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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 36.djvu/307

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1 vol. ; 26° Discours sur le droit de propriété, lus au lycée les 9 décembre 1800 et 18 janvier 1801, imprimés, après la mort de l’auteur, en 1839 (il avait déjà fait paraître, en 1819, une brochure intitulée De la propriété considérée dans ses rapports avec les droits politiques, dont la 3° édition, augmentée, fut donnée en 1830). 27° Mémoires sur quelques points d’économie publique, lus au lycée en 1800 et 1801, 1840. Ces mémoires ou discours, au nombre de six, ont été, comme la brochure précédente, publiés par M. le baron Antoine Rœderer, fils de l’auteur, dont quelques productions, imprimées à petit nombre, n’ont été distribuées qu’à ses amis. Il existe un recueil piquant des meilleurs articles insérés dans le Journal de Paris, par Rœderer, de 1799 à 1804, formant 3 volumes in-8°. sous le titre d’opuscules mêlés de littérature et de philosophie. Cette collection, tirée en petit nombre, a été donnée en cadeaux, ainsi qu’un petit volume in-12, imprimé en l’an 4 (Conseils d’une mère à une fille, 1789), qui est bien une composition de Rœderer, quoiqu’il l’ait produite sous ces initiales pseudonymes : W. M***, épouse de J. R*** (madame W. M., femme de M. Jean Rousseau). Nous aurions pu citer encore beaucoup de petites brochures du même auteur, toutes plus ou moins spirituelles et piquantes, mais qui, les circonstances passées, n’offrent plus que le mérite du style. Son dernier écrit imprimé est une comédie anonyme, en trois actes et en vers, qui a été imprimée à Dinant, sans date, sous le titre de M. Hoc, ou le Méfiant. On y reconnaît, comme dans plusieurs autres ouvrages de l’auteur, un esprit observateur, fin et judicieux. Rœderer laissait en portefeuille plusieurs écrits remarquables, relatifs in l’histoire, à la politique, à la littérature.

Nous terminerons par cette citation de la Notice de M. Mignot, qui caractérise, beaucoup mieux que nous ne le ferions nous-même, le mérite de Rœderer, son collègue à l’Académie des sciences morales et politiques. « Ainsi s’éteignit cette vie qui s’était mêlée, pendant soixante années, aux grandeurs et aux vicissitudes de son temps et qui en avait été remplie. M. Rœderer a été remarquable par l’extrême diversité de ses aptitudes, le nombre, la distinction et quelquefois la supériorité de ses œuvres. S’il n’a pas eu le génie qui découvre, il a eu au plus haut degré celui qui applique. Économiste plus vigoureux qu’original, historien plus original que sûr, il a été un organisateur du premier ordre, comme l’atteste la part qu’il a prise au système de contributions sous l’assemblée constituante, à l’établissement administratif sous le consulat, à la régénération financière du royaume de Naples et à l’acte constitutif de la Suisse. Dans les temps de violence, humain ; dans le maniement des deniers publics, honnête ; dans l’action, inventif ; dans la retraite, digne ; dans le commerce de la vie, aimable ; il a de plus uni le mérite des idées à la célébrité des actes. À cinquante ans de distance, il a publié le savant ouvrage sur le Reculement des barrières, et le livre ingénieux sur la Société polie[1]. »


RŒHL (Lambert-Henri), astronome, né à Ribbenitz, en Mecklembourg, et établi à Greifswald, fut nommé en 1762 professeur à l’université de cette ville, et enseigna la science astronomique jusqu’à sa mort, arrivée le 15 juin 1790. On a de lui plusieurs ouvrages estimés, savoir : 1° Observations sur les passages de Vénus sur le soleil, Greifswald, 1768, in-8°. L’Académie des sciences, à Paris, avait témoigné le désir de voir les savants profiter du passage de Vénus en 1761, pour vérifier et rectifier les calculs de Halley. C’est ce qui fit mettre cet ouvrage, où Rœhl expose d’une manière claire et intéressante les résultats des observations astronomiques faites en divers lieux. L’auteur déduit de ces calculs la distance du soleil, qu’il tire à vingt-trois mille neuf cent quatre-vingt-quatre diamètres de la terre, mais en faisant abstraction des observations de Pingré, qui, ayant commis une erreur de calcul d’une minute, ne s’accorde point avec les autres astronomes. Rœhl fait remarquer, au reste, que l’atmosphère de Vénus doit toujours tromper les observateurs sur le moment précis de l’entrée et de la sortie de cette planète. Il pense que la lune a pareillement une atmosphère, mais moins dense que celle de la terre, et assez subtile pour nous faire apercevoir, dans tous les temps, les taches de ce satellite. 2° Introduction aux sciences astronomiques, Greifswald, 1768-1779, 2 vol. in-8°. Ce livre était regardé en Allemagne comme le meilleur ouvrage élémentaire sur l’astronomie, avant que celui de l’astronome berlinoits Bode eût paru. 3° Précis de l’art du pilotage, ibid., 1788, in-8°. Quoique ce précis ne soit pas complet, il passe pour fort utile. Rœhl a traduit en allemand la Description physique du globe de Bergmann, 2 volumes dont il a été fait trois éditions (la dernière est de 1791), ainsi que la Description mathématique du globe de Mallet, ibid., 1774. On a encore de lui plusieurs mémoires et notices concernant l’astronomie et les mathématiques.


ROELAS (Paul de las), peintre espagnol, émule de Murillo et du Muet (voy. Feanmnez), naquit l Séville en 1560. Son père était Flamand et le destinait à l’état ecclésiastique ; mais le jeune Paul avait, dès son enfance, un penchant décidé pour la peinture. Les heures de loisir que lui hissaient ses premières études, il* les employait à dessiner avec du charbon tous les objets qui


  1. On peut consulter, à l’égard du publiciste dont il est question ici, les écrits de MM. Mignot (Rœderer, sa vie et ses travaux, dans les Mémoires de l’Académie des sciences morales et politiques, 1838) et Ste-Beuve (le Comte Rœderer, notice insérée en l853 dans le Moniteur. La famille de Roederer a recueilli tout ce qui était sorti de sa plume (articles de journaux, brochures, ouvrages déjà publiés, lettres, etc.). Cette collection, où, parmi des inutilités, se trouvent des choses fort curieuses, remplit 6 volumes grand in-8°, qui n’ont pas été livrés au commerce.