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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 37.djvu/199

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194 SAC Biographie universelle, ancienne et moderne rer, en la disposant à une douce rèverie favo* rable à la méditation et à la prière. Burney, qui avait eu occasion de l’entendre en Italie, rendit à son génie un éclatant témoignage. Déterminés par ces suffrages, les directeurs du théâtre italien de Londres offrirent à Sacchini des conditions avantageuses pour l’attirer en Angleterre. En les acceptant, ce grand compositeur se ménagea le temps de visiter l’Allemagne et la Hollande, qui préludèrent par leurs applaudissements à l’enthousiasme qu’il devait exciter sur les bords de la Tamise. Peu après son arrivée, il y donna Montezuma, qui fut suivi de Persée et du Cid, pièces lyriques, dans lesquelles la richesse des accompagnements ne nuit jamais à l’el’t’et de la voix et où tout parait facile, parce que rien n’y est forcé. Les transitions même les plus dures y sont si bien amenées, qu’au llieu de choquer l’oreille, elles la surprennent et la charmant. Au milieu de ses triomphes, Sacchini calculait les atteintes que sa santé recevait du climat de Londres. Les attaques de goutte auxquelles il était sujet, et qui devenaient chaque année plus menaçantes, le décidèrent à quitter l’Angleterre, dont il s’éloignait presque sans fortune. Des dépenses excessives auxquelles il s’était livré avaient absorbé tous ses bénéfices et jeté même du désordre dans ses affaires. Il se rendit à Paris, où le succès brillant d’une de ses pièces avait fait nat* tre l’envie de le posséder. Quelque grande que fût la difficulté de détourner l’attention publique de la lutte alors engagée entre les admirateurs de Gluclx et de Piccini. les beautés dont brillait la Colonie n’échappèrent pas aux vrais connaisseurs ; et cette musique sortit victorieuse des efforts qu’on fit longtemps pour l’empècher de réussir. Mais les partisans de Sacchini n’auraient peut-être pas sutli pour le soutenir contre les prôneurs de ses rivaux, si la cour n’eût témoigné le désir de le retenir quelque temps en France. L’empereur Joseph II, qui se trouvait alors à Paris et qui l’accueillit avec bien veilla nee, contribua puissamment à faire ouvrir à Sacchini les portes de l’opéra. Renaud, Chimène et Dardonus, qu’íl fy donna successivement, ne purent vaincre l’indifférence que le public opposait à tout ce qui ne venait pas de Piccini ou de Gluclt ; et cette aveugle prévention empècha de saisir une foule de traits délicats, que la richesse et l’élégance de l’orchestre entouraient d’un charme nouveau. Il n’en fut pas de même d’0Edipe à Colone. compose pour le théâtre de Versailles, et qui, de tous les ouvrages de Sacchini, est le plus estimé. L’intéret du poème. en remuant les spectateurs, les rendit juges du grand mérite de la musique, dont le chantet même le récitatif ont un charme, une expression qui semblent faire oublier les paroles. Le succès de cette pièce fut aussi complet d’extraordinaire : mais ses ennemis veillaient. Ils employèrent mille détours pour entraver les représentations de l’0Edipe ; ils parvinrent même SAC

à le faire exclure du répertoire de la cour. Sacehini ne fut pas insensible à cet atïront. Il aurait voulu s’y soustraire en repassant en Angleterre, où les vœux de ses amis l’appelaient ; mais une mort prématurée vint le frapper au moment où son génie avait déployé toutes ses forces. Il succombe le 7 octobre 1786 à Paris, à l’âge de 51 ans. On trouvera l’indication de ses princie paux ouvrages dans l’éloge que son ami Framery fit insérer dans le Journal eneyctopëdique de Bouillon, du 15 décembre 1786 (1). A—G-*-S.


SACCONAI (Gmini-zi. us). Voyez Sacomv.


SACCONE (Please) dit Tarlati. Voyez T› t. A’rl.


SACCUS (Caron), célèbre jurisconsulte du 15e siècle, professa avec éclat à Pavie, ensuite à Bologne, puis revint à Pavle, où il eut pour rivaux Paul de Castro et Jason ; il balança la gloire de ces docteurs si renommés de leur temps. Il fut l’ami intime de Philelphe, qui durant une période de douze années (1439-1451) lui adressa un grand nombre de lettres. contenant quelques renseignements curieux pour l’histoire littéraire du 15e siècle. Saccos mourut en 1167, laissant beaucoup de Itepetitiones dont une portion a été intercalée dans les recueils de jurisprudence de l’époque, amas de gothique écriture qu’a débrouillés la patiente érudition de Savigny et de quelques infatigables travailleurs d’outre-Rhin. B-iv-*r.


SACHEVERELL (Hasni), théologien anglais, fameux par l’éclat que donna l’esprit de parti à ses prédications, était fils d’un recteur de St-Pierre à Marlborough, qui en mourant laissa une nombreuse famille et très-peu de fortune. Il naquit vers 1672 et fut élevé par les soins d’Édouard Hearst, apothicaire et son parrain. A la mort de celui-ci, sa veuve plaça Sacheverell au collège de la Madeleine, à Oxford, où il se distingua et fut admis comme agrégé. Il fut bientôt chargé de l’éducation de la plupart des jeunes gens de qualité ou de ceux dont les pa* rents avaient beaucoup de fortune. et plusieurs de ses élèves se sont fait remarquer par leur talent et leur habileté. Addison. qui avait été son contemporain et son camarade de chambre au collége de la Madeleine, dans son Account of the greatest english poete, qui porte la date du 4 avril 1694, lui dédia un poëme d’adieu aux Muses, qu’il avait composé lorsqu’il prit la résolution d’entrer dans les ordres. Il appelle Sacheverell son ami le plus cher et son collègue. Les ennemis de celui-ci lui ont reproché calomnieusement son ingratitude envers ses parents et sa conduite turbulente à Oxford. Il écrivit, dans sa jeunesse, quelques petits poëmes latins et en fit insérer dans les second et troisième volumes des Musa : angtieanœ plusieurs autres qui furent attribués à ses élèves. L’un des poëmes, qui se trouve dans (ll Son portrait, gravé par St-Aubin d’a rès Cochin, est en tête de l’Éloge de Sacchini, far Hesmart, lu : la société des enfants d’Apollou, 1781, in-8° e 20 pages. C. M. P.