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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 36.djvu/457

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ROS
ROS

conseiller d’État en service ordinaire. Outre la place de membre de l’académie de Turin, ses écrits, qui jouissent d’une grande renommée et qui font autorité en Italie, valurent à Roreto les titres de chevalier, et plus tard de comte, ainsi que de correspondant de l’Institut de France. Nous citerons : 1° Saggío sul buon governo della mendícíui, degli inelituti di beneficenza e delle carceri, Turin, 1837, 2 vol. ; 2° Della condizione atluale delli carceri e dei mezzi di migliorla, ibid., 1840 ; 3° Esame della polemica, insorta sulle riforme delli carcerí, ibid., 1841 ; 4° Sul lavoro dei fanciulli nelle manufacture, ibid., 1841, etc.

R-l-n.

RORICH. Voyez Calaminus.


ROSA (Pietro), peintre, naquit à Brescia en 1552. Christophe, son père, et Étienne, son oncle, étaient deux peintres d’architecture d’un talent remarquable et qui lui inspirèrent de bonne heure le goût de la peinture. Ces deux artistes, liés d’amitié avec le Titien, méritèrent d’être choisis par lui pour orner d’architecture quelques-uns de ses ouvrages. Brescia possède plusieurs de leurs tableaux ; mais c’est particulièrement à Venise qu’existent leurs plus belles productions. On voit encore dans la salle d’entrée de la bibliothèque de St-Marc plusieurs vues de perspective d’une rare perfection ; elles étonnent par leur majesté et trompent l’œil par leur relief, et de quelque point de vue qu’on les observe, elles font toujours le plus bel effet. Étienne florissait encore en 1572. Christophe mourut en 1577. Le Titien, excité par l’amitié qu’il avait pour lui, voulut diriger lui-même le jeune Rosa, auquel il prodigua ses leçons comme il aurait fait à son propre fils. L’élève répondit aux soins du maître. C’est dans cette école qu’il puisa ce coloris franc et vrai qui brille dans toutes ses productions et qui anime toutes ses figures. Les églises de St-François, du Dôme et des Grâces, à Brescia, possèdent plusieurs de ses belles productions ; mais les tableaux de ce maître qui méritent le plus d’estime sont ceux où il introduit un moins grand nombre de personnages. La composition était la partie la plus faible de son talent. Une mort prématurée l’enleva, en 1577, n’ayant encore que 25 ans. — Rosa (François di), surnommé/ Paciceo, peintre, naquit à Naples vers 1580 et fut élève du Stanzioni, qui l’engagea à copier assidûment les ouvrages du Guide. Le célèbre peintre Paul dé Matteis, dans un manuscrit où il n’a admis que des artistes d’un talent supérieur, assure que le style de Rosa est pour ainsi dire inimitable, non-seulement par la correction du dessin, mais par la rare beauté des extrémités et surtout par la noblesse et la grâce des têtes. Trois de ses nièces lui fournirent d’excellents modèles de beauté ; mais l’idée de perfection que son esprit s’était formée lui permit de les élever bien au delà de l’humanité. Sa couleur, qu’il sait disposer avec une douceur exquise, offre toutefois un empâtement solide et plein de vigueur, qui a maintenu ses tableaux dans tout leur éclat et leur fraîcheur. La longue carrière qu’il a parcourue lui a permis de produire un grand nombre de tableaux, qui enrichissent les galeries les plus précieuses. Parmi les grandes compositions qu’on lui doit, on regarde comme des morceaux du premier mérite plusieurs de ses tableaux d’église, notamment le St-Thomas d’Aquin qu’on voit à la Santé à Naples, et le Baptême de Ste-Candide, qui orne une des chapelles de St-Pierre d’Aram. Il mourut en 1654. — Rosa (Aniella di), nièce du précédent, naquit à Naples en 1613 et fut élève de Stanzioni. C’est dans son école qu’elle fit connaissance avec Beltrano, qui fut un peintre a fresque et à l’huile d’un mérite peu commun et qui l’a prouvé par une grande quantité de tableaux de galerie et par quelques tableaux d’église. Douée d’une rare beauté, Aniella inspira à Beltrano une passion à laquelle elle répondit ; elle l’épousa et devint en même temps la compagne de tous ses travaux. Avant de quitter leur maître, les deux élèves ébauchaient conjointement des tableaux que le Stanzioni terminait ensuite et qu’il vendait comme s*ils eussent été entièrement de lui. Il en existe cependant quelques-uns auxquels Aniella a mis son nom, et l’on accorde les plus grands éloges à la Nativité et à la Mort de la Vierge, qui existent dans l’église de la Piété. La médisance prétend toutefois que son maître y a mis la main, comme on dit que le Guide travaillait aux tableaux d’Artémise Lomi ou Gentileschi. Quoi qu’il en puisse être, ses dessins originaux prouvent qu’elle avait la parfaite intelligence de son art, et les peintres et les historiens contemporains la vantent comme une artiste du plus rare mérite. Sa destinée fut presque en tout semblable à celle de la célèbre Sirani : également belles, douées toutes deux d’un grand talent, leur mort fut également tragique. Elisabeth fut la victime de l’envie de ses rivaux, qui l’empoisonnèrent, et Aniella le fut de l’aveugle jalousie de son mari, qui la frappa d’un coup d’épée en 1649. — Rosa (François), peintre génois, florissait dans le 17e siècle et reçut, in ce que l’on croit, des leçons de Pierre de Cortone pendant un séjour de plusieurs années qu’il fit à Rome. Les peintures à fresques et les tableaux dont il a orné dans cette ville les églises de St-Charles al Corso, de St-Vincent et de St-Anastase sont cependant d’un style tout à fait différent de celui de ce maître. Il se rapproche de Luini et des autres peintres sombres et enfumés de la même époque. Mais il s’est montré tout autre dans une toile qu’il a peinte dans l’église du Frari, à Venise, et qui représente un Miracle de St-Antoine. L’architecture en est de la plus grande beauté ; il y brille une intelligence du nu, une science du clair-obscur, une vivacité dans les airs de tète, qui annoncent un artiste d’un incontestable talent. Il est vrai que, dans