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taires du roi des Hovas, mais elle fait connaître
que ce prince ne parlait et n’écrivait que le français,
comme on peut en juger par le fa¢·aimil«
de son écriture ; que dans ses campagnes il menait
avec lui ses sœurs ainsi que ses femmes, et
que celles-ci n’avaient que le second rang pour
les honneurs. lnformé que, faute de ports militaires
dans l’lle Bourbon, des secours ne pouvaient
arriver que difficilement aux possessions françaises
dans Iadagascar, Itadama poussa ses conquêtes
vers l’est et s’empara de Tamatave et de Foul-Pointe
en IB25. Suivant la relation que nous
venons de citer, Tamatave appartenait à un créole
de l’lle de France nommé Jean René, qui prenait
le titre de roi et qui, étant vassal de liadama,
avait sans doute voulu se rendre indépendant.
La même relation donne le texte d’une lettre
écrite par Radama à ce Jean René pour lui demander
des musiciens et des tailleurs. L’année
suivante, le roi des llovas se dirigea vers le nord
et se rendit maître du port de Tintingue. Il ne
restait plus à la France dans ces parages que la
petite lle Ste-Marie, dont le commandement fut
donné, en 1828, ’au capitaine d’artillerie Schœll
qui, dés son arrivée, entama des relations avec
les Hovas. Radama commençait à se défier de la
politique anglaise et paraissait disposé à traiter
avec les Françaif, lorsqu’il mourut le 24 juillet
t828, à l’âge de 37 ans, après une maladie de
huit mois et au moment où il se flattait de soumettre
toute l’lle, dont il possédait déjà les deux
tiers ; car il avait réuni à sa puissance par la persuasion.
la terreur ou la force des armes, la plu-.
rt des tribus obéissant avant lui a des princes
Egritaires ou à des chefs électifs. Il ne lui restait
à réduire que les noirs presque sauvages de la
côte sud-ouest et les Anassis, race arabe presque
pur sang. Son espoir de les subjuger était assez
fondé, uisque ses forces montaient alors ii
10,00t) gommes, disciplinés à l’européenne et
pourvus d’artillerie. Pour assurer la supériorité
à ses llovas, Radama leur avait réservé exclusivement
l’usage des armes à feu, interdit aux
tribus soumises. Ce prince avait attiré à sa cour
des militaires français, des architectes, des savants,
des artistes de tous les pays. Il avait
acheté des fusils en Europe, des chevaux en
Arabie. Enfin il avait avancé la civilisation des
Hovas en fondant à Tamanarive. sa capitale,
une université, des collèges, des écoles, une
imprimerie, des manufactures d’armes, des fonderies
de canons. Sa mort plongea dans la douleur
tons les habitants. Suivant un ancien usage.
hommes et femmes se rasèrent la tête en signe
de deuil ; les maisons furent fermées, et le morne
silenœ. la mistesse ne furent interrompus que
par les gémissements et les pleurs. Après de
magnifiques funérailles, qui durènent trois jours,
et où furent étalés les plus rares et les plus beaux
produits des manufactures de France et d’Angleterre,
tant en riches étoffes qu’en argenterie,
à Ai
RAD 83 porcelaine et bijoux, ainsi que les portraits des souverains et des personnages contemporains les plus célèbres de l’Europe, y compris ceux de Napoléon et de ses généraux, le corps du roi défunt fut renfermé dans un cercueil en argent massif sur lequel fut gravée une épitaphe en langue des Hovas. On le déposa, le lb août, dans le plus beau tombeau qu’il y eut à Madagascar et dont la construction. ainsi que celle du palais du feu roi, avait été dirigée par un Lyonnais, Louis Gros, militaire en retraite. Ce ne fut que le 25 septembre qu’on enleva les tentures de toile, draps, velours et soieries exposées dans ce palais. ltadania n’avant point laissé d’enfants, cinq neveux prétenrlaient à sa succession et semblaient prêts à se la disputer. l’ne ligue des grands du royaume prévint peut-être une guerre civile en écartant les héritiers légitimes et en plaçant sur le trône une de ses femmes. llanavalo-Manzaka. (voy. ce nom} dévouœ aux Anglais et véhémentement soupçonnée d’avoir attenté aux jours de son époux par un poison lent. A—r. RAl)lllîlt’l’ (lhesemsiai, abbé de Corbie au 9e siècle, naquit à Soissons, ou dans le voisinage, de parents obscurs qui, n’a)ant pas le moyen de le nourrir. exposèrent. suivant l’usage de son temps. à la porte de l’église du monastère de Notre-Danie de cette ville. Les religieuses en prirent soin, et lorsque son âge le permit, elles le mirent entre les mains des moines qui desservaient l’église de St-Pierre, dépendante de l’abba)e. pour qu’ils l’élevassent dans la piété et dans les lettres. Lorsqu’il y eut fait quelques progrès. ces religieux le consacrèrent à Dieu et lui donnèrent même la tonsure. Il déroba néanmoins à cette p·~emaa·¤· destination, entra dans le’monde et s’v livra quelque temps à la dissipation ; mais, revenu il lui-même. il se rendit à Corbie et embrassa la vie monastique sous le saint abbé Adelard l’ancien, neveu du roi l’épin. Corbie avait une école célèbre et d’habiles maîtres. Radliort lit sous env de grands progrès dans les lettres divines et hns inaines ; après quoi lui-même fut chargé de les v enseigner. Il était profondément versé dans les saintes Écritures et les écrits des Pères, et il avait étudié avec soin l’histoire ecclésiastique. Les meilleurs auteurs profanes lui étaient familiers. À la connaissance de la langue latine. il joignait celle du grec et de l’hébreu. Il écrivait avec facilité en prose et en vers. fin 826, après la mort d’Adelard, lladbert fut députe par son chapitre vers l’empereur Louis le Débonnaire pour obtenir la confirmation de l’élection de Vala. qui snccédail à son frère. Le même empereur l’envoya en Saxe, en 831, et l’employa dans diverses négociations. Il eut part à l’établissement de la Nouvelle-Corbie ou Corvey en Saxe. lin 833, il accompagna Vala, son abbé, dans le voyage que celni-ci lit en Alsace, appelé par Grégoire lV qui s’y était rendu dans l’espoir de concilier les différends qui sétaienl élevés entre