du cardinal Casanata ; l’Adoration des mages, peinte pour M. de Mauroy et gravée par Picault ; une Assomption de la Vierge et une Éducation de Bacchus, autres que celles du musée de Paris ; Jupiter et Antiope ; Vénus et Mercure ; Renaud et Armide armée d’un poignard ; l’Inspiration d’Apollon, approchant une coupe des lèvres d’un poète ; l’Horatius Coclès, attribué au Poussin. — Collections particulières : Tancrède et Herminie, du cabinet de Thornill ; Vénus et Adonis, de celui de Reynolds, gravé par Earlom ; une Ste-Famille avec des anges, chez lord Grosvenor, de la collection du marquis de Lansdown, gravée par Bartolozzi ; les Bergers d’Arcadie, gravés par Ravenet, chez le duc de Devonshire ; un Triomphe de Bacchus et d’Ariane, chez lord Ahsburnham ; Persée et la tête de Méduse, appartenant à lord Gwydir ; la Peste d’Athènes (celle probablement qui était à Rome, selon Cambry), ensuite chez M. Hope. La Continence de Scipion, originairement de la collection de Morville, est à Strawberry-Hill, où est aussi un buste de la femme du Poussin, par Duquesnoy. À la galerie du marquis de Statford, un Moïse foulant au pieds la couronne de Pharaon, un Frappement du rocher, gravés par Baudet, et les Sept sacrements, peints pour M. de Chanteloup, gravés par B. Audran, Pesne, Dughet, etc. ; le tout provenant de la galerie d’Orléans. À la galerie du duc de Rutland, les Sept sacrements (dont l’un a été malheureusement incendié), peints pour le commandeur del Pozzo, gravés par Dughet et Châtillon, provenant de la collection de Bocca Paduli à Rome, où l’auteur de cet article les a vus encore en 1791. — 2. Outre les estampes, évaluées à environ trois cents pièces, dont les exemplaires se trouvent partout et qui peuvent suppléer, pour la composition, à la vue des tableaux rassemblés séparément dans les diverses contrées ci-dessus désignées, il existe un assez grand nombre de descriptions faites avec intérêt et des remarques publiées par les biographes contemporains ou par des maîtres de l’art et des amateurs distingués concernant beaucoup de tableaux du Poussin, dont nous n’avons pu qu’indiquer les principaux traits. Les biographes ou écrivains du temps qui ont le mieux fait connaître l’esprit des ouvrages comme le caractère de ce grand maître, deux qualités que nous ne séparons point, sont : 1o Bellori, Vite de’ Pittori, Scultori, etc., Rome, 1672, in-4o, avec un portrait du Poussin, en tête de sa Vie, gravé par Clouet, et ses Mesures de la statue d’Antinoüs, figurée et vue de face et de profil. Il a décrit succinctement la suite des Sept sacrements, du chevalier del Pozzo ; mais très au long et avec des détails qu’on croirait donnés sous la dictée de l’auteur le tableau de l’Extrême-Onction, de la collection de M. de Chanteloup : il a développé de même le sujet, différemment composé, du Frappement du rocher, pour Gillier et pour Stella, ainsi que la Peste des Philistins. Il a moins détaillé une trentaine d’autres sujets soit historiques, soit surtout allégoriques ou mythologiques. — 2o Baldinucci, Noticie de’ Professori del disegno, Florence, 1728, in-4o (2e tome). Ce n’est guère qu’un abrégé biographique de Bellori avec quelques réflexions. — 3o Passeri, Vite dei Pittori, etc., Rome, 1772, in-4o, édition de Bottari. L’auteur donne quelques anecdotes qui ne se trouvent pas chez les autres biographes contemporains. Il a bien décrit le tableau de la Cène de St-Germain. Dufourny avait un exemplaire manuscrit ancien de Passeri, plus ample que l’imprimé et avec des notes de Mariette. — 4o Félibien, Entretiens sur les vies des peintres, etc., Paris, 1669, 1685, 2 vol. in-4o. Il s’est attaché à donner, en suivant l’ordre chronologique des productions, l’histoire pittoresque du Poussin, mais dans un style qui est sans couleur et dont la prolixité affaiblit l’intérêt. Il fait une ample description non-seulement du tableau de Rebecca, mais de ceux de la Manne et des Aveugles de Jericho, sur lesquels il a publié les Remarques de Lebrun et celles de Sébastien Bourdon, ainsi que le jugement porté dans les conférences de l’académie royale de peinture en 1667. — 5o De Piles, Abrégé de la vie des peintres, Paris, 1699, in-12. Les principes généralement assez purs de l’auteur, puisés dans les préceptes de son ami Dufresnoi, sont plus solides que ses jugements, dont la partialité à l’égard du Poussin doit être attribuée à sa prévention pour les écoles vénitienne et flamande. — 6o Charles Perrault, Éloges des hommes illustres du 17e siècle, Paris, 1696, in-fol. L’auteur s’est borné à un historique court et précis ; mais le portrait mis en tête de l’éloge du Poussin a été jugé avec raison fort peu ressemblant, quoique l’on eût déjà des gravures de Pesne, faites d’après le portrait vivant du peintre, suivant l’expression de Bonaventure d’Argonne. — 7o Fénelon, deux Dialogues sur la peinture, à la suite de la Vie de Mignard, par de Monville, Amsterdam, 1731, in-12 ; l’un, entre Parrhasius et le Poussin, offre une peinture descriptive du tableau de Phocion dont le corps est porté hors de la ville d’Athènes par deux esclaves ; l’autre, entre Léonard de Vinci et le Poussin, celle des Effets de la frayeur à la vue d’un homme qui fuit un serpent. — 8o On trouve dans le recueil des Œuvres imprimées