Aller au contenu

Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 37.djvu/6

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BIOGRAPHIE UNIVERSELLE.


R


RUAR (Martin), né en 1588 à Krempe, dans le Holstein, fit une étude particulière du latin et du grec, s’appliqua à l’hébreu, au thalmud, à l’arabe, voyagea dans la plupart des pays de l’Europe, en apprit les langues, étudia le droit naturel, le droit public, l’histoire et les dogmes de toutes les sectes ; il fut d’abord luthérien, puis socinien. George Calixte tenta inutilement de le ramener à la confession d’Augsbourg. Ruar aima mieux perdre son patrimoine que de renoncer au parti qu’il avait pris ; il occupa ensuite la place de recteur du collége de Racovie, enfin celle de ministre des raciniens de Dantzig, et mourut en 1657. Il dut sa réputation autant à ses mœurs douces et polies qu’à son savoir, lequel n’était pas accompagné d’un jugement bien solide. On a de lui des notes sur le catéchisme des églises raciniennes de Pologne dans les éditions de 1665 et 1680 ; et 2 volumes de Lettres, Amsterdam, 1677-1681, in-8°, réimprimées à la suite de l’Histoire du crypto-socinianisme, par Zeltner, avec des notes de l’éditeur, Leipsick, 1729, in-4°. Ces lettres sont curieuses, pleines d’anecdotes littéraires et de faits intéressants sur l’histoire de la secte de l’auteur.


RUAULT (Jean), en latin Rualdus, érudit, né vers 1580 à Coutances, s’appliqua de bonne heure à l’étude des langues grecque et latine et s’y rendit fort habile, ainsi que dans l’histoire, la géographie et les antiquités. Après avoir professé quelques années à Rouen, il vint à Paris, où il enseigna les humanités avec succès dans différents collèges. Deux fois il fut revêtu de la dignité de recteur de l’université et, en 1629, il fut choisi pour succéder à Fred. Morel dans l’une des chaires de belles-lettres du collège royal. Ruault mourut en 1636. C’était un écrivain prolixe et dénué de goût ; mais il avait une immense lecture et beaucoup d’érudition. On en a la preuve dans la Vie de Plutarque, qu’il a placée à la tête des Œuvres du philosophe de Chéronée, Paris, 1624[1], et dans les notes dont il a enrichi cette édition, que les curieux recherchent encore, quoiqu’elle ait été surpassée (voy. Plutarque). On a aussi de Ruault : 1° un Recueil de poésies latines, Paris, 1610, in-12. Ce volume renferme deux livres d’épigrammes et un livre de vers pieux, suivis de quatre harangues latines dont les sujets sont : la Mort de Jésus-Christ, l’Annonciation de la Vierge et les Panégyriques de St-Jean-Baptiste et de Ste-Ursule. 2° Controversio de duellis, ibid., 1625, in-8° ; 3° Oraison funèbre (Laudatio funebris) d’Achille de Harlay, ibid., 1616, in-4° de 58 pages ; 4° Preuves de l’histoire du royaume d’Yvetot, Paris, 1631, in-4°, rare et recherché. C’est un recueil de titres et d’actes à l’aide desquels l’auteur prétend prouver que cette terre a réellement été érigée en royaume par Clotaire (voy. Gautier, sire d’Yvetot, et Rob. Gaguin). La Notice que l’abbé Goujet a consacrée à Ruault dans son Histoire du collége royale de France est incomplète.


RUBBI (André), érudit italien, né à Venise en 1739, entra de bonne heure chez les jésuites et professa les belles-lettres au collége des nobles à Brescia. Après la dispersion de son ordre, il se retira dans sa patrie, où il fut occupé de travaux littéraires. Il y mourut en 1810. Ses ouvrages Sont ; 1° Interpretatio et illustratio epitaphii græci Ravennæ reperti, Rome, 1765, in-4° ; 2° Rodi presa, Venise, 1773, in-8°. L’auteur écrivit cette tragédie à Brescia, où elle fut jouée par ses élèves. 3° Elogi itoliani, ibid., 1781 et suiv., 12 vol. in-8°. C’est un choix d’éloges écrits par différents auteurs modernes ; ils sont au nombre de trente-six, parmi lesquels il y en a six de Rubbi : ce sont ceux de Pétrarque, Léonard de Vinci, Galilée, Castiglione, Métastase et Ginanni. L’éditeur de ce recueil y a intercalé le catalogue des médailles italiennes du cabinet de l’abbé Angelo Bottari. 4° Dissertazione cronologico-iatorico-critica sopra il sepolcro d’Itaccio, esarca di Ravenna, ibid., 1781 ; 5° Ugolino. Cette tragédie fut insérée, sans nom d’auteur, dans le tome 5 du Teatro italiano del secolo 18, Florence, 1784, in-8°. 6° Parnaso italiano, ovvero raccolta di poeti classici italiani d’ogni genere, d’ogni età e d’ogni metro, Venise, 1 784-1 79 1, 56 vol. in-8° ; 7° Parnaso dé poeti classici d’ogui nazione tradotti in italiano, ibid., 1793 et suiv., 41 vol. in-8°. Rubbi a présidé à ces deux collections, qui sont d’ailleurs d’une mince valeur litté-

  1. Cette édition est connue nous le nom de Maussac, quoique Ruault en ait pris soin.