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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 34.djvu/408

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un des beaux titres de Prony. Il y a là beaucoup de recherches, d’expériences, de solutions, de formules qui lui sont propres, et l’on peut dire sans exagération qu’il a contribué à enrichir, à former la théorie des eaux courantes.

16e Mémoire sur les variations de la pente totale de la Seine dans la traversée de Paris, avec la détermination de la valeur absolue de cette pente par chaque jour des années 1788, 1789, 1790, avec un rapport fait à l’Académie des sciences par MM. Lavoisier, Laplace et Coulomb, 1806, in-4o ;

17e mémoire sur le jaugeage d’eaux courantes qui doivent alimenter le bassin de passage du canal de Saint-Quentin, Paris, an 10 (1802), in-4o ;

18e Nouvelle architecture hydraulique, etc., etc., Paris, 1790 et 1796, 2 vol. in-4o, 54 pl. Conformément au titre très-développé, dont nous venons de donner les premiers mots seulement, ce grand ouvrage contient tout ce que l’on savait à la fin du siècle dernier sur l’art d’élever l’eau par le moyen de différentes machines, de construire dans ce fluide, de le diriger et généralement de l’appliquer de diverses manières aux besoins de la société. Le premier volume pose les bases de cet art, en exposant les principes de la mécanique, de manière à en rendre la connaissance la plus utile possible aux constructeurs de tous les genres et même à tous les artistes en général. Le tome 2 offre la description détaillée des machines à feu. Prony avait promis de compléter son ouvrage par une troisième partie contenant la description de toutes les machines à élever l’eau, mais ce projet ne fut jamais réalisé.

19e Description hydrographique et statistique des marais Pontins ; relief du sol, cadastre détaillé intérieur, etc. ; analyse raisonnée des principaux projets pour le dessèchement, histoire critique des travaux exécutés depuis ces projets, état actuel du sol Pontin (juillet 1811), projet ultérieur pour son dessèchement général et complet, avec l’exposition des principes fondés sur la théorie et l’expérience qui ont servi de base à ces projets rédigés d’après les renseignements recueillis sur les lieux par l’auteur ; examen détaillé des marais où il a séjourné et qu’il a visités et parcourus plusieurs fois, et les opérations de jaugeage, nivellement, etc. qu’il a faites pendant les années 1811, 1812, Paris, 1822, imprimerie royale ; 1823, in-4o, atlas de 39 planches in-fol. Cet ouvrage est un beau titre à la fois pour Prony et pour la France ; pour la France, en montrant quelles transformations elle entendait exécuter dans les pays sujets ; pour Prony, en faisant éclater, ce qu’on savait au reste déjà, son infatigable ardeur, la sagesse comme la souplesse de ses méthodes, son attention à tenir compte de tous les éléments, sa netteté de jugement pour choisir et coordonner les remèdes. Les trois premières parties de l’ouvrage (1. Description et cadastre du bassin pontin ; 2. État en 1777, analyse et histoire des projets ; 3. état en 1811) sont tracées de main de maître et présentent une

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foule de particularités du plus haut intérêt. Sur la quatrième, qui traite de la question elle-même, il est possible de différer d’avis avec Prony, mais l’on ne saurait méconnaître d’une part que tout ce qu’il a dit auparavant sur la nature du bassin et sur les causes de la présence des eaux stagnantes, sur la distinction des eaux provenant de sources intérieures et des eaux supérieures, sur la puissance de l’évaporation qui fait retourner partie des eaux à l’atmosphère, et enfin sur les insuffisances et sur es fautes des ingénieurs ses prédécesseurs, donne un peu de force à tout ce qu’il propose, de l’autre que la théorie semble justifier complètement les moyens qu’il adopte. Contrairement à Fossombroni, et en général aux Italiens qui se sont occupés des Marais Pontins, il repousse le système des colmate, et opinant qu’il faut se rendre maître des eaux supérieures avant qu’elles arrivent sur le sol même des marais, il demande des canaux de ceinture qui les portent à la mer en les soutenant dans tout leur cours au-dessus des terrains dont on veut la dessication. Quant aux eaux intérieures, que des pluies ou des sources soient leur origine (et elles sont dues à ces deux causes simultanément), elles doivent, selon lui, avoir pour excipient un canal central ayant pour axe central la ligne de plus prompt écoulement, ligne dont on peut toujours trouver la direction moyennenement un nivellement exact du sol. L’ordre du travail, ajoute-t-il, est de commencer par les canaux de ceinture, et il le prouve. Suivent des détails précieux sur les moyens d’exécution et notamment sur la possibilité, à certaines conditions, d’utiliser pour le creusement et le curage de divers canaux les machines employées pour le curage des ports de Venise et d’Ancône. Il choisit pour canal central le cours de la Ninfa, qui est l’axe principal d’écoulement et qu’il ne s’agit que de modifier convenablement ; puis pour canal de ceinture le Fiume Sisto, qui peut facilement être rendu capable de recevoir en totalité, indépendamment des eaux supérieures qu’il réunit déjà, les eaux du canal de la Ninfa (il suffit pour cela qu’il débite 508 mètres cubes par seconde). Il veut surtout que toutes les eaux arrivent à la mer par une seule embouchure, le Portatore di Badino ; car dans cette hypothèse il devient possible d’y établir un port, parce qu’un courant plus considérable repoussera la barre qui obstrue cette embouchure. Du reste il adopte pour divers détails, notamment pour les deux canaux auxiliaires de la Scacchia et de la Selcella, les idées des ingénieurs italiens. Enfin, il termine par l’évaluation en argent des divers ouvrages qu’il propose.

20e Mémoire sur la poussée des voûtes, Paris, 1783, in-4o ;

21e et 22e Recherches sur la poussée des terres et sur la forme et la dimension à donner aux murs de revêtement, Paris, 1802, in-4o ; puis Instruction pratique sur la méthode pour déterminer la dimension des murs de revê-